C’est pendant la période du 18 au 25 juin qu’un législateur, qui fut ministre de la Santé et des services sociaux, a décrété qu’il ouvrait des larges pans de notre secteur public de santé au privé en faisant passer le nombre d’actes permis à ces centres médicaux autorisés de trois types d’interventions à cinquante ou plus et en diminuant de moitié les frais d’établissement. Ça mérite d’être souligné particulièrement qu’avant ce décret, l’ex-ministre avait déjà entamé des négociations pour un emploi lucratif afin de mettre en valeur ses compétences transversales de ministre de la santé ouvrant la porte aux intérêts privés dans notre système de santé public.
Une belle valeur ajoutée pour un candidat comme M. Couillard postulant chez Persistence Capital Partners. Ces derniers sont les propriétaires de cliniques privées canadiennes nommées Medisys qui comptent le bienheureux Paul Martin parmi sa clientèle privilégiée. Dans une mise en scène digne des grandes républiques de bananes comme celles au sud de nous ou du ROC, le bon docteur Couillard fulminait exclusivement pour la Presse Canadienne à son retour d’un voyage à l’extérieur du Québec, estimant qu’il y aurait eu atteinte à sa réputation.
André Pratte a prestement pris le relais dans la défense de son collègue favorable aux gros portefeuilles privés s’investissant en santé. Lundi matin, cet apologiste du néolibéralisme intégriste de souche gescaïenne a écrit les mots suivants au sujet de l’ex ministre Couillard en concluant son texte : « l’ancien ministre de la Santé aurait pu mieux s’y prendre. Il reste que dans le cas présent, il n’y a que cela, des apparences... trompeuses. »
Avant d’articuler une ânerie de cette proportion, M. Pratte en avance d’autres inspirées du même genre en écrivant : « qu’on reproche surtout à M. Couillard de passer au secteur privé, dont plusieurs ne veulent pas voir le bout du portefeuille en santé », ajoutant qu’ « avec beaucoup d’autres, l’ancien ministre estime plutôt que le privé peut jouer un rôle complémentaire utile. » Pratte ne comprend rien de ce que plusieurs pensent en dehors de son cercle de petits copains néolibéraux et néocons, à savoir que le privé prend déjà beaucoup trop de place en santé au Québec et que la vitalité du secteur public en santé n’a absolument rien à voir avec une supposée saine compétition du système public avec le système privé. Le secteur public et le secteur privé ne sont pas régis pas les mêmes genres de cultures administratives et je ne vois pas comment il pourrait y avoir une saine compétition qui s’inscrirait en dehors d’une opération de pillage des services publics au profit des gros portefeuilles d’assurances et des médecins qui y seraient rattachés.
D’ailleurs, peut-on vraiment ignorer le lien intime entretenu entre le pouvoir politique et les puissants groupes d’intérêts que sont les assureurs qui sont à leur tour intimement alliés au pouvoir médiatique ? Pensons au PLQ et au PLC, à Gesca et à la Great West Life par exemple, qui sont ceux qui fournissent le papier, l’encre et le salaire à ces scribes robotiques de Gesca, de même que les autres diffuseurs qui nous fournissent ces opinions qui se veulent novatrices, mais qui carburent selon des informations tronquées et prédigérées comme autant d’agents de positionnement stratégique à la solde de ceux qui logent à cette enseigne de l’ouverture accrue de nos services publics à l’exploitation du système privé.
Hydro-Québec a aussi profité de la période estivale pour nous annoncer sa décision d’augmenter à nouveau nos tarifs d’électricité, ayant le culot de nous dévoiler par la suite qu’elle va rénover sa centrale nucléaire CANDU de Gentilly 2 pour une facture qui pourrait s’élever à plus de deux milliards de dollars.
Dans un autre ordre de désastres potentiels, cette fois dans la région de Québec et ce, à l’ombre des festivités du 400e de Québec, les citoyens de Beaumont et de l’Île d’Orléans sont confrontés au groupe RABASKA qui a acheté les notables de la région de Québec avec la promesse de quelques emplois. Il faut rappeler que le groupe RABASKA fut bien soutenu par les discours lénifiants du PLQ et de l’ADQ. Je n’ai pas entendu grand chose de la cheffe du PQ pour venir en aide aux citoyens de Beaumont et à la défense de ce patrimoine terrien et riverain qui sera gâché à tout jamais par ce fameux projet des amis de Charest qui veulent mettre en valeur du méthane russe au service des américains.
De l’autre bord de la rivière des Outtaouais, dans cette ville qu’on nommait autrefois « Hogtown », la compagnie Maple Leaf a empaqueté de la viande infectée à la listériose, mettant en danger la santé des consommateurs Québécois. On a su auparavant que le gouvernement de Harper voulait confier davantage de responsabilités d’inspection de salubrité alimentaire aux compagnies tout en affaiblissant l’organisme de réglementation canadienne.
Aussi, Harper nous en a passé une autre p’tite vite cet été en utilisant sa ministre nommée Josée Verner pour nous annoncer des coupures importantes dans des programmes culturels et artistiques. Pour livrer son message aux Québécois, Mme Verner est passée par le biais d’un journal conservateur de Toronto qui se dit national. Ces coupures auront un impact considérable chez les créateurs québécois qui ne cadrent pas tout à fait avec l’idéologie de la discrète Mme Verner. Cette dernière dit maintenant vouloir gérer ces sommes d’une autre manière sans apporter de précisions quant aux sommes et les critères qui seront retenus.
Pendant ce temps là, dans la métropole anglicisée du Québec, le multiculturalisme mijote de plus belle. À Montréal-Nord, un groupe de contestataires exigeait récemment la démission du Maire de Montréal-Nord en lui promettant d’autres émeutes s’il ne se pliait pas à leurs doléances.
En réaction aux événements récents à Montréal-Nord, Mario Dumont, qui se trouve à Saint-Michel-des-Saints, nous a démontré à nouveau comment il est bandé sur les américains et tout ce qui est conservateur. Étourdi comme il l’est par le même genre de priapisme qui affecte également les autres émules d’Elvis Gratton qui monopolisent trop souvent notre actualité, il nous déclarait dans un français boiteux que le modèle de « high school » de nos voisins du sud serait la voie à suivre pour les écoles secondaires du Québec aux prises avec des problèmes de discipline. M. Dumont louange l’uniforme scolaire qu’il considère comme étant un des éléments pour augmenter la rigueur et la discipline du système scolaire québécois public, en reprenant les mêmes arguments fallacieux utilisés dans le dossier de la santé, à savoir que les écoles privées n’affaiblissent pas les écoles publiques.
À mon avis, M. Dumont devrait rebaptiser son parti en le renommant le parti des Américains du Québec ; son parti actuel n’ayant rien à voir avec une action démocratique québécoise quelconque, mais tout à voir avec la mouvance des néocons américains, dont le PC et l’ADQ sont les dépositaires locaux.
D’autre part, sur la rive sud de Montréal, on s’apprête à spolier le peu de ce qui reste de notre patrimoine terrien de la région de Montréal au profit de certains développeurs en déviant le trajet de l’autoroute 30 de sa trajectoire initiale le long de la 132.
On pourrait dire que le système de contrôle et de reformulation de l’information par nos autorités politiques et médiatiques facilite le passage de bien des pilules amères. Ouvrez-vous, avalez la pilule et fermez-la, nous disent-ils !
Pour ma part, je n’ai aucune envie de me taire. Si certains ont de la misère à comprendre que le peuple du Québec est dominé et colonisé par une puissance étrangère, je ne m’évertuerai pas à leur faire un dessin.
Daniel Sénéchal
Montréal
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