Libéraux et péquistes à égalité dans les intentions de vote. On n'avait pas vu ça depuis les tous premiers mois suivant l'élection du gouvernement de Jean Charest. Une bonne nouvelle pour les libéraux? Certainement. Mais pas encore assez bonne.
Dans tout sondage sur les intentions de vote au Québec, il y a une donnée qui compte plus que toutes les autres : celle du vote des francophones, qui déterminent le résultat dans les deux-tiers des comtés.
À propos de cette donnée cruciale, péquistes et libéraux verront une bonne nouvelle. Pour le PLQ, c'est d'avoir fait enfin bouger l'aiguille : les libéraux passent de 23 à 28 pour cent d'appuis chez les francophones. Pour le PQ, c'est de conserver l'appui de 45 pour cent des francophones, ce qui est suffisant pour s'assurer une majorité de sièges à l'Assemblée nationale.
En fait, on est, aujourd'hui, un peu dans le même scénario qu'aux élections de 1998 quand les libéraux ont gagné le vote populaire, mais le PQ a tout de même obtenu la majorité des sièges.
Si on veut regarder les tendances, on voit que le PLQ monte (cinq pour cent en un mois) alors que le PQ reste stable.
Cela signifie, essentiellement, que la base libéral est en train de retourner à la maison. À un moment donné, M. Charest mécontentait tellement de monde que même les électeurs traditionnels du PLQ n'osaient plus se présenter comme libéraux. Ce temps est terminé.
Mais, on ne gagne pas des élections avec 28 pour cent des voix des francophones. Il faut attirer des gens au-delà de la base libérale traditionnelle pour gagner. M. Charest a donc bien du chemin à faire. Mais cela est possible.
La principale raison de l'augmentation de l'appui aux libéraux est le fait que, depuis le mois de mai, les libéraux n'ont pas été vus comme faisant de grosses gaffes. M. Charest aime à dire qu'il paie le prix de ses décisions courageuses, mais l'électorat semble avoir été plus marqué par ses décisions douteuses : Orford, écoles juives, etc...
Quand le gouvernement Charest ne s'enfarge pas dans des problèmes de gouvernance, comme c'est le cas depuis six mois environ, les Québécois lui donnent la note de passage.
Il faut donc, pour M. Charest, éviter les erreurs de gouvernance. La donnée qui change à compter de maintenant sera la présence en Chambre du chef de l'Opposition, André Boisclair. La performance du chef de l'Opposition à l'Assemblée nationale est rarement déterminante, mais elle peut tout de même lui nuire considérablement s'il devait se révéler ne pas être à la hauteur. L'automne sera donc déterminant.
Un mot, en terminant, sur les petits partis. Les verts continuent de supplanter Québec solidaire et s'inscrivent maintenant comme la quatrième formation politique au Québec pas très loin derrière l'ADQ.
Comme quoi il n'y a pas que Françoise David qui doit craindre les Verts, il y a aussi Mario Dumont.
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