Une entente après un malentendu

Les 11 pays membres du Partenariat transpacifique veulent négocier un nouvel accord sans les États-Unis

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Pee Wee Trudeau invoque un malentendu concernant l'horaire pour justifier son absence lors d'une rencontre internationale...

OTTAWA | Le Canada a finalement donné son accord pour relancer le Partenariat transpacifique (PTP) après que Justin Trudeau a été accusé par la presse étrangère de vouloir le saboter vendredi.


« Nous n’allons pas accepter n’importe quelle entente, a dit le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne. Si ça prend une journée de plus, c’est la vie. »


Conclu en 2015, le PTP est sur le respirateur artificiel depuis que les États-Unis se sont retirés sous la présidence de Donald Trump, qui prétendait que les Américains y perdaient au change.


Les leaders des 11 pays restants, dont le Canada, avaient prévu une rencontre au Vietnam dans l’espoir de renégocier l’accord sans les États-Unis, en marge du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC).


Après des discussions houleuses, les parties se sont entendues pour continuer à négocier.


Elles ont notamment convenu de maintenir des dispositions existantes dans la première version de l’accord sur l’environnement et les normes du travail, à la demande du Canada.


Sabotage ?


Mais les négociations ont pris une tournure inattendue en matinée lorsque Justin Trudeau ne s’est pas présenté à une « rencontre cruciale ».


Des médias australiens ont alors rapporté que le premier ministre canadien tentait de saboter les discussions, citant des leaders politiques.


« Il y avait plusieurs dirigeants malheureux qui restaient assis là », a déclaré au journal australien Sydney Morning Herald un officiel australien qui participait à la réunion.


Les dirigeants australiens et d’autres pays étaient d’ailleurs furieux de la situation, selon le quotidien.


Un expert est aussi d’avis que l’absence de Trudeau semble démontrer un « manque de motivation » du Canada à ressusciter cet accord pourtant très important pour le pays.


« S’absenter de la rencontre fait qu’il sera encore plus difficile d’en arriver à un nouveau partenariat, parce que c’est très difficile de réunir 11 dirigeants d’États dans une même salle. C’était un signal fort du gouvernement canadien », analyse Krzysztof Pelc, professeur spécialiste en commerce international à l’université McGill.


Malentendu


Or, l’absence de Justin Trudeau n’était pas préméditée, a assuré le ministre Champagne dans un point de presse tard en soirée après une journée marathon de rencontres.


« Le premier ministre n’a jamais eu l’intention de rater la réunion. Il y a un malentendu sur l’horaire », a-t-il expliqué.


Certains partenaires, comme le Japon, sont davantage pressés d’en arriver à une nouvelle entente. Tandis que le Canada souhaite de son côté revoir certaines dispositions avant de s’engager plus avant.


M. Champagne a défendu la position de son gouvernement, qui ne souhaite rien précipiter.


« C’est un accord, si le Canada choisit d’y être, qui aura un impact pour les décennies à venir. Alors c’est important pour nous de bien le faire », a-t-il dit.


Qu’est-ce que le PTP ?


Le Partenariat transpacifique (PTP) est une entente de libre-échange qui vise à faciliter le commerce entre le Canada et 10 autres pays du pacifique, dont l’important marché japonais.