Les aînés dans la gueule du loup

Un délai qui frise le mépris / Le droit au non-travail

Cantonnées, depuis huit ans, jusqu’à quatre par chambre qui ne respectent pas les standards de qualité actuels, les personnes âgées de Sept-Îles sont toujours en attente

Tribune libre


Cantonnées, depuis huit ans, jusqu’à quatre par chambre qui ne respectent pas les standards de qualité actuels, les personnes âgées de Sept-Îles sont toujours en attente de la concrétisation d’un projet d’agrandissement de la résidence Gustave-Gauvreau présenté en janvier 2004 au ministère de la Santé et pour lequel le Ministère a annoncé une mise de fonds de 9 millions $ en 2007.
Des conditions irrespectueuses et inacceptables qui briment honteusement les droits fondamentaux de ces personnes âgées à l’intimité, à l’intégrité et à l’accès à un milieu de vie convenable.
Un délai qui frise le mépris envers ces aînés de la part des autorités gouvernementales concernées pour qui, de toute évidence, ce projet d’agrandissement ne représente sûrement pas une priorité! Un dossier chaud pour Marguerite Blais, la ministre responsable des Aînés… Qu’est-ce que vous attendez pour agir, Mme Blais?
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Le droit au non-travail
C'est à Davos, en Suisse, devant le gratin de la finance mondiale, que notre premier ministre canadien, Stephen Harper, a annoncé aux citoyens de son pays qu'il entendait modifier l’accessibilité à l'un des trois piliers du système de pensions, à savoir la pension de « sécurité » à la vieillesse.
Le phénomène n’est pas nouveau… À chaque fois que le gouvernement fédéral fait face à des difficultés financières, depuis trente ans, il regarde du côté de la Sécurité de la vieillesse. Brian Mulroney a tenté d'en abolir l'indexation après la récession des années quatre-vingt, Jean Chrétien a voulu en restreindre l'admissibilité aux seules familles dans le besoin après la crise des années quatre-vingt-dix, et voilà que Stephen Harper songerait à repousser l'âge d'admissibilité à 67 ans. Une intention pour le moins épineuse puisqu'elle concerne tous les Canadiens de plus de 65 ans, exception faite de ceux qui gagnent plus de 110 038 $ qui n'y ont pas droit.
La raison officielle qui ressort d’une telle intention est que l'espérance de vie s'allonge et que le gouvernement souhaite encourager les gens à travailler plus longtemps. À mon sens, la véritable raison qui explique l'intérêt soudain de Stephen Harper pour ce programme de dépenses universel, c'est sa détermination à retrouver une marge de manoeuvre budgétaire à long terme pour réduire encore les impôts des groupes cibles favorisés par l'idéologie conservatrice.
Pour ma part, je serais censé commencer à retirer ma pension de sécurité à la vieillesse dans quelques mois après y avoir contribué pendant plus de trente ans. Je considère avoir droit de bénéficier maintenant à un droit au non-travail!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2012

    Harper c'est comme Robin des Bois mais le contraire. Il prend aux pauvres pour donner à ses amis de la riche aristocratie capitaliste de la finance et des affaires.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2012

    Et je suis parfaitement d'accord avec ce qu'exprime monsieur Cloutier.
    Plus que ça, je suis ému en lisant son commentaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2012

    Premièrement, pour que les gens travaillent plus longtemps, il faudrait qu'il y ait de l'emploi. Avez-vous vu toutes les fermetures récentes au Québec?
    Le premier ministre, étant parfaitement au courant des faits, rit du monde à quelque part.
    De plus, la déclaration universelle des Droits de l'Homme oblige les gouvernements à procurer un revenu suffisant permettant une vie décente à tous sans exception:
    "Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté."
    Un revenu de citoyenneté universel et inconditionnel tel que promu par le légendaire et regretté syndicaliste Michel Chartrand serait l'idéal pour assurer un niveau de vie décent pour tous. Il est grand temps que l'on envisage une telle mesure.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2012

    Dans mon livre qui sort le 16 février 2012 et intitulé : Indépendance : Le PQ a trahi ses militants, je propose précisément de présenter à la population du Québec un projet de loi transitoire sur la nation québécoise qui comprendrait, entre autres, des droits socio-économiques de base pour les citoyens dont :
    - le droit à la santé et à la gratuité des soins de santé ;
    - le droit à l'éducation et la gratuité de l'éducation ;
    - le droit au travail et à l'assurance travail ;
    - le droit à la sécurité sociale ;
    - le droit à un environnement sain ;
    - le droit à la propriété collective des ressources naturelles ;
    - le droit à la sécurité de la vieillesse.
    En faisant cela, on élève ces droits au niveau de normes supérieures garanties par l'État et tous les gouvernements successifs soumis à ces normes sont tenus de les respecter.
    On met aussi ces droits à l'abri des forces du marché qui font constamment pression auprès des gouvernements pour les réduire ou les privatiser.
    Une fois élevés au statut de norme constitutionnelle, ces droits sont beaucoup plus difficiles à être violés, car on doit passer par une procédure d"amendement à la loi constitutionnelle, ce qui est éminemment plus complexe.
    Dans un cas comme vous soulevez, les citoyens pourraient s'adresser directement aux tribunaux pour faire respecter leurs droits à la santé et à la sécurité de la vieillesse.
    Actuellement, quels sont les recours de ces citoyens contre le gouvernement?
    Quels seront les recours des citoyens canadiens contre le gouvernement Harper qui veut réduire éventuellement leurs pensions?
    J'ajoute que le projet de loi sur la nation est un projet transitoire qui serait suivi d'une constituante citoyenne qui pourrait consacrer ces droits dans une constitution permanente d'un Québec souverain et indépendant.
    Évidemment, là je rêve....
    Pierre Cloutier