Le mélodrame Montebourg-Hamon, les coups de menton vallsiens et le débarquement des « frondeurs » ne sont que l’écume des choses. Le pouvoir ne fait plus qu’occuper les palais nationaux et ne dirige plus rien. C’était déjà le cas en 2013 lorsque le gouvernement s’acharnait à faire voter le mariage des homosexuels. Pendant ce temps, le reste partait à vau-l’eau. À l’été 2014 le mirage s’est dissipé : il laisse apparaître le vide.
Au sommet de l’État, le Président, empêtré dans des habits monarchiques trop grands pour lui, est un roi nu. Il suscite sarcasmes et apitoiement jusque dans son propre camp. Ses conseillers ne savent que faire pour le rendre un peu respectable, et sa minable prestation à l’île de Sein, sous des trombes d’eau, a fait le tour des réseaux sociaux. Imagine-t-on de Gaulle dans cette situation grotesque ?
Au gouvernement, un Premier ministre à ce point incapable de tenir ses troupes qu’il en vient à démissionner pour entraîner dans sa chute les ministres devenus indésirables, au lieu, comme dans n’importe quel autre pays, de les débarquer sèchement, ce qu’Ayrault fit pour un obscur ministricule dont nous avons déjà oublié le nom. Des ministres dont on peine à comprendre l’utilité. Quelle influence ont-t-ils sur la marche du pays ?
Ils règnent sans gouverner, laissant les rênes longues à l’administration qui fait son métier : administrer tant bien que mal, dans la routine quotidienne. De son côté, le président du MEDEF Pierre Gattaz est ravi ! Il sait qu’avec ces marionnettes, il n’y a aucun risque que le pouvoir politique reprenne le pas sur l’économie. Il se félicite de la nomination d’Emmanuel Macron à Bercy. Il est heureux de la totale soumission du pouvoir aux marchés, à la technocratie bruxelloise et à la finance qui tient notre pays surendetté sous haute surveillance…
D’un service, ces politiciens ont fait un métier. Sans compétence particulière dans des domaines nécessitant une haute qualification juridique, sans aucune expérience professionnelle hors de la fonction publique, incapables de comprendre ce qui se passe dans une entreprise soumise, jour après jour, à des contraintes dont ils ne savent rien, ces hommes et ces femmes sont entrés dans un parti comme on choisit une marque de voiture : non par passion, mais par opportunisme. Ils seraient à l’UMP ou à l’UDI comme ils sont au PS ou au PRG. De gauche ? Mon œil ! Ils se moquent comme d’une guigne de la justice sociale, de la solidarité et de la redistribution, ne considèrent qu’une masse électorale et les promesses à lui tenir pour emporter l’élection. Internationalistes pour la plupart, par nostalgie de leur jeunesse et surtout par paresse intellectuelle : c’est si commode et politiquement correct…
Dans ce qu’il est convenu d’appeler l’opposition, c’est-à-dire la marque concurrente, la situation est la même… Faute de grand dessein pour notre pays, que porterait un groupe d’hommes résolus et animés par la passion, la France est une nef sans gouvernail. Ce n’est pas la première fois. Après Charles VI le roi fou, Charles VII et Jeanne d’Arc. Après le Directoire, Bonaparte. Après Coty, de Gaulle…
Et après Hollande ?
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé