Le débat sur la nation québécoise dans les officines libérales est surréaliste mais aussi révélateur. Pour les politiciens du Québec, la question de l'existence ou non de la nation québécoise est une affaire classée. Selon eux, tous partis politiques confondus, la cause est entendue, le verdict rendu: le Québec est une nation. Quant à la population, elle est sans doute divisée, mais elle ne s'intéresse guère au sujet, ayant bien d'autres priorités.
À l'échelon fédéral et dans l'ensemble canadien, ce sujet serait probablement traité de la même façon. Les politiciens ne sont pas opposés à la reconnaissance du fait national québécois et la population canadienne, avec le temps, est devenue assez indifférente à cette question.
Mais quel est donc le problème? Il consiste à vouloir insérer cette reconnaissance dans la Constitution canadienne. Et c'est là que bien des libéraux fédéraux du Québec, appuyés par un naïf ou un opportuniste Michael Ignatieff, se tirent tout à fait dans le pied.
En premier lieu, la tenue d'une course à la direction d'un parti n'est certainement pas le lieu approprié pour jouer au nationalisme québécois et à la réforme constitutionnelle. Sur le plan stratégique, c'est également une erreur, les réformistes libéraux se mettant ici sur le même terrain que les souverainistes, oubliant qu'en matière d'ardeur nationaliste, ils sont assurés d'être les perdants. De plus, ils sèment une profonde division entre les libéraux eux-mêmes. Plus stupide que ça, il faut le faire!
Pour les libéraux, il n'y a pas mille solutions pour reprendre le pouvoir: il faut un bon leadership, de bons candidats, de bonnes politiques et des personnes prêtes à défendre avec passion le Canada tel qu'il est, sans se perdre dans des questions sémantiques, de formes et de droit constitutionnel. [...]
Michel Lebel
Entrelacs, le 31 octobre 2006
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