Le Canada a lancé une offensive sur plusieurs fronts pour obtenir une entente rapide sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), jeudi, promettant de continuer de travailler en dépit de l’apparente impossibilité de conclure les négociations à temps pour respecter un échéancier politique important.
Lors de rencontres à Washington et à New York, à la Maison-Blanche et dans d’autres édifices du gouvernement américain, le premier ministre Justin Trudeau, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland et plusieurs autres hauts responsables canadiens tentaient encore jeudi d’en arriver à une entente de dernière minute. Ils ont pressé leurs collègues américains de faire progresser les discussions même s’il pourrait être trop tard après cette semaine pour respecter les échéanciers de procédures afin d’obtenir un vote sur l’entente par le Congrès des États-Unis cette année.
Devant les journalistes à New York, M. Trudeau a déclaré que le Canada « continuerait de travailler jusqu’à ce qu’ils éteignent les lumières ». « Nous sommes près d’une entente », a-t-il soutenu. La perception du gouvernement du Canada est que l’accord déjà sur la table pourrait ne pas satisfaire à toutes les demandes des États-Unis, mais apporterait des changements importants pour la cruciale industrie automobile, tout en rafraîchissant quelques autres chapitres.
M. Trudeau a reconnu ne pas pouvoir dire s’il y aurait une entente d’ici quelques jours, dans quelques semaines ou si les discussions seront reportées pour une durée indéterminée.
Un affrontement public avec le Mexique illustre la complexité des discussions. Le gouvernement mexicain s’en est pris au premier ministre, jeudi, relativement à un aspect mis en avant par M. Trudeau à New York : le fait que des changements dans le secteur automobile pourraient transférer certains emplois du Mexique vers les États-Unis. Au coeur d’une campagne présidentielle dans ce pays et de pressions politiques intérieures, le gouvernement mexicain a défié publiquement le premier ministre Trudeau.
« Une clarification est nécessaire », a écrit sur Twitter le ministre mexicain de l’Économie, Ildefonso Guajardo. « Tout ALENA renégocié qui implique des pertes d’emplois existants au Mexique est inacceptable », a-t-il ajouté.