LES «EXCUSES» DE SKLAVOUNOS

Un acte de défiance

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Perseverare diabolicum



Quel sera l’avenir de Gerry Sklavounos ? Le politicien blanchi par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a contribué lui-même à noircir sa réputation jeudi avec ses « excuses » dépourvues de sincérité.





Gerry Sklavounos a échoué au test imposé par le premier ministre Philippe Couillard. Avant de réintégrer le député de Laurier-Dorion au sein du caucus libéral, M. Couillard a exigé qu’il s’engage dans une démarche sincère de reconnaissance de ses torts. C’était trop lui demander.


 

Le DPCP a beau avoir conclu que M. Sklavounos n’avait commis aucun acte criminel contre Alice Paquet, il n’en demeure pas moins que de nombreuses femmes ont dénoncé, sous le couvert de l’anonymat, une palette de gestes imputés à M. Sklavounos, du commentaire à connotation sexuelle déplacé jusqu’au harcèlement.


 

Dans une déclaration publique, Gerry Sklavounos a ramené sa réputation de coureur de jupons à un terrible malentendu. Il s’est décrit comme un homme amical, sociable, volubile, un peu charmeur à ses heures. Rien à voir avec le personnage d’obsédé par les conquêtes dépeint par ses détractrices.


 

En réalité, M. Sklavounos ne reconnaît aucune faute, comme en témoigne son utilisation répétée du conditionnel (« si jamais »,« peut-être »). Il impute aux femmes le tort d’avoir mal compris ou mal interprété ses propos. Comme l’explique si bien dans nos pages le professeur en communication sociale et publique de l’UQAM Olivier Turbide, « il n’y a aucune reconnaissance de faute. Au mieux, il y a une reconnaissance de ne pas avoir été assez prudent ».


 

Cette introspection de façade est aux antipodes de « l’expression sincère de sa compréhension des enjeux »exigée par Philippe Couillard. À la limite, Gerry Sklavounos pose un acte de défiance.


 

Puisqu’aucune accusation n’a été portée contre lui et qu’il banalise la nature des allégations restantes, pourquoi faudrait-il s’inquiéter encore de sa probité ? Sa sortie, bien orchestrée en compagnie d’une poignée de militants et de son épouse passive et muette, visait au fond à forcer la main du premier ministre. Ce n’est rien de plus qu’une mise en scène pour redorer son image à des fins stratégiques.


 

M. Sklavounos ne cherche pas tant à rassurer les femmes de son innocuité qu’à convaincre ses collègues qu’il est suffisamment inoffensif pour réintégrer le caucus libéral. Faut-il lui donner raison ?


 
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