par Le Cours, Rudy
L'économie sociale disposera d'une cagnotte d'au moins 50 millions pour faciliter la capitalisation des entreprises de l'économie sociale et permettre l'investissement responsable aux détenteurs de capitaux.
L'annonce devait en être faite ce matin dans le cadre du Sommet de l'économie sociale et solidaire dont les quelque 650 délégués ont amorcé les travaux hier. Le premier ministre Jean Charest, qui a annoncé sa présence à l'ouverture mercredi seulement, est venu toutefois vendre la mèche.
"Je suis heureux de confirmer que le mandat a été accordé à Investissement Québec de verser une contribution de 10 millions de dollars sur cinq ans pour la création avec nos partenaires d'un fonds d'investissement de 58 millions de dollars destinés aux entreprises de l'économie sociale", a-t-il annoncé dans un discours qui marquait l'ouverture des assises.
Les mises d'Ottawa, du Fonds de solidarité (FTQ) et du FondAction (CSN) dans la Fiducie du Chantier de l'économie sociale seront annoncées en même temps ce matin par leurs responsables. Le gouvernement fédéral sera représenté par le ministre Jean-Pierre Blackburn.
D'ici deux ans, la Fiducie vise à réunir encore 14 millions. Certaines communautés religieuses se sont montrées intéressées par cet outil d'intervention dans l'économie sociale.
Les quatre investisseurs initiaux de la Fiducie achèteront des parts avec pour objectif de créer à terme un marché secondaire pour d'autres investisseurs, désireux de miser quelques dollars dans l'économie sociale. Puisque ces entreprises qui mettent l'accent sur le développement social, communautaire ou solidaire n'ont pas de capital actions comme les entreprises traditionnelles, il fallait aménager une sorte de pont entre elles et les détenteurs de capital-risque. "Les parts de la Fiducie sont de la quasi-équité", résume en entrevue Nancy Neamtam, présidente et directrice générale du Chantier de l'économie sociale qui planche depuis plusieurs années sur le moyen d'intéresser le capital traditionnel au bien-fondé de financer les entreprises de l'économie sociale.
La Fiducie prévoit prêter à des taux avantageux sur des horizons de 15 ans afin de favoriser la mise en marché de produits, l'acquisition d'équipement ou la construction ou la rénovation d'actifs immobiliers. Le financement pourrait représenter jusqu'à 35% des coûts d'un projet. Les centres de la petite enfance, qui jouissent déjà d'un très solide appui financier de Québec, ne sont pas admissibles à du financement par la Fiducie.
M. Charest a profité de sa tribune pour faire le bilan du soutien financier de Québec à l'économie sociale: 14 millions depuis deux ans dans 101 entreprises d'aide domestique qui procurent 6000 emplois, 5,6 millions sur quatre ans pour les ressourceries, sans compter les contributions d'investissement Québec pour appuyer les Centres locaux de développement déjà engagées dans les entreprises sociales de leurs régions.
"Dix ans après le Sommet sur l'économie sociale, on ne peut plus parler de développement local sans tenir compte de l'économie sociale", affirme M. Charest.
Chiffre d'affaire de 4,3 milliards
On estime à plus de 6500 le nombre d'entreprises collectives au Québec. En excluant les grandes coopératives financières et agricoles, elles génèrent un chiffre d'affaires de 4,3 milliards et permettent à des dizaines de milliers de personnes de gagner leur vie et d'échapper à l'économie au noir.
Les travaux du Sommet de l'économie sociale se termineront aujourd'hui. Ils seront suivis par l'ouverture de la première Foire nationale d'économie sociale et du commerce équitable au Marché Bonsecours, où il sera possible de faire des emplettes de Noël solidaires.
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