Bulletin ministériel

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Trop complaisant pour ne pas être insignifiant. La «délitescence» de Michel David

Malgré l’austérité, Hélène David a réussi à faire augmenter les crédits consacrés à la culture. Son plan d’action pour le livre a fait l’unanimité. Pour la première fois depuis l’adoption de la Charte de la langue française, un gouvernement libéral s’apprête à en resserrer l’application pour imposer la présence du français dans les grandes chaînes commerciales. Il lui reste à trouver une vocation à la bibliothèque Saint-Sulpice. A

Les talents de communicateur de Gaétan Barrette sont inversement proportionnels à sa délicatesse. Il a habilement utilisé le projet de loi 20 comme bâton, mais on ne saura pas avant trois ans si l’entente avec les omnipraticiens garantira réellement l’accès à un médecin de famille. En revanche, le retour de la « prime Bolduc » sous une forme déguisée est une certitude. A-

Martin Coiteux garde le cap sur le déficit zéro contre vents et marées, mais prétendre que les compressions budgétaires n’influent pas sur les services offerts à la population, comme le président du Conseil du trésor le répète continuellement, est une véritable insulte à l’intelligence. B

Pierre Paradis préfère généralement rester dans l’ombre, mais il a le don des initiatives qui lui donnent une bonne image. L’automne dernier, il s’en était pris aux épiciers qui trompent leur clientèle en réemballant des produits périmés. Cette fois-ci, son projet de loi sur la sécurité des animaux lui a valu un concert d’éloges. B

Pierre Moreau a perdu sa partie de bras de fer avec la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire. Il a eu le bon sens de ne pas céder le point de pourcentage de la TVQ que réclamaient les municipalités. Il a promis de leur donner de nouveaux moyens pour freiner l’augmentation des dépenses de rémunération, mais la conclusion d’un nouveau pacte fiscal s’annonce ardue. B

Les syndicats et le patronat ont salué à l’unisson l’annonce de la modernisation de la Loi sur les décrets, réclamée depuis des années, qui fixe les conditions de travail des travailleurs non syndiqués dans certains secteurs. Même accueil positif pour le projet de loi sur le financement des régimes de retraite à prestations déterminées présenté par Sam Hamad. B


Le deuxième budget de Carlos Leitão portait encore une fois la marque du président du Conseil du trésor, mais il a tout de même compris qu’une coupure uniforme des crédits d’impôt aux entreprises dans tous les secteurs était mal avisée. M. Leitão devra cependant apprendre qu’un ministre des Finances ne doit pas réfléchir à haute voix, par exemple à la possibilité de privatiser des sociétés d’État. B-

Le plan de lutte contre la radicalisation présentée par la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, a été généralement bien accueilli. Après la spectaculaire évasion survenue à la prison d’Orsainville l’an dernier, l’« erreur » qui a permis la sortie en douce de Bordeauxdu fils de « Mom » Boucher était un peu gênante. B-

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, joue parfaitement son rôle de bad cop dans le dossier de PKP. Justifier son refus de réclamer l’extension de la loi 101 aux entreprises qui relèvent de la compétence fédérale en évoquant de possibles représailles contre les francophones hors Québec était farfelu. C

L’été est à nos portes et on attend toujours le Plan pour la révision du modèle d’affaires et de gouvernance du tourisme promis par Dominique Vien. D’un ministre à l’autre, la réflexion sur le toit du stade se poursuit sans qu’une décision se profile encore à l’horizon. Aux dernières nouvelles, on parlait d’une sorte de matelas gonflable… C

Même si le premier ministre lui a renouvelé publiquement sa confiance, le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, a de nombreux détracteurs. Il a dû s’excuser de sa déclaration sur l’ego des entrepreneurs des régions, qualifiés de « rois de village ». Ses réflexions à voix haute sur l’opportunité de privatiser les casinos pour financer les réserves autochtones étaient aussi maladroites. C-

Après avoir déclaré qu’elle accueillerait volontiers un intégriste dans son cabinet, la ministre de l’Immigration, Kathleen Weil a dû faire un virage à 180 degrés en quelques heures. Au départ, elle devait être la maîtresse d’oeuvre du plan d’action pour lutter contre la radicalisation, mais elle s’est fait damer le pion par sa collègue de la Sécurité publique. C-


François Blais a mal commencé à l’Éducation en recommandant lui-même d’expulser quelques étudiants de l’UQAM pour faire exemple. Il est parfaitement légitime de vouloir réformer la gouvernance des commissions scolaires, mais le ministre n’a pas besoin d’être aussi condescendant. Rencontrer la présidente de la CSDM aurait été la moindre des choses. Son manque d’empathie pour les élèves aux prises avec des difficultés d’apprentissage est navrant. C-

Mener une consultation sur l’acceptabilité sociale à huis clos est une contradiction qui aurait dû sauter aux yeux de Pierre Arcand. Malgré les promesses de limiter les hausses de tarifs à l’inflation, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles a laissé Hydro-Québec plumer allègrement ses abonnés, tout en bradant l’équipement de la centrale de Gentilly. C-

Le projet de loi sur la neutralité religieuse présentée par la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, était à la limite de l’insignifiance. Également responsable de la condition féminine, Mme Vallée a été incapable d’expliquer de façon satisfaisante pourquoi une employée de l’État sera autorisée à porter le tchador, que M. Couillard avait lui-même présenté comme un symbole de l’oppression de la femme. C-

David Heurtel a raison de vouloir un BAPE sur le projet d’expansion du port de Québec, tout comme il aurait raison d’imposer la consigne des bouteilles de la SAQ. Un ministre de l’Environnement ne peut cependant pas se permettre de s’isoler des groupes environnementaux. C-

Robert Poëti est un grand parleur, mais il a plus de mal à se brancher. En janvier dernier, il disait privilégier un train de surface pour prolonger la ligne bleue du métro. Au début de juin, il a fait volte-face et n’en veut plus. Il attend maintenant le « dossier d’opportunité » qui doit lui être remis… en décembre. C-

Voir le premier ministre Couillard poireauter deux heures au soleil pour une rencontre de 45 secondes avec le pape en disait long sur la qualité de notre diplomatie. À titre de ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre est responsable de la délitescence de nos relations avec la France, illustrée par la fin de l’entente de réciprocité sur les droits de scolarité et la baisse de 30 % du budget de l’Office franco-québécois pour la jeunesse. D

La ministre de la Famille, Francine Charbonneau, a dû abandonner son projet de loi sur les places fantômes en garderie. La spéculation à grande échelle sur la revente des permis n’a pas semblé la troubler le moindrement. Une candidate de choix à un éventuel remaniement. D


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