Assis sur la hache de guerre

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« Dans plusieurs dossiers de centralisation fédérale, nos deux provinces ont fait front commun. »



Ouch ! Assis sur une hache ? Le côté tranchant, oui, oui ! Vraiment pas confortable n’est-ce pas ? Eh bien laissez-moi vous dire que si le Québec et l’Ouest canadien gardent déterrée la hache de guerre pour les prochains mois, le chef conservateur Andrew Scheer va se retrouver assis dessus.




Le rejet chez nous des projets de pipelines chers à l’Ouest ainsi que le dossier des importants paiements de péréquation payés au Québec ont alimenté les tensions. Le nouveau premier ministre Jason Kenney s’est en partie fait élire en dénonçant le Québec. Il a même promis un référendum pour remettre en cause la péréquation dans sa forme actuelle.




François Legault de son côté a voulu défendre la prérogative du Québec de décider de ce qui passe sur son territoire. Il s’appuie sur une opposition unanime à Énergie Est votée à l’Assemblée nationale. Par contre, les mots choisis (pétrole sale) ont peut-être plu aux environnementalistes d’ici, mais ils ont jeté de l’huile sur le feu en Alberta.




Danger M. Scheer




Si la tension devait continuer son escalade, Andrew Scheer en serait probablement une victime collatérale. Dans ce conflit, il ne peut prendre position sans avoir l’air de choisir l’un et laisser tomber l’autre. La position la plus inconfortable en politique. Le choix insoutenable lorsque vous devez faire des gains parmi les populations des deux régions.




Les conservateurs rêvent de voir déferler une vague bleue sur le Québec à la prochaine élection. Ils ont de véritables raisons d’y croire. Leur rassemblement du week-end constituait une véritable démonstration de mobilisation et de bonne organisation. Le parti a pris une longueur d’avance sur ses adversaires dans le choix des candidats. Plusieurs de ceux-ci sont des personnalités connues dans leur milieu.




Il y a quand même du travail restant avant de croire à une vague bleue. Andrew Scheer n’a pas encore gagné le cœur des Québécois, le parti libéral et Justin Trudeau demeurent forts dans l’opinion publique québécoise et le Bloc rebondit sous le leadership d’Yves-François Blanchet. Il y a du trafic sur le chemin des conservateurs.




Le succès de Mulroney




Si l’on remonte dans l’histoire, la dernière fois que les Bleus ont récolté une nette majorité de sièges au Québec, ce fut à l’époque des victoires de Brian Mulroney. Ce dernier avait su créer cette jonction entre l’Ouest et le Québec.




Ça ne paraît pas beaucoup avec la chicane des pipelines, mais il y a quand même quelques convergences de vues entre le Québec et l’Ouest. Dans plusieurs dossiers de centralisation fédérale, nos deux provinces ont fait front commun. Parce que nous partageons le même genre de méfiance par rapport au gouvernement central.




Réconcilier l’Alberta et le Québec, une mission impossible ? Andrew Scheer veut devenir premier ministre du Canada. Ce n’est pas insensé de lui demander de faire des démonstrations de leadership qui le feront ressortir du lot. Surtout que pour l’instant, son leadership semble le maillon le plus faible d’un parti conservateur où tout porte à l’optimisme.