Racisme envers les Autochtones 

S’excuser ne suffit plus

Le lien de confiance entre François Legault et la population

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Tribune libre

 




Il est un fait indéniable, le premier ministre François Legault éprouve des réactions quasi épidermiques à associer le mot « systémique » au terme « racisme ». Toutefois, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que cette opinion du premier ministre émerge inopportunément sur la scène politique et dans les divers médias en accaparant l’avant-scène du débat sur le racisme envers les Autochtones.    

Et, pendant cette guéguerre de mots complètement oiseuse, une mère Atikamekw de 7 enfants, Joyce Echaquan, est morte dans un hôpital de Joliette dans des circonstances troubles, au vu et au su de millions de personnes qui ont pu assister à la scène injurieuse de la part d’infirmières envers Mme Echaquan via la caméra personnelle de la victime.

Et pendant ce temps, un rapport de l’observatrice indépendante nommée par Québec, Me Fannie Lafontaine, fait état de quelque 200 dossiers d’enquêtes criminelles qui ont été ouverts en cinq ans au Québec à la suite d’allégations d’Autochtones à l’endroit de policiers ayant utilisé la violence sans coup férir contre eux.

Et pendant ce temps, un autre rapport, celui de la Commission Viens, qui contient quelque 141 mesures concrètes à mettre en œuvre pour transformer les services de santé et les services sociaux, mais aussi protéger la jeunesse, réformer les services de police et de justice autant que les services correctionnels en plus de proposer des mécanismes de suivi rigoureux pour que les droits des Autochtones soient enfin respectés, dort sur les tablettes d’un placard depuis un an en attendant que le caucus du gouvernement en prenne tout au moins connaissance.

Mais quel est le cœur du problème? À mon avis, il est ancré profondément dans les comportements et les attitudes racistes inacceptables qui perdurent telle une gangrène incurable qui ne fait que proliférer au sein des corps de police et qui sèment des ravages psychologiques et physiques odieux auprès des communautés autochtones, particulièrement chez les femmes. 

Devant ce triste constat, s’excuser ne suffit plus face aux plaies qui demeurent vives malgré les excuses. Il est plus que temps de tirer le rideau sur le mot qui commence par la lettre « s » et de faire toute la place à des actes concrets dans les meilleurs délais afin qu’enfin les Autochtones soient considérés comme des êtres humains à part entière dans ce Québec que l’on qualifie de l’adjectif « inclusif »… à moins que ce ne soit qu’un « mot » qui voile depuis des lunes une discrimination retorse envers les peuples autochtones de la part des services publics, notamment des forces policières.

Le lien de confiance entre François Legault et la population

Alors qu’on aurait pu croire que la CAQ de François Legault aurait perdu des appuis au sein de l’électorat québécois compte tenu que la majeure partie du Québec se trouve en zone rouge et que près d’un millier de nouveaux cas de COVID-19 s’ajoutent au bilan quotidien, le dernier sondage Léger-Le Devoir réalisé entre le 16 et le 18 octobre auprès de 1011 répondants indique que la CAQ aurait récolté 50 % des appuis si des élections avaient eu lieu pendant cette période et que 74 % se disent satisfaits de sa gestion de crise liée au coronavirus.

Des chiffres qui présentent un paysage politique au « beau fixe » pour la CAQ alors qu’un sondage Léger accordait au parti de François Legault 51 % d’appuis et un taux de satisfaction de 76 % à la mi-juin, soit en plein déconfinement. Indépendamment des 18-34 ans, où Québec solidaire enregistre des appuis similaires à la CAQ, chez les plus de 35 ans, que ce soit à Montréal, Québec ou ailleurs en régions, le bleu caquiste envahit le territoire. Les électeurs péquistes se disent largement satisfaits du travail du gouvernement Legault par rapport à la gestion de la pandémie dans une proportion de 79 %. Même les libéraux accordent la note appréciable de 58 % au gouvernement.

Face à tous ces chiffres qui démontrent sans l’ombre d’un doute un appui constant à la CAQ dans le processus de la gestion de crise de la COVID-19, et ce, malgré le fait que le Québec détient le triste record du plus grand nombre de cas et de décès au Canada depuis le début de la pandémie, il y a lieu, à mon sens, de se demander le pourquoi d’une telle fidélité des Québécois envers leur gouvernement.

À mon avis, je ne vois qu’une raison qui explique ce phénomène, à savoir l’approche « bon père de famille » adoptée par François Legault, particulièrement lors de ses nombreux points de presse, laquelle approche a contribué à coup sûr à créer le lien de confiance avec la population en plus de lui conférer la crédibilité nécessaire pour conserver ce lien de confiance indispensable.


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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