Le YWCA a exclu des pères venus assister au cours de natation de leurs enfants samedi dernier pour ne pas heurter des femmes musulmanes qui suivaient un cours dans la piscine au même moment.
L'événement a indigné Guy Habre, qui n'a pu assister à l'examen de natation de son fils de six ans. Il s'en est plaint officiellement. «C'est complètement absurde. L'accommodement raisonnable ne devrait pas être une décision à sens unique. [...] Ma religion morale me dicte que je dois être présent auprès de mes enfants», a expliqué au Devoir M. Habre.
Ce dernier ne cache pas sa frustration envers les organismes comme le YWCA, qui se montrent frileux et répondent de façon automatique aux exigences des personnes qui brandissent leur religion. «Nous vivons dans une société où nos droits fondamentaux sont bafoués par les croyances religieuses des autres», affirme M. Habre dans une lettre envoyée au YWCA. Ce père réclame que l'organisme réaménage sa grille horaire.
Nancy Gilbert, la porte-parole du YWCA du centre-ville, n'a pas laissé traîner les choses. Dans sa réponse, Mme Gilbert reconnaît le problème et assure qu'il ne se reproduira plus. Elle explique qu'il y a eu un chevauchement des cours offerts aux enfants et aux femmes et s'en excuse.
En entrevue, Mme Gilbert a répété qu'il s'agit d'une «erreur du Y» et que l'horaire des cours sera corrigé après les Fêtes. Elle a rappelé que le but premier du YWCA est le bien-être des femmes. «Cette fois, ce sont des femmes musulmanes qui ont demandé à ce que les hommes sortent, mais cela aurait pu être n'importe quelle femme, peu importe la religion ou la couleur. C'est important que les femmes se sentent à l'aise», a ajouté Nancy Gilbert.
Au cours des derniers mois, plusieurs situations ont soulevé bien des critiques quant au principe d'accommodement raisonnable mis en application au Québec. Un YMCA montréalais a rendu ses fenêtres opaques après que la communauté juive hassidique l'eut demandé parce que la vue de femmes s'entraînant en tenue de sport était jugée offensante. Le CLSC de Parc-Extension a interdit aux hommes d'assister à des cours prénatals afin d'accommoder les femmes musulmanes, hindoues ou sikhes. De plus, le Service de police de la Ville de Montréal a recommandé à ses policières de laisser leurs collègues masculins intervenir dans des dossiers impliquant des juifs hassidiques.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé