Dix-sept Canadiennes accusent à leur tour le magnat de la mode Peter Nygard de viols et d’agressions sexuelles, se joignant ainsi à des dizaines d’autres femmes dans une poursuite internationale impliquant 46 femmes au total.
Trois des Canadiennes affirment qu’elles avaient 16 ans ou moins quand les agressions alléguées se seraient produites. L’une d'entre elle assure qu’elle avait 14 ans, et neuf des agressions se seraient produites au Canada.
Les allégations se trouvent dans un recours collectif mise à jour et déposé lundi par des avocats civils agissants au nom d'un groupe de femmes qui disent avoir été violées par Peter Nygard.
La plainte cite également de nombreux dirigeants canadiens de l'entreprise de M. Nygard, affirmant qu'ils ont comploté
, caché
et permis
le comportement criminel présumé de leur patron.
Elle fait suite à un recours collectif civil intenté à New York contre Peter Nygard en février dans lequel 10 femmes alléguaient que Peter Nygard les avait violées.
Aucune des allégations n’a encore été prouvée devant un tribunal.
Peter Nygard nie les accusations
Peter Nygard a utilisé son influence considérable dans l'industrie de la mode, sa richesse, son pouvoir grâce à la corruption de fonctionnaires et un réseau d'employés de l'entreprise sous sa direction, pour kidnapper, amadouer et attirer des enfants et des femmes
, indique la plainte.
Les sociétés Nygard, par le biais de Peter Nygard et d'un cercle restreint de cadres supérieurs et d'employés, ont sciemment et continuellement conspiré avec Peter Nygard pour le protéger, pour dissimuler [son] activité criminelle et lui permettre de se poursuivre.
Par la voix de son porte-parole, Ken Frydman, Peter Nygard affirme que les allégations sont toutes fausses.
M. Nygard nie avec véhémence ces allégations sans fondement et attend avec impatience de blanchir son nom et les noms des autres qui ont été si imprudemment et faussement accusés
, a indiqué Ken Frydman dans une déclaration écrite.
Plus du tiers des victimes viennent du Canada
La nouvelle poursuite concerne des femmes qui se sont manifestées après la plainte originale, alléguant des viols dans différents endroits dans le monde, y compris à Winnipeg, Montréal et Toronto.
Le Canada est un facteur énorme dans notre action en justice
, a déclaré Lisa Haba, qui est l'une des avocates des plaignantes.
Plus du tiers de nos victimes viennent du Canada.
Les allégations canadiennes incluent une femme, surnommée Jane Doe n°15, qui dit qu'elle a été transportée par avion à Winnipeg pour un travail de mannequin. La plainte affirme qu'elle a été détenue captive
pendant trois jours par Peter Nygard et violée à de nombreuses reprises.
Après trois jours, Jane Doe n°15 a pu s'échapper, indique la plainte. Le neveu de Peter Nygard lui a dit de ne pas signaler les crimes à la police de Winnipeg parce que Peter Nygard les avait dans sa poche.
Une autre plaignante raconte qu'elle a assisté à une fête au bureau du magnat à Toronto à l'âge de 16 ans. Elle prétend que Peter Nygard l'a droguée et violée.
Une troisième victime dit qu'elle avait 15 ans lorsque Peter Nygard l'a poussée dans les toilettes d’un restaurant de Winnipeg et l'a violée. Peter Nygard connaissait son père, qui était à l'époque dans le domaine du commerce de la fourrure.
La plus jeune plaignante avait 14 ans
Une autre, dénommée Jane Doe n°18, a rencontré Peter Nygard à l'aéroport de Montréal. Selon la plainte, on lui a proposé de la ramener à son dortoir
. En route, elle dit que le magnat de la mode s'est arrêté pour déposer ses sacs à son appartement.
Il a invité Jane Doe n°18 à son appartement pour l'attendre, dit la plainte. Alors qu'il était dans l'appartement, Peter Nygard a violé de force Jane Doe n°18.
Elle avait 19 ans à l'époque.
La plus jeune plaignante affirme qu'elle n'avait que 14 ans lorsqu'elle a rencontré Peter Nygard à Winnipeg, où elle a grandi.
Il est allé chercher Jane Doe n°44 dans la rue où de jeunes adolescents se sont rassemblés à beaucoup de reprises
, indique la plainte.
Il a promis à Jane Doe n°44 qu'il l'emmènerait en Californie, où il pourrait l'emmener à des fêtes où des gens consommeraient de la drogue et de l'alcool. Peter Nygard a conduit Jane Doe n°44 à son entreprise à Winnipeg à beaucoup de reprises et l'a payée pour du sexe oral. Par la suite, il la ramenait à l'endroit où il l'avait récupérée.
Les employés savaient, allègue la plainte
La plainte affirme que de nombreux cadres supérieurs de l’entreprise de Peter Nygard étaient au courant de ses crimes présumés et ont aidé à les dissimuler afin de tirer profit de sa marque et de son entreprise.
Jusqu'à récemment, Peter Nygard a été largement en mesure de faire taire ses victimes avec l'aide de ses sociétés et de leurs cadres supérieurs et employés, grâce à diverses tactiques, notamment l'intimidation, les menaces de représailles, les pots-de-vin, les paiements et les accords de non-divulgation forcée
, est-il écrit dans le document déposé au tribunal.
Nous avons des preuves corroborant le fait que chacun des [cadres supérieurs nommés] savait assurément ce qui se passait et lui ont permis, à certains égards, de continuer
, a déclaré Lisa Haba.
Depuis le début de cette affaire, Peter Nygard a maintes fois répété, à travers ses porte-paroles, que ces allégations étaient le résultat d’une querelle en cours avec son voisin des Bahamas, le gestionnaire de fonds spéculatif milliardaire à la retraite Louis Bacon.