À entendre certains propos en faveur du droit à l’école anglaise au Québec, il y a de quoi se demander si l’ère du colonialisme est terminée au Québec. En effet, la ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, déclare ce matin dans le journal La Presse qu’elle a l’intention de se battre bec et ongles pour défendre son controversé projet de loi n° 103 qui permet aux nouveaux arrivants et aux francophones plus fortunés de contourner la loi 101 et de fréquenter l’école anglaise. La ministre, justement responsable de la protection de la langue française, nous annonce ainsi qu’elle va se défiler de son principal devoir sous prétexte de « protéger l’image du Québec à l’étranger ». Il faut le faire !
Alors que partout ailleurs sur la planète tous les peuples normaux prennent les moyens nécessaires pour protéger leur langue et leur culture, il n’y a qu’au Québec, à croire Christine St-Pierre, que cela ne pourrait pas se faire au risque de nuire à notre image auprès du reste du monde, dont les Américains. Ces derniers n’ont pourtant pas de leçon à donner à personne puisqu’ils n’ont pas hésité, à une certaine époque, à angliciser, à coups de règle sur les doigts, les jeunes francophones dont les parents avaient émigré dans le Maine ou été déportés en Louisiane. Et encore aujourd’hui, certains États n’hésitent pas à adopter leurs propres lois pour protéger la langue anglaise menacée par le flux d’immigrants.
Mais au Québec, Christine St-Pierre refuse d’invoquer la clause dérogatoire ou d’étendre l’application de la loi 101 aux écoles privées anglophones non subventionnées pour protéger la langue française. Par son refus d’agir, la ministre vient mettre en péril l’existence même de ce Québec francophone dont elle prétend aujourd’hui vouloir protéger l’image à l’étranger.
Alors que les autres peuples n’hésitent pas à se tenir debout pour défendre leur langue, ce n’est malheureusement plus le cas depuis longtemps au Québec. Après tous les assauts juridiques subis par la loi 101 et qui l’ont passablement affaiblie, le Québec se trouvait déjà à genoux. Aujourd’hui, la ministre St-Pierre trouve que c’est encore trop et ne nous propose rien de moins que de vivre à plat ventre… histoire de ne plus déranger personne.
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