Pantelis Kapsis critique à son tour le premier ministre: «Georges Papandréou a commis plusieurs erreurs. Il a mal géré les négociations avec Antonis Samaras pour créer un gouvernement d'union nationale. Au point de donner l'impression de vouloir démissionner. Il y a deux mois, peu après la présentation d'un programme de privatisation accélérée pour sortir la Grèce de l'ornière, il a déclaré qu'il n'y aurait aucune privatisation de biens étatiques. C'était envoyer un mauvais signal à la troïka (FMI, UE et créanciers).» Le journaliste Filos Karzis ne partage pas cet avis et dénonce la politique politicienne de l'opposition: «Nouvelle démocratie (le parti de Samaras) a posé ses conditions pour un gouvernement d'union nationale. Mais elles étaient irréalistes. Elle demandait qu'après un accord, un nouveau premier ministre soit choisi, qu'il renégocie l'accord avec l'UE et le FMI et que ce même nouveau premier ministre démissionne une fois la renégociation achevée.»
Vu les circonstances, la chute du gouvernement grec aurait eu des conséquences désastreuses sur le plan de sauvetage du pays. Georges Papandréou s'en est fait l'écho de façon dramatique: «Le défi est devant nous, le moment est historique. Soit l'Europe va écrire l'histoire, soit l'histoire va effacer l'Union européenne.» Dans l'attente d'une solution de Bruxelles, beaucoup dressent déjà un bilan du gouvernement. Fivos Karzis estime que le premier ministre a échoué à convaincre son peuple en lui promettant qu'un plan d'austérité suffirait. «Les gens ont besoin de percevoir au moins une lumière au bout du tunnel, insiste le journaliste, et de voir à quoi serviront les sacrifices.» Fivos Karzis dénonce le manque de rigueur dans la mise en ouvre des mesures d'austérité. «Il en résulte un profond sentiment d'injustice. Les Grecs sont à la limite de la rupture.»
L'un des objectifs du gouvernement, en janvier 2010, était de renflouer un système fiscal obsolète et inefficace. Dix-huit mois plus tard, estime Gerassimos Notaras, directeur des archives historiques de la National Bank of Greece, un établissement privé, la fiscalité ne s'est pas améliorée. «En raison de la forte baisse du pouvoir d'achat, de mécanismes inadéquats, les rentrées fiscales ont même baissé par rapport à 2010.» Gerassimos Notaras, qui fut un grand ami du conseiller fédéral Jean-Pascal Delamuraz, juge impératif de restructurer les services publics et de changer l'appareil productif. Papandréou un mauvais premier ministre? «Ce n'est pas un problème de personne. Le problème, c'est que la Grèce, comme l'Europe, n'a plus de grands leaders politiques.» Et Gerassimos Notaras de confesser: «Il est temps que cessent le petit jeu des sociétés de notation et des spéculateurs.»
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