À l’attaque des «Fake news»

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La propagande des agences de presse occidentales équivaut à celle des États autoritaires orientaux


Elle est bien bonne celle-là  


« L’AFP intensifie sa lutte contre les fausses nouvelles », tel était le titre de l’article paru dans Le Devoir du 4 décembre 2018. Moi je la trouve hilarante cette nouvelle, et vous? Disons pour commencer que l’Agence France-Press (AFP), Reuters et l’Associated Press (AP) sont des organes d’information, mais davantage de désinformation, qui appartiennent à des gros intérêts privés. L’AFP est un monstre de propagande au service de la classe dominante capitaliste occidentale, comme le sont aussi les doucereuses ONG présentes dans beaucoup de pays récalcitrants, mais financés et à la solde de qui vous pensez?  


Je ne dis pas que les services de nouvelles internationales dirigés par les Russes, les Chinois, l’Iran, Cuba et le Venezuela sont mieux et plus objectifs que ceux de l’AFP, l’AP et Reuters, mais ils ne sont pas pires. Alors moi ça me fait bien rire quand j’entends dire que l’AFP va s’attaquer aux fausses nouvelles. Est-ce à dire qu’elle va s’attaquer à elle-même et à ses commanditaires?  


Le traitement médiatique du Venezuela et de Cuba par l’AFP  


Naturellement, la classe dominante occidentale a, en sainte horreur, les pays socialistes qui briment les libertés et emprisonnent les voix discordantes. Dans ces pays, il n’y a pas de vrais criminels dans les prisons : ce sont tous des prisonniers politiques. Tellement malhonnête la façon que l’AFP couvre les événements au Venezuela, à Cuba et au Nicaragua par exemple. L’AFP sélectionne soigneusement les phénomènes qu’elle va couvrir dans ces pays où le peuple est toujours selon elle pris en otage. Elle choisit avec précaution les personnes et les experts, même au Québec, qu’elle va interviewer et elle s’assure toujours de prendre les bonnes photos qui frappent l’imaginaire. Un petit montage par ici et par là peut aider la cause. Tiens, publié dans la revue hebdomadaire américaine Business Week le 5 novembre 2018 et intitulé : « Brazil : democracy in the age of disinformation ». J’espère que l’AFP se reconnait dans ces « fake news in Brazil », elle qui depuis la chute de Lula, la venue de Michel Temer, un président jamais élu qui jouis d’un gros taux de popularité de 4 % et l’élection du candidat de l’extrême-droite Jair Bolsonaro, qui a pu compter sur l’appui du riche patronat et des gros médias privés pour inonder les gens de mensonges et de campagnes de peur si les socialistes prenaient à nouveau le pouvoir.  


Je suis abonné depuis au moins trente ans à la revue Business Week qui, même si c’est un média à la fois patronal et américain, est, selon moi, un modèle de rigueur, de professionnalisme et avec un bon sens de l’humour en plus de ça. Business Week est loin d’être un organe d’information de gauche comme le sont aussi les excellents quotidiens tels que Le Monde, le Washington Post, New York Times, Libération et le Guardian, pour ne nommer que ceux-là.   


Prenons l’exemple du Honduras, du Salvador et du Guatemala  


Vous avez aussi suivi la marche des milliers de migrants qui se dirigent vers les États-Unis. Ces familles fuyaient l’indigence, la violence, la criminalité sévissant dans ces trois pays afin de mieux vivre. Avez-vous lu récemment des articles de journaux rédigés par les journalistes « chevronnés » de l’Agence France-Presse sur la situation qui perdure dans ces pays pour le monde ordinaire et encore plus depuis le coup d’État au Honduras qui a renversé un gouvernement socialiste élu? Non, vous ne l’avez pas lu car l’AFP n’en a pas fait une nouvelle, préférant se concentrer jour après jour sur les méchants socialistes qui dirigent Cuba, le Nicaragua et le Venezuela qui supposément oppriment le peuple. Quant à l’objectivité de l’AFP, on repassera.   


Ça fait soixante ans au moins que j’entends dire que les méchants sont toujours les Russes, les Palestiniens, les Chinois, les Cubains, les Iraniens, les communistes, les socialistes, qui vont jusqu’à manger nos enfants. L’enfer, c’est eux autres et le paradis sur terre de la liberté, de la démocratie, de l’égalité des chances, de la juste répartition de la richesse, ce sont les bons Américains humanistes et désintéressés qui veillent sur nous et sur l’Égypte, Israël, l’Arabie saoudite, l’Ukraine, la Colombie, les Émirats arabes, tous du bien bon monde.   


La Syrie et le Yémen ou les forces démocratiques et les rebelles  


Oui la Syrie et de Yémen sont dirigés par des dictateurs. Mais en Syrie, appuyée par la Russie, on appelle ceux qui combattent le dictateur en place, « les Forces démocratiques syriennes ». Les Russes devraient quitter la Syrie et laisser les États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite s’en occuper pour le mieux de tous comme ils l’ont fait en Irak et en Libye. Oui, ils ont fait des millions de morts, mais des morts nécessaires pour rétablir la démocratie et la juste stabilité au Moyen-Orient. Par contre, au Yémen, comme au Bharem, envahis par les « démocrates » de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes, les Houthis qui se battent pour leurs droits contre le dictateur du Yémen, appuyés certes par l’Iran, eux on ne les qualifie par de forces démocratiques yéménites, mais bel et bien de rebelles. Comprenez-vous quelque chose à ça? Moi pas. Il faudrait m’expliquer. À cet effet, je demande l’aide de l’AFP.