À chacun ses lapins

Québec 2007 - Parti libéral du Québec


Depuis le débat des chefs de mardi, plusieurs observateurs ont comparé le "lapin sorti du chapeau" de Mario Dumont au coup qu'avait fait Jean Charest à Bernard Landry lors du débat de 2003 et qui avait déstabilisé toute la deuxième moitié de la campagne du Parti québécois. La comparaison ne tient pas vraiment.
En 2003, le chef libéral avait souligné une déclaration faite quelques heures plus tôt par Jacques Parizeau, déclaration où M. Parizeau avait semblé répéter ses propos controversés du 30 octobre 1995. C'est une manoeuvre à laquelle il y aurait eu une parade facile si M. Landry avait su que son prédécesseur avait fait cette déclaration. Mais il a été pris de court. Pire - et c'est surtout cela qui avait fait dérailler la campagne péquiste - le lendemain, M. Landry ne savait toujours pas exactement ce que M. Parizeau avait dit et était donc incapable de se tirer efficacement du pétrin. D'où le fameux "Audi alteram partem" qui a fait découvrir à plusieurs jeunes Québécois qu'autrefois, on enseignait le latin à l'école.
La manoeuvre de Mario Dumont était d'un autre ordre. Il ne s'agissait pas seulement d'embarrasser le premier ministre. Il s'agissait de laisser entendre que son gouvernement était responsable de l'effondrement du viaduc de la Concorde et donc, par sa négligence, de la mort de cinq personnes. Ce n'est quand même pas banal! En plus, le chef de l'ADQ a cité seulement les phrases des notes de service étayant sa thèse en omettant le fait que les ingénieurs du ministère des Transports n'avaient pas jugé la situation assez préoccupante pour recommander des réparations. Si la manoeuvre de M. Charest au débat de 2003 était un coup bas, celle de M. Dumont était un coup vicieux. D'autant plus qu'il violait les règles convenues par les trois partis selon lesquelles aucun document ne devait être exhibé pendant le débat.
Hier, en point de presse, Jean Charest a répété que ce geste allait "suivre M. Dumont pendant toute sa carrière politique". On comprend la colère du chef libéral. Mais sa prédiction risque peu de s'avérer. Le premier ministre en est la preuve vivante. Alors qu'il était chef de l'opposition officielle, ses députés ont harcelé le gouvernement péquiste jour après jour, le rendant responsable de chaque décès, chaque chirurgie retardée, chaque bain non donné dans le réseau de la santé.
À toutes ces attaques, la ministre de la Santé d'alors, Pauline Marois, répondait avec indignation en affirmant que "lorsque la vie des gens est en danger, les médecins les traitent immédiatement". Ce qui ressemble étrangement à la réplique de M. Charest au "lapin" de Mario Dumont: le gouvernement ne prend jamais de risque lorsque la vie des Québécois est en péril.
À l'époque, les libéraux n'avaient aucun scrupule à agir comme si les membres des cabinets Bouchard et Landry avaient sciemment joué avec la vie des patients plutôt que commis des erreurs de bonne foi dans leur gestion du système de santé. Bien des commentateurs trouvaient cette tactique scandaleuse et irresponsable. Et pourtant, qui s'en souvient aujourd'hui? Et Jean Charest est premier ministre.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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