Sachant que le taux d’emploi des immigrants est d’environ 60%, en acceptant cent mille immigrants par année le Québec créerait au moins soixante mille emplois annuellement, sans régler aucun problème de pénurie de main-d’œuvre. En effet, la consommation de ces familles immigrantes, y compris les investissements en logements, entraînerait la création de plus de soixante mille postes à combler.
Pour ce qui est de la main-d’œuvre très spécialisée, plusieurs pays sont en pénurie et se concurrencent pour attirer les personnes compétentes, et ce ne sont pas les contraintes à l’immigration qui posent problèmes. La première solution est d’informer les jeunes et de les convaincre de se donner les compétences recherchées.
Quant à la main-d’œuvre moyennement ou peu spécialisée, qui semble être un frein à l’expansion et même au maintien des activités d’entreprises particulièrement en région, on sait qu’on ne va pas forcer des immigrants à s’installer en région. On va tenter de les attirer comme on le fait avec les autres Québécois, sans trop de succès. Ils pourront toujours trouver des emplois à Montréal, au pire à Québec. Les seuls immigrants qui se font imposer des conditions difficiles ce sont les illégaux, ils n’ont pas le choix. Un salaire minimum plus faible pour les immigrants, entrepreneurs en difficulté, oubliez ça.
Pendant plusieurs décennies, en raison de la démographie, la création d’emploi était la priorité économique au Québec et elle était considérée comme synonyme de création de richesse. Il fallait trouver du travail pour tous les Québécois qui voulaient travailler afin qu’ils puissent nourrir leur famille et contribuer à la prospérité du pays. On a aussi fait des efforts pour augmenter le taux d’emploi, c’est-à-dire pour augmenter la proportion de Québécois qui veulent travailler. L’aspiration d’un plus grand nombre de femmes à participer au marché du travail et le développement de services de garde subventionnés ont contribué à la hausse du taux d’emploi. Dans un contexte de faible croissance de la population, la baisse du taux de chômage et la hausse du taux d’emploi augmentaient la richesse nationale, c’est-à-dire le PIB par habitant. Par contre, c’est difficile d’accroître la richesse nationale par l’immigration, en augmentant le nombre d’habitants. Pour ce faire les emplois créés en raison de l’arrivée d’immigrants devraient être en moyenne de meilleure qualité que les emplois existants. Le défi pour accroître la richesse d’une société c’est de créer des emplois à forte valeur ajoutée et l’immigration n’est pas la voie à privilégier.
De grandes entreprises se sont développées ou sont venues au Québec parce qu’elles y trouvaient des travailleurs à des salaires plus faibles qu’ailleurs. Si leurs opérations ici deviennent plus difficiles elles vont faire leurs prochaines expansions ailleurs, ce qui pourrait inciter des immigrants à rester dans leur pays. Cette évolution n’est pas une catastrophe si tous les Québécois qui veulent travailler ont du travail. Si c’est vrai que le Québec commence à manquer de main-d’œuvre il faut un changement profond dans la stratégie de développement économique. Des milliers d’entreprises qui n’étaient pas rentables autrement ont bénéficié de programmes de subvention parce qu’il fallait soutenir l’emploi. Si des entreprises rentables ne trouvent plus de travailleurs il faut mettre fin aux subventions à l’emploi qui existent encore. Le secteur public a aussi été une machine à créer de l’emploi. On a dit récemment qu’il fallait continuer à gaspiller des centaines de millions de dollars par année pour traiter deux rapports d’impôt au Québec afin de conserver tous les emplois actuels. Est-ce que les employés ne seraient pas plus utiles ailleurs?
Les sommes d’argent qui sont encore dépensées pour soutenir la création d’emploi devraient maintenant être consacrées à faciliter le transfert d’emplois, d’entreprises pas ou peu rentables, vers des entreprises à forte valeur ajoutée. La disponibilité de travailleurs pour les entreprises profitables devient une priorité économique. Une immigration contrôlée et bien gérée pourrait contribuer à faciliter la transition vers une économie de plein emploi. Ce n’est pas ce qu’on nous impose maintenant.
On tente de faire croire que l’immigration règle un problème d’emplois excédentaires alors qu’elle contribue plutôt à créer des emplois additionnels et permet de faire de belles promesses de créations d’emplois. Cependant, cette immigration envahissante ne vise pas seulement à satisfaire les ambitions de nos premiers ministres. Le plan mondialiste est d’inonder le marché du travail des pays développés d’immigrants, afin de miner les conditions de travail arrachées de longues luttes par les travailleurs, d’encourager le travail au noir et d’affaiblir les États. Les taxis déguisés d’Uber, échappant à la réglementation de l’industrie, en sont un exemple éloquent.
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