Affamer le Bloc?

L'idée fédérale



Dans une opinion publiée hier par le Globe and Mail, un professeur de gestion de l'Université de Toronto suggère que le gouvernement fédéral verse ses allocations trimestrielles seulement aux partis politiques présentant des candidats dans plus d'une région du pays.[ Andrew Stark présente en faveur de son idée une argumentation philosophique intéressante, mais l'objectif est simple et bête->21055]: priver le Bloc québécois d'une source de financement.
Cette idée a souvent été évoquée dans le passé, sous une forme ou une autre. Elle révèle la frustration de certains Canadiens anglais et fédéralistes québécois devant les succès continus du Bloc. Surtout, c'est une idée qui passe à côté du vrai problème.

Les allocations trimestrielles sont versées aux partis fédéraux depuis la réforme du financement politique en 2004. Chaque parti reçoit tous les trois mois 44 cents par vote obtenu lors du plus récent scrutin.
Contrairement à une impression répandue, ce système ne confère pas au Bloc d'avantage indu parce qu'il n'a à faire campagne qu'au Québec alors que les autres formations doivent rejoindre les Canadiens d'un océan à l'autre. La somme reçue dépendant du nombre de votes obtenus, le Bloc a eu droit en 2008 à 5 millions, bien moins que les 10,4 millions versés aux conservateurs et les 8,7 millions envoyés aux libéraux.
Dans son texte, M. Stark estime que, dans un régime fédéral, le gouvernement central ne devrait financer que des projets et institutions dont peuvent profiter les Canadiens de toutes les régions du pays. Suivant ce principe, un parti pour lequel les électeurs d'une seule province peuvent voter ne devrait pas obtenir l'appui financier d'Ottawa.
Une telle mesure serait toutefois antidémocratique. Les électeurs québécois ont le droit de voter pour qui ils veulent et ils sont en droit de s'attendre à ce que le gouvernement fédéral accorde aux partis de leur choix le même traitement qu'aux autres.
Il est assez curieux que des fédéralistes envisagent ce genre de subterfuge alors qu'il existe un moyen bien plus efficace d'affaiblir le Bloc québécois: les autres partis n'ont qu'à faire élire plus de députés au Québec.
Outre ses propres mérites et ceux de son chef, le Bloc est fort de la grande faiblesse des conservateurs et des libéraux au Québec. Tant que cette faiblesse ne sera pas comblée, le parti souverainiste obtiendra l'appui du plus grand nombre des électeurs de la province.
Le PLC et le PC doivent s'implanter ici beaucoup plus profondément. Ils doivent présenter de meilleurs candidats. Ils doivent aussi comprendre que la multiplication des courbettes nationalistes n'est pas une stratégie gagnante à long terme.
Le gouvernement fédéral n'existe pas pour faire plaisir à l'Assemblée nationale, mais pour gouverner le Canada. Le parti fédéral qui présenterait un projet de gouvernement solide et audacieux, portant sur les champs de compétence fédérale (notamment affaires étrangères, commerce international, économie, environnement, transport interprovincial), aurait aujourd'hui de très bonnes chances de remporter plusieurs circonscriptions au Québec.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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