Dernièrement, une étude fracassante fut publiée dans la revue internationale Nations and Nationalism [1]. En effet, selon le chercheur indépendant Charles Gaudreault, l’ethnie canadienne-française, qui était majoritaire dans la province de Québec selon le recensement de 1971, deviendra minoritaire en 2042 sous l’effet d’une immigration massive. Disons-le franchement, ceux qui affirment encore que le Grand Remplacement n’est qu’une théorie du complot sont objectivement dans le tort, dans l’erreur ou bien de mauvaise foi. N’ayons pas peur des mots : si rien n’est fait, nous disparaîtrons. C’est maintenant qu’il faut agir en décrétant l’état d’urgence démographique et en posant des actes en conséquence. Mais tout d’abord, posons-nous la question : est-ce le début de la fin pour les Québécois de souche ? Nous proposons d’aborder la réflexion en quatre étapes. Premièrement, nous rappellerons les principaux résultats de l’étude. Deuxièmement, nous présenterons quelques extraits des interventions médiatiques de l’auteur qui permettent de mieux comprendre le phénomène. En troisième lieu, nous spéculerons sur les conséquences de notre inaction collective. Finalement, nous proposerons des solutions en vue de sauver la nation historique québécoise.
#1 – Rappel des principaux résultats de l’étude
Bien que l’article soit rédigé en anglais, l’auteur a résumé et vulgarisé ses résultats dans un bref article qui fut publié sur son compte ResearchGate [2]. L’essentiel de ses résultats sont synthétisés dans ce court paragraphe :
Le but de cette recherche est d’investiguer l’impact de l’immigration sur le poids démographique des groupes ethniques locaux en présentant une étude de cas. Dans cette étude, l’ethnie canadienne-française, un groupe formant la majorité dans la province de Québec, a été étudiée pour évaluer l’impact de l’immigration sur son poids démographique. Il a été découvert que l’ethnie canadienne-française est passée de 79 % en 1971 à 64,5 % en 2014. Les projections indiquent que ce groupe glissera sous la barre des 50 % en 2042, puis à 45 % en 2050. De plus, il a été démontré que, passé un certain seuil d’immigration, le taux de fécondité des Québécoises n’a plus d’impact sur le déclin de l’ethnie canadienne-française. Une fois atteint le cap des 20 000 immigrants par année, l’augmentation de la fécondité de 1,6 à 2,6 enfants par femme ne parvient pas à ralentir le déclin du poids démographique des Canadiens-français. Au-delà d’un certain seuil migratoire, le déclin démographique des Canadiens-français est strictement dicté par l’immigration. Ainsi, s’il est projeté que les Canadiens-français glisseront sous les 50 % en 2042, selon les tendances actuelles réduire l’immigration à 30 000 immigrants par an permet de repousser cette échéance à 2056. Ces résultats sont sans surprise puisqu’ils s’expliquent principalement par le rapport existant entre les seuils d’immigration actuelle et le nombre de naissance au Québec. Par exemple, en 2016, le Québec comptait 52 000 nouveaux arrivants pour 85 000 naissances.
En bref, en raison de l’immigration de masse, les Québécois de souche, qui étaient majoritaires au Québec en 1971, deviendront une minorité parmi tant d’autres en 2042. Êtes-vous encore sceptiques face au Grand Remplacement ? Nous croyons qu’avec une telle étude, publiée dans une revue internationale de grande envergure, les négationnistes du Grand remplacement perdront toute crédibilité.
#2 – Explication de l’auteur et sortie dans les médias
Dans son entretien du 2 décembre 2020 avec le Journal Métro, Gaudreault lance l’affirmation suivante : « À la lumière de mes conclusions, si la tendance se maintient, la majorité historique sera minoritaire [au Québec]d’ici au milieu du siècle. » [3]
Métro relate que « pour expliquer cette situation, l’auteur se base sur des données objectives. Ainsi, le vieillissement de la population québécoise francophone, combinée à l’arrivée annuellement de dizaines de milliers d’immigrants, devraient entraîner un déclin progressif du nombre de Canadiens français, ou ‘’Québécois de souche’’, dans la province jusqu’à ce que ceux-ci deviennent minoritaires. »
Dans une entrevue donnée à Bernard Drainville le 2 décembre 2020, le chercheur explique que « les taux de natalité n’ont plus beaucoup d’influence sur le recul des Canadiens-français tellement les taux d’immigration sont élevés. Quand on dépasse les 20 000 immigrants par année, même si on avait un taux de fécondité de 2,6 enfants par femme, ce qui n’est pas réaliste, ça ne freine pas le déclin de façon significative. On ne voit pas de différence. » [4]
Dans son entretien du 24 février 2021 avec Jérôme Blanchet Gravel pour le média Sputnik, Charles Gaudreault affirme qu’en « 2042, les immigrants et leurs descendants seront plus nombreux que les Canadiens français dans le groupe des 0 à 18 ans et dans le groupe des 19 à 36 ans. La grande majorité des Québécois âgés de 72 ans et plus seront des Canadiens français. Ainsi, le jeune d’origine immigrée ou mixte sera le stéréotype du jeune Québécois de 2042, alors que le vieux Québécois de souche sera le stéréotype du vieillard. » [5]
Au sujet de la survie de la culture canadienne-française dans un Québec dont les descendants d’immigrants formeront la majorité, le chercheur explique à Blanchet Gravel que « les projections sont là. L’enjeu est de savoir si la majorité historique va réussir à survivre à ce déclin et à transmettre un intérêt pour sa culture aux nouveaux arrivants. »
En ce qui concerne la possibilité d’éviter notre mise en minorité, l’auteur explique, dans un texte publié dans La Presse le 12 décembre 2020, qu’en « supposant une immigration équivalente au plancher migratoire du gouvernement de René Lévesque, soit 14 500 immigrants en 1978, [on]constate que la majorité historique glisse plutôt sous les 50 % en 2073 » au lieu de l’horizon 2042 pour les seuils migratoires actuels [6]. On comprend donc que notre destin est entièrement évitable si l’on réduit les seuils migratoires au minimum.
En ce qui concerne les répercussions sur la société québécoise, Gaudreault explique au micro de Bernard Drainville que « considérant les seuils migratoires actuels, l’érosion démographique de la majorité historique est bien réelle et pour [lui], ça soulève son lot de questionnements pour les philosophes, les sociologues et les politicologues. Par exemple, comment la langue et la culture de la majorité historique au Québec pourront-elles être transmises de manière efficace aux nouveaux arrivants ? Est-ce que les Québécois, qui deviendront de plus en plus métissés, de plus en plus multiculturels et de plus en plus multiethniques, voudront préserver un héritage culturel canadien-français ? » Dans le texte qu’il a fait publier dans La Presse, l’auteur va plus loin et affirme que « les Québécois sont en route vers un destin multiethnique et multiculturel ». [6]
Dans un texte d’opinion publié dans Le Devoir le 5 octobre 2020, le chercheur explique que le déclin du poids démographique des Canadiens-français se compare à ce que l’on observe ailleurs en Occident. « Pour se donner une idée de la plausibilité [des]résultats, il suffit de considérer ceux d’études comparables. En janvier 2017, une étude de Statistique Canada prévoyait qu’en 2036, près de la moitié des Canadiens seraient des immigrants de première ou de deuxième génération. En 2010, le professeur David Coleman publiait une étude affirmant que les Britanniques blancs composeront 56 % de la population anglaise en 2056. En 2009, le bureau du recensement américain dévoilait que les Américains blancs non hispaniques passeraient sous la barre des 50 % entre 2040 et 2045. En 2015, Dion et ses collègues estimaient que les Canadiens de 2106 descendraient en très grande majorité d’immigrants et de leurs descendants arrivés après 2006. Ils ont calculé que les Canadiens de 2006 seront les ancêtres d’entre 12 à 38 % de la population canadienne de 2106. Si les majorités historiques de l’Angleterre, des États-Unis et du Canada subissent actuellement un déclin marqué de leur poids démographique résultant de seuils migratoires élevés et d’une faible natalité, pourquoi les Québécois d’ascendance canadienne-française feraient-ils exception ? » [7]
#3 – Conséquence de notre inaction collective
Il est évident que nous avons le pouvoir d’empêcher cette catastrophe si nous coupons drastiquement dans les seuils migratoires. Selon l’auteur, le seul fait d’abaisser les seuils d’immigration à 30 000 immigrants par an, au lieu des 50 000 à 60 000 immigrants par an des dernières années, nous permettra de repousser l’échéance à 2056, soit un report de 14 ans, ce qui n’est pas rien ! Et tel qu’expliqué dans le texte de La Presse, revenir aux seuils migratoires des années Lévesque permettrait de repousser l’échéance à 2073. Il est donc clair que le danger qui nous guette est dû à notre inaction collective, puisque c’est notre société qui s’impose à elle-même cette immigration-invasion.
Donc, quelles seront les conséquences de notre mise en minorité ? La première conséquence sera la perte de Montréal de la sphère d’influence canadienne-française. Sachant que 85% des immigrants s’installent dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, la langue, l’ethnie et la culture montréalaises n’auront plus rien à voir avec les anciens Montréalais ou encore avec les Québécois vivant à Québec ou en région. Les Québécois de souche vivant en région constatent déjà ce phénomène lorsqu’ils se rendent dans la métropole : ils se sentent de plus en plus étrangers chez eux. Les Québécois vivant en région ne seront pas en reste; quand Montréal débordera, ce sera au tour des régions environnantes, puis de celles étant situées un peu plus loin, et ainsi de suite.
Ensuite, à mesure que le poids démographique de notre groupe rapetissera, il en sera de même de notre poids politique. Les « Québécois » d’origine étrangère voteront selon leurs intérêts culturels, religieux, linguistiques, monétaires et dans bien des cas selon leurs intérêts ethniques. Les banques de « votes ethniques », comme les appellent certains organisateurs du Parti libéral du Canada, influenceront l’issue des élections. À terme, les Québécois de souche, devenus minoritaires, perdront le contrôle de l’Assemblée nationale. En même temps, l’appareil gouvernemental passera graduellement entre les mains de Québécois d’origines diverses. D’un peuple sans pays, nous serons rétrogradés à peuple sans province. Pensez-vous qu’il sera encore possible de réaliser un référendum sur la souveraineté du Québec ? En quelle année pensez-vous que les Québécois d’origine étrangère, lassés de devoir apprendre le français, exigeront un référendum sur l’utilisation de l’anglais comme langue commune au Québec ? Certains feront remarquer que nous avons déjà un avant-goût des conséquences énumérées plus haut.
Après la Louisiane, le Manitoba et l’Acadie, le Québec est le prochain sur la liste à voir sa majorité canadienne-française reléguée au statut de relique de l’histoire. Le tweet suivant présente la perspective d’un étranger sur notre déclin annoncé. En gros, on prévoit une intégration des immigrants au Canada anglais et non au Québec français.
Tel qu’annoncé précédemment, le danger qui nous guette est dû à notre inaction collective. Il importe donc de décréter l’urgence démographique. Bien pire que la défaite des plaines de septembre 1759, notre mise en minorité risque d’être le coup fatal.
#4 – Ce que nous devons faire pour éviter le pire
S’il est clair que nous devons abaisser les seuils d’immigration, il sera impossible de le faire tant et aussi longtemps que la nation québécoise sera endormie. Dans une première étape, il est nécessaire que notre peuple prenne conscience de l’urgence démographique. En deuxième lieu, il sera impératif d’amener le débat sur les seuils migratoires sur la place publique aussi souvent que possible afin de garder les esprits éveillés – la thèse du Grand Remplacement doit être martelée. Troisièmement, la baisse des seuils migratoires doit devenir la priorité numéro un chez les Québécois. Lorsque ces trois étapes auront été franchies, la baisse des seuils d’immigration deviendra un enjeu électoralement très payant et les politiciens, par opportunisme politique, devront offrir une baisse significative des seuils migratoires pour conquérir l’électorat.
Il est nécessaire de préciser ici que les politiciens sont toujours à la remorque des débats de société. Ce ne sont pas eux qui provoquent le débat ou qui l’amènent. De nature opportuniste, les partis politiques s’approprient les causes qu’ils croient payantes. Il revient donc à des groupes de citoyens de s’organiser pour faire que cet enjeu devienne un enjeu de société.
Ainsi, comme citoyens ordinaires, que pouvez-vous faire ?
Nous sommes présentement à l’étape numéro un. La priorité est de faire connaître cette étude pour permettre la prise de conscience collective de notre éventuelle mise en minorité. En tant que Canadien-français, sympathisant de la cause nationaliste ou sympathisant de la Fédération des Québécois de souche, vous avez le devoir de participer activement à cette prise de conscience en réalisant les actions suivantes :
- Médias. Alertez les journalistes ! Journaux locaux, nationaux, petits ou gros : tout l’espace médiatique est à conquérir. Si vous cherchez à les contacter, n’hésitez pas à les harceler, car c’est ce qu’ils font quand ils se mettent sur le cas d’un citoyen : courriel, téléphone, soyez tenaces ! Concentrez-vous sur plus d’un journaliste, car ils ne sont pas tous réceptifs. Médias écrits, médias télévisuels ou médias radiophoniques, tout est bon.
- Réseaux sociaux. Propagez cette étude, n’hésitez pas à la partager. Embarquez dans le combat métapolitique sur le web. Assurez-vous de faire connaître ces résultats au plus grand nombre.
- Prenez rendez-vous avec le député de votre circonscription ou encore avec son équipe pour discuter des résultats. Vous pouvez aussi lui écrire (courriel ou papier) ; cependant, votre missive pourrait finir dans la corbeille. Le face-à-face reste toujours la meilleure option !
- Rejoignez un groupe nationaliste ! Si celui-ci est endormi face à l’urgence démographique, investissez vos énergies à réveiller ce groupe et à l’orienter vers cette cause.
- Initiative individuelle. Créez votre propre groupe d’activistes. Il se peut que les groupes existants ne vous conviennent pas : trop mous, trop extrémistes, trop endormis, trop ou pas assez intellectuels, etc. Dans ce cas, créez votre propre groupe et mobiliser vos énergies à rejoindre le cœur du peuple
- Petites actions. Parlez-en à vos amis et à vos proches. Chaque petite action compte.
Tant de fois nos ancêtres nous ont sauvé du péril, c’est maintenant à notre génération qu’il importe de sauver la nation. Pierre Boucher, Dollard des Ormeaux, Charles de Sallaberry, Jean-Olivier Chénier, Lionel Groulx… Nos ancêtres nous passent le flambeau et c’est désormais à notre tour de jouer notre rôle dans l’histoire.
Pour la reconquête de notre peuple
Fédération des Québécois de souche
Références :
[1] Gaudreault, C. (2020), The impact of immigration on local ethnic groups’ demographic representativeness: The case study of ethnic French Canadians in Quebec, Nations and Nationalism, volume 26, numéro 4, page 923 à 942.
[2] Gaudreault, C. (2020), L’impact de l’immigration de masse sur le poids démographique de l’ethnie canadienne-française au Québec, Research Gate
[3] Goudreault, Z. (2020, 2 décembre), Les Québécois «de souche» seront minoritaires. Des enjeux d’intégration à prévoir?, Journal Métro
[4] Drainville, B. (2020, 2 décembre), Démographie québécoise | Les Québécois «de souche» seront minoritaires en 2042, FM 98.5
[5] Blanchet-Gravel, J. (2021, 24 février), Les Québécois d’origine française bientôt en minorité ? « Les projections sont là », Sputnik
[6] Gaudreault, C. (2020, 12 décembre), Vers un Québec multiculturel, LaPresse
[7] Gaudreault, C. (2020, 5 octobre), Ethnie-fiction ou réalisme démographique?, LeDevoir