Les journaux ont confirmé la rumeur ces derniers jours : Bernard Landry ne se porte pas très bien. Et comme plusieurs, cette nouvelle m’a frappé au cœur.

Indépendance

L’homme est attachant. Compagnon de route de René Lévesque, il a participé à tous les grands combats des cinquante dernières années.

Il avait la vocation du service public au point même de devenir premier ministre. On peut croire, toutefois, qu’il a su durer dans le milieu ingrat qu’est celui de la politique parce qu’il a placé son existence sous le signe de la fidélité à un idéal qui mérite bien des sacrifices personnels : l’indépendance du Québec.

Landry était et demeure le représentant d’une conception essentielle du projet souverainiste. D’abord et avant tout, il sait que l’aspiration à l’indépendance vient des profondeurs de notre histoire, même si elle s’est transformée en projet réalisable politiquement avec le Québec moderne.

En d’autres mots, il a la mémoire longue des hommes qui savent qu’un peuple sans racines est condamné à voir son identité s’assécher. Si le Québec a connu avec la Révolution tranquille un formidable élan, son histoire ne commence pas avec elle.

De même, Bernard Landry a toujours su que l’indépendance n’appartenait ni à la gauche ni à la droite, mais au peuple québécois. Au-delà de la dimension économique, à laquelle il accordait la plus grande importance, il a souvent rappelé que l’indépendance, pour un peuple, est en dernière instance une simple question d’honneur et de liberté.

Héritage

Ce n’est sûrement pas inutile de le rappeler à un moment de leur histoire où les Québécois s’imaginent la souveraineté dépassée.

Dans les moments difficiles qu’il traverse, qu’il sache que des centaines de milliers de Québécois lui sont attachés et savent ce qu’il incarne. Qu’il sache aussi que son engagement en inspirera plusieurs jusqu’à ce que nous soyons enfin un pays indépendant.