Ahmed est blessé. Il est à l’hôpital. Il subit une opération délicate. Il a perdu beaucoup de sang. Il a été retrouvé sous les amas de débris suite à un bombardement terroriste d’Israël dans sa guerre contre l’Hamas. Ahmed est une victime parmi les centaines qui sont affectées, par jour, suite à une mort ou une blessure des bombardements. Ahmed va survivre. Il est opéré pour l’ablation des deux jambes dans des conditions médicales précaires. Ahmed perd tout. Sa maison ainsi que 15 membres de sa famille qui ont tous périt dans l’effondrement de sa maison. Même ses vieux parents n’ont pas survécu. Il lui reste un oncle. Il se rétablit dans un corridor bruyant.

« Israël a le droit de se défendre », nous répète-t-il inlassablement jour après jour. Leur justification pour bombarder quotidiennement la bande de Gaza. Ahmed est certainement un terroriste de l'Hamas. Israël va sûrement nous en fournir la preuve.

La tactique qu’utilise Israël est la suivante ; s'il y a 49 passagers dans un autobus et un terroriste, alors on fait exploser l’autobus. C’est justifiable, car « Israël a le droit de se défendre ».

Ahmed souffre, puisqu'il y a manque de médicaments pour le soulager suite à son opération. Ahmed est-il le terroriste sur l’autobus ? A-t-on trouvé une cache d’arme chez lui pour justifier cette frappe aérienne ou c’est encore simplement « Israël a le droit de se défendre » ?

Et que fait notre premier ministre canadien entretemps ? Rien. Dans une conférence de presse récemment, il a failli échapper le mot «ceasefire». Il a failli, mais son manque de courage l’a attrapé. Il ne veut pas prendre position pour humanité, il se cache. Il a tellement peur de déplaire aux États-Unis qu’il fera n’importe quoi pour ne dire ce que la majorité des pays du monde ont dit à l’ONU cette semaine ; oui, un cessez-le-feu est la solution.

La vie d’Ahmed a changé cette semaine. Il a basculé dans un grand inconnu. Que sera son avenir maintenant ? Lui qui rêvait de poursuivre son dévouement au soccer pour finir par jouer dans les ligues. Aujourd’hui, Ahmed n’est même pas sûr qu’il pourra même manger un morceau de pain, voir marcher.

« Israël a le droit de se défendre » justifie la coupure d’eau, de nourriture, d’électricité, de médicament, de carburant dans la Bade de Gaza contre tous les Palestiniens, car ceci n’est certainement pas une punition collective, mais bien une protection additionnelle pour qu’Israël puisse se défendre.

Ahmed ne voit pas l’avenir comme avant. Il est encore sonné. 

Pour bien représenter qui nous sommes, les enfants des Casques bleus, il faudrait que nos hommes politiques trouvent le courage de l’action, sanctionner le coupable, et exiger du seul homme au monde qui peut faire arrêter ce génocide, Joe Biden, qu’il agisse. C’est lui qui tient les cordons de la bourse de la machine de guerre d’Israël. Lui seul peut dire à Israël, c’est assez. Il faut un monde politique canadien et québécois fort pour demander ceci du président américain. Va-t-on voir ce courage se manifester ?

Ahmed ne sait pas encore, qu’il ne lui reste plus de famille, sauf son oncle. Son oncle n’a pas le courage de lui dire. Ahmed a cinq ans.

Combien d’Ahmed faut-il avant d’exiger de nos politiciens qu’ils se prononcent POUR un cessez-le-feu ?