Au moment où j'écris ces lignes, je viens d'apprendre au téléphone, par la voix de mon épouse qui était à son chevet, que sa maman est décédée plus tôt ce matin des suites d'un cancer particulièrement virulent qui l'aura emportée rapidement.
Elle n'avait pas encore 80 ans.
Pour ma part, j'en ai 62 et j'approche à grands pas de l'âge de la retraite, sachant que ma vie pourrait s'arrêter aussi d'ici 20, 30 ou 40 ans tout au plus.
On ne peut s'empêcher, lorsqu'on songe ainsi qu'un jour plus ou moins lointain on va disparaître à jamais à son tour, de s'interroger sur le sens de sa vie et de se demander ce que l'on va laisser derrière soi, ce que l'on va faire du temps qui reste...
Des prisonniers satisfaits de l'être?
Hier soir, avant de m'endormir, j'ai regardé pour la énième fois un des épisodes de l'inoubliable série culte originale « Le Prisonnier », avec Patrick McGoohan. Une œuvre magistrale, intemporelle, « télévisionnaire », qui invite d'autant plus à réfléchir qu'elle se démarque résolument de la plupart des émissions de télé contemporaines, lesquelles se contentent de divertir les téléspectateurs en les incitant à s'évader de la réalité.
Le célèbre cri (« Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! ») lancé dès le générique d'ouverture de chaque épisode par le personnage principal, le « N° 6 », résonnera à jamais dans ma tête (https://www.youtube.com/watch?v=9QFwypWNsz8).
Cette série prophétique, qui a donné lieu à un remake en 2009, nous montre en fait un individu qui lutte contre le système tout en essayant d'y échapper.
L'élection des libéraux marque-t-elle le début de « notre dégringolade nationale »?
Je ne peux m'empêcher de faire le lien entre cette allégorie de la condition humaine qu'était au fond la série « Le Prisonnier » et le très beau texte de Boucar Diouf intitulé « Population minimale viable? » et publié le 12 avril sur le site Lapresse.ca (http://www.lapresse.ca/debats/nos-collaborateurs/boucar-diouf/201404/11/01-4756798-population-minimale-viable.php).
L'humoriste d'origine sénégalaise y interpelle Philippe Couillard en invitant ce dernier à ne pas « fermer les yeux » sur le sort qui nous attend – soit le même sort que celui réservé aux francophones hors Québec – si nous laissons Montréal s'angliciser : ce serait alors le « début d'une dégringolade nationale » qui déboucherait à plus ou moins long terme sur une assimilation pure et simple de tous les « Québécois de souche ».
Nous ne sommes peut-être pas encore tout à fait une « espèce menacée », mais, « à moins d'une forte résistance », le temps nous est désormais compté en tant que peuple de langue maternelle française vivant en Amérique du Nord...
Je serais bien étonné que notre nouveau premier ministre tienne compte un jour prochain du signal d'alarme lancé par Boucar Diouf.
C'est la raison pour laquelle, pour en revenir à mon introduction, je pose la question à mes compatriotes : Que comptez-vous faire, VOUS, pour faire advenir votre pays pendant le temps qu'il vous reste à vivre ?
Allez-vous continuer de lutter contre le système assimilateur en place ou allez-vous vous laisser emprisonner dans le confort et l'indifférence ambiants ?
Pour ma part, je compte bien lutter à ma façon et jusqu'à la fin de mes jours pour que le Québec de mes ancêtres devienne enfin indépendant.
Je ne suis pas certain de gagner, mais cela me donne du moins le sentiment que ma vie aura eu son utilité. Comme l'écrivait fort justement le dramaturge Bertolt Brecht, « Celui qui se bat peut perdre. Celui qui ne se bat pas a déjà perdu. »
Par conséquent, à l'intention de ceux et celles qui ont envie de continuer de se battre comme moi et qui pensent que même les plus petits gestes de courage, de détermination et de résistance comptent, je rappelle que j'ai mis en ligne une pétition demandant aux députés nationalistes nouvellement élus de refuser de prêter serment d'allégeance à la Couronne britannique, ce symbole humiliant et omniprésent de notre passé colonial (https://secure.avaaz.org/fr/petition/Message_aux_deputes_du_PQ_de_QS_et_de_la_CAQ_Refusez_de_preter_allegeance_a_la_Couronne_britannique/).
Alors continuez de mordre à la vie pendant que vous êtes encore vivants, parce qu'après c'est trop tard !
Refusons tous ensemble de nous laisser enfermer dans quelque système que ce soit qui nous serait imposé de l'extérieur contre notre gré !
Restons des hommes et des femmes libres jusqu'au bout !
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1 commentaire
Monique Chapdelaine Répondre
13 avril 2014Oui, "continuer de lutter contre le système assimilateur en place", et résister en affirmant notre langue, notre identité, notre culture et en créant des liens qui vont nous permettre d'atteindre notre indépendance. Lutter... résister... poser des gestes de rupture...