En cette veille du Nouvel An, deux pensées m’assaillent. Un, le temps passe, les souvenirs s’entassent et je n’y peux rien. Deux, l’année 2017 en sera bientôt une de moins à mon actif. Dire que je vais fêter ça.
Je devrais peut-être méditer sur l’état du monde, ce serait moins déprimant.
Mais voilà, nos dialogues intérieurs finissent toujours par parler du moi. Êtres humains limités que nous sommes, tout nous ramène à nous.
Si courte
C’est simple à comprendre : la vie est courte et cela nous terrifie.
Impossible d’échapper à la conscience que le passage du temps se compte en nano poussières de millisecondes sur le cadran cosmique de l’existence. Et de vouloir s’en protéger.
Notre cerveau reptilien — celui des instincts de base, la survie en premier — matraque que la seule manière de profiter de la vie est de se mettre au centre de tout. Il n’a pas entièrement tort.
Même quand nous souffrons du syndrome québécois du « stacose », nous sommes les seuls laboureurs de notre bonheur et juges de son état.
À condition de ne pas se laisser distraire par les fausses crises et nouvelles qui entretiennent l’illusion que nous sommes moins heureux qu’en réalité.
Nous seuls pouvons améliorer la solidité de cette chose fragile appelée l’équilibre, si nécessaire au bonheur, et meilleure façon de contribuer, en ajoutant une potion magique composée de bon vouloir, d’espoir et de poils de chats noirs, au triomphe du Bien sur le Mal.
De l’Amour sur la Haine. De la Paix sur la Guerre. Nous le pouvons.
Je pense à cela à l’aube de 2018. Car il me reste moins de temps pour le faire.
Oui, mais comment ?
Je l’avoue, je trouve difficile d’accepter certains changements qu’impose le progressisme de déconstruction en vogue depuis les années 1960 et qu’on promet depuis salvateurs.
Pas parce que je suis soumise à une morale religieuse, mais parce que toutes les fibres de mon être me disent, et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, que la famille nucléaire — maman, papa, enfants — doit demeurer le socle d’une société fonctionnelle. Est-ce mal ?
Elles me disent aussi que la race humaine est composée de deux genres, le masculin et le féminin, qui s’expriment différemment selon les individus. D’où l’apparence d’un flou. Mais pas parce qu’il y a 31 genres comme le reconnaît New York dans ses lois !
Le passage du temps exige-t-il que nous échangions nos certitudes d’adultes formées par l’expérience et le respect de l’Histoire, pour des idées neuves, chatoyantes, mais inexplorées, seulement pour rester jeunes aux yeux du monde et continuer à être pris au sérieux ?
Comme les gens qui se font « lifter » pour continuer à pogner ?
Concrètement, devrais-je virer à gauche alors que j’ai connu les ravages de l’utopie socialiste ?
Mais je ne peux que convaincre mes héritiers que le passé a du bon tout en les mettant en garde contre ses — et mes — erreurs.
Je me souhaite donc une année de lucidité. Et la vôtre, longue.