[Le gouvernement d'Ottawa est accusé de contrer les demandes d'accès à l'information.->11039] Les membres du Bloc à Ottawa sont entourés «d'assistants» qui ne seraient que des agents de la propagande officielle, voire de la GRC et du SCRS. Les commandites sont toujours en vigueur dans les réseaux de communications. On les voit à l'oeuvre en train d'imposer l'agenda fédéral aux fêtes du 400e anniversaire de la fondation de Québec. Comme dans les régimes totalitaires, les agents de l'État centralisateur, unitaire et arbitraire sont partout.
Cet enserrement n'a pas commencé avec la crise d'octobre 70 mais plusieurs années avant, alors que le Ralliement pour l'Indépendance Nationale fondé par Pierre Bourgault et André d'Allemagne gagnait en faveur populaire. J'ai pu le vérifier dans l'armée alors que j'y servais comme officier. J'en ai prévenu André d'Allemagne, ancien camarade de faculté. Il m'a répondu ce que cela ne l'inquiétait pas. Le RIN n'avait pas assez de poids pour attirer une intervention militaire majeure contre le Québec.
C'était pendant l'été 1966. Quatre ans plus tard, une trentaine à peine de membres du FLQ provoquaient une intervention policière et armée de grande envergure. Les préparatifs de cette intervention se poursuivaient depuis plusieurs années dans l'armée. Et ce n'était pas encore assez.
Que l'intervention armée contre le Québec pendant la crise d'octobre 70 n'ait eu aucune justification, ainsi que je le mentionne dans un article publié et conservé dans Vigile depuis octobre 2007, ne change rien à la détermination obstinée, voire la petitesse, la bassesse, la malice, la méchanceté, l'outrecuidance et l'esprit chagrin d'Ottawa de tenter de nous réduire, nous, Québécois, en attendant de trouver moyen de nous fossiliser.
Rien n'est changé depuis la crise d'octobre. Rien du tout. En 1971-72, le Quartier Général de la Force Mobile à Saint Hubert préparait l'opération Neat Pitch, toujours pour en finir avec le Québec, qui non seulement avait atteint le statut de nation mais avait construit et construit encore les assises de son propre État, un État naturel et optimal.
Exposée au grand public, cette opération a été éventée, mais pour le moment seulement. Nos ennemis sont tenaces.
Vint ensuite l'opération Northern Express, préparée à Gagetown, Nouveau Brunswick. Les exercices miltaires préparatoires à cette nouvelle intervention armée contre le Québec eurent lieu à Bardufoss, en Norvège, dans l'irrespect total des conventions tacites des forces de l'OTAN, qui ne permettent pas d'exploiter l'OTAN pour des interventions armées internes. De toutes manière, les Norvégiens ont réalisé que le Canada trichait et les exercices ont été annulés. La Norvège, qui entendait bien exploiter l'OTAN pour se hisser en position de force en face de l'URSS, ne voulait pas se mêler des affaires internes du Canada. Officier en service à l'État major de la Force Mobile, j'ai pu suivre ces événements de très près.
Peu après l'élection de novembre 1976, qui porta au pouvoir René Lévesque et son équipe, les Canadian Armed Forces entreprirent contre le Québec de nouveaux préparatifs d'intervention militaire, sous l'euphémisme de "Canadian Unity Studies". Fin 1977, P.E. Trudeau, qui devait savoir que ces préparatifs avaient tout prévu ou presque cette fois, menaça d'une nouvelle intervention armée le Québec de René Lévesque et de Jacques Parizeau. Il le fit dans une entrevue avec Roy Bonisteel du réseau de langue anglaise de Radio Canada.
Sauf que cette fois, Lévesque avait encore une carte. Il fit publier dans le journal Le Jour le document de cinquante pages que je lui avais soumis pendant l'été 1975, document qui prévoyait un plan de contingentement pour la défense du Québec en cas de besoin. Et puisque les provocations ouvertes de Trudeau pouvaient mener vers une guerre civile, il importait que cette guerre soit tuée dans l'oeuf. De plus, j'avais fait des démarches pour acheter des armes pour le Québec, non en Russie soviétique ni en Chine maoiste comme le racontait bassement la propagande d'Ottawa, mais en Angleterre, là où personne ne m'attendait. Je l'ai dit plus tard aux officiers séniors de la GRC venus me rendre visite à Longueuil: «Si je monte une armée de défense pour le Québec qui ira se battre contre vous, je vous tirerai dans la face avec des armes anglaises. Elles vous feront plus mal."
La manoeuvre a réussi. Trudeau a officiellement retiré ses menaces d'intervention armée contre le Québec et le projet Canadian Unity Study a été momentanément abandonné.
Il repris de plus belle avec les commandites appuyées sur une maitrise quasi absolue des communications électroniques et écrites. Les agents d'Ottawa s'infiltrent partout, se mettent les pattes dans tout. Entre autres, je dois subir les attaques du savant professeur Jocelyn Létourneau, à la solde d'Ottawa bien entendu. Il est responsable de démolir les méthodes de géopolitique et de stratégie d'État que j'ai apprises chez nul autre que les Britanniques. Personne au Québec ne doit s'instruire de l'État surtout pas des principes qui gouvernent toute stratégie d'État, stratégie d'envergure s'il en est une. Un tel programme est interdit dans les universités.
Rien ou presque n'échappe à nos ennemis... sauf l'essentiel.
Et l'essentiel n'est écrit nulle part, sauf dans le Réel, insaisissable, qui nous sollicite chaque instant, nous invite à avancer quoiqu'il arrive. C'est le Réel qui a fait que nous avons non seulement survécu, mais progressé jusqu'à construire les assises de notre nation et notre propre État.
Ce Réel, les Athéniens l'ont compris mais non les Spartiates.
Nous vaincrons nos ennemis tout comme Athènes a vaincu Sparte, par cette connaissance du Réel qui leur échappe et leur fait choisir l'accessoire plutôt que l'essentiel.
L'essentiel est existentiel, ontologique si on préfère. Il est l'ensemble des continuités qui nous ont fait subsister, exister, progresser et accéder aux statuts reconnus de nation et d'État, envers et contre l'adversité.
Nous devons toutefois nous mettre en état de défense, mais sans basculer dans le militarisme. Un autre défi parmi tant d'autres. Nous ne voulons pas de guerre et c'est parce que nous voulons la paix que nous devons maintenant préparer la guerre. Il y a beaucoup à apprendre et nous devons réussir.
Nous y reviendrons.
JRMS
Rien n'est changé depuis la crise d'octobre
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René Marcel Sauvé217 articles
J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en E...
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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].
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