ons belges, note le rapport, «abritent aujourd'hui une population de détenus incarcérés pour terrorisme d'une importance jamais égalée auparavant», ce qui expose à un risque de «contagion» des idées radicales «plus considérable que jamais».
«Compte tenu de la tendance actuelle et persistante à la récidive chez les anciens détenus incarcérés pour terrorisme, sans parler des prisonniers radicalisés "ordinaires", la Belgique devra encore faire face pendant un certain temps à une menace terroriste latente», poursuivent les auteurs.
La Belgique a été frappée par plusieurs attaques djihadistes revendiquées par le groupe Daesh, notamment en 2016 (32 morts à Bruxelles) et en mai 2018 (3 morts à Liège). Les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles ont été perpétrés par une cellule islamiste également à l'origine des attaques du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts). Les auteurs avaient pour certains combattu en Syrie et nombre d'entre eux étaient d'anciens condamnés. La Sûreté de l'Etat belge présente le conflit syrien comme un «catalyseur» du phénomène de radicalisation des détenus, en partie à l'origine de la récidive : «Nombreux sont les individus condamnés en Belgique entre 2001 et 2011 dans des affaires de terrorisme et qui récidivent en tant qu'extrémistes islamistes ou que terroristes», est-il souligné. Et ceux qui sortiront de détention «d'ici 3 à 5 ans», est-il ajouté, «sont susceptibles d'entraîner une nouvelle vague d'extrémisme, voire de djihadisme dans notre pays.»
En proportion de sa population, la Belgique a été un des tout premiers pourvoyeurs de combattants étrangers pour le djihad islamiste en Syrie, avec «depuis 2012, plus de 400» départs recensés, selon ce rapport. Parmi ces combattants belges, un tiers est revenu, beaucoup sont morts, mais «environ 150» seraient encore «actifs sur place», un nombre resté «étonnamment stable depuis 2016». Et de souligner : «L'implosion du califat n'a pas entraîné un retour massif» de ces djihadistes étrangers.
Dans un chapitre sur «Le salafisme, numéro un de l’extrémisme», la Sûreté de l'Etat relève que l'enseignement à domicile (EAD) est un vecteur de radicalisation : «Près de 20% de parents élèves inscrits dans l'EAD seraient liés à des groupes extrémistes [ce qui constitue] une menace potentielle à prendre au sérieux au vu de la fragilité du public-cible.»