L'affaire rocambolesque et presque comique du Mistral montre que le niveau d'inféodation de nos chers socialistes aux Américains est absolu, que ce soit sur le plan diplomatique, économique ou financier. Même Nicolas Sarkozy avec ses députés en Crimée paraît un trublion à côté.
Comment l'expliquer?
Dans son livre sur Charlie, Emmanuel Todd parle avec dureté de cette bourgeoisie inégalitaire, « chrétienne zombie », fascinée par son exemple américain, qui hait le modèle russe fondé sur l'égalité de nations.
L'ancien ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement, connu pour ses opinions souverainistes, a récemment expliqué à l'hebdomadaire Marianne:
« Le droit extraterritorial qu'appliquent les Etats-Unis de punir les entreprises jugées « contrevenantes » exerce un effet de tétanisation sur une large part de nos banques. Beaucoup craignent de perdre leur accès au marché financier américain. Il en résulte un système d'allégeance et d'inféodation à l'échelle planétaire. Les Américains ont mis en place ce système très sophistiqué de punition extraterritoriale pour obliger les entreprises étrangères à relayer l'ordre international qu'ils décident souverainement. »
Le journaliste du Figaro Renaud Girard a également rappelé dans une interview:
« Après la scandaleuse amende imposée à la BNP, on aurait pu imaginer que l'Europe infligeât une amende de 15 milliards de dollars à Goldman Sachs pour avoir aidé le gouvernement grec à truquer ses comptes publics afin d'entrer dans la zone euro. »
Mais justement nous ne l'avons pas fait parce c'est l'OTAN et les banques américaines qui contrôlent Bruxelles et ses technocrates — ce que d'ailleurs avait prévu de Gaulle.
Renaud Girard ajoute courageusement contre une armée de commentaires rageurs de son journal de bourgeois et néocons:
« Cette évolution est due à plusieurs facteurs: une fascination pour la puissance américaine, un manque de fierté, une façon de baisser les bras (…). Cette évolution indigne est assez difficile à expliquer. Elle a été opérée par des gens qui pensent que la France est trop petite pour exister par elle-même et qu'elle ne vit que dans un grand bloc occidental dirigé par l'Amérique. »
Ils sont ce que de Gaulle appelait les défaitistes. Et Girard d'ajouter en bon gaulliste:
« Contrairement à ce que l'on pense, l'Occident attend de la France une analyse droite, autonome, responsable, de la situation internationale, et pas un comportement de caniche qui se révèle à la fin contre-productif pour les intérêts de l'Occident et la paix dans monde. »
En ce qui me concerne, je dirai qu'il n'y a malheureusement pas de quoi s'étonner, car les socialistes ont toujours été, longtemps avant Valls ou Hollande, les parfaits larbins des Américains.
Ce n'est pas moi qui le dis, c'est un certain… Léon Trotsky dans son discours du 28 juillet 1924 sur les perspectives du développement mondial:
« Que veut le capital américain?
Il vise à la maîtrise du monde, il veut instaurer la suprématie de l'Amérique sur notre planète. Le capital américain commande maintenant aux diplomates. Il se prépare à commander également aux banques et aux trusts européens, à toute la bourgeoisie européenne. C'est ce à quoi il tend. Il assignera aux financiers et aux industriels européens des secteurs déterminés du marché. Il réglera leur activité.»
C'est en 1924 donc et cela montre que cela dure depuis un siècle. Le bourgeois européen et en particulier le socialiste français est consentant et euphorique d'obéir à son maître américain. Et notre fin renard Trotsky devine que ce sont les bourgeois sociaux-démocrates qui sacrifieront les intérêts des peuples en Europe en se mettant au service du capital étasunien:
« La social-démocratie est chargée de préparer cette nouvelle situation, c'est-à-dire d'aider politiquement le capital américain à rationner l'Europe. Que fait en effet en ce moment la social-démocratie allemande et française, que font les socialistes de toute l'Europe? Ils s'éduquent et s'efforcent d'éduquer les masses ouvrières dans la religion de l'américanisme; autrement dit, ils font de l'américanisme, du rôle du capital américain en Europe, une nouvelle religion politique. Ils s'efforcent de persuader les masses laborieuses que, sans le capital américain, essentiellement pacificateur, sans les emprunts de l'Amérique, l'Europe ne pourra tenir le coup. »
Le terme de religion politique est excellent, car on remarque chez les pro-américains une hypnose, une folie qui vire au suicide migratoire ou libre-échangiste, en passant par le sadisme du croisé US, cet impérialiste humanitaire. Comme on sait aussi, les Américains ne peuvent plus prêter d'argent à personne, s'étant ruinés par leurs guerres zélées et leurs budgets militaires inefficients. Mais nous avons tellement pris le pli de la soumission, au moins au niveau des élites technocratiques, que nous acquiesçons à la destruction économique et militaire programmée par nos maîtres atlantes.
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