Pour une vraie autonomie

ADQ - De l'identité à l'autonomisme - La souveraineté confuse

L'approche autonomiste de l'ADQ plaît spontanément à un grand nombre de Québécois. Elle a des racines anciennes. Elle correspond aux voeux de la majorité qui a toujours souhaité, comme le résume le slogan adéquiste, «s'affirmer sans se séparer».
Cependant, les Québécois ont trop tendance à définir leur autonomie exclusivement par rapport au gouvernement fédéral. Être autonome, ce n'est pas seulement obtenir plus de pouvoirs. C'est aussi prendre ses responsabilités. Ce qui veut dire, notamment, cesser de toujours blâmer l'autre pour ses problèmes. Sur ce plan, il nous reste beaucoup de chemin à faire.
Après la présentation du dernier budget fédéral, une maison de sondages a demandé aux Canadiens s'ils pensaient que leur province avait reçu sa juste part des transferts supplémentaires annoncés par Ottawa. La moitié des Québécois ont répondu que le Québec n'avait pas été traité équitablement. Or, des 10 milliards de plus que les provinces recevront en 2008-2009, 40 % sont destinés au Québec! On appelle ça «se plaindre le ventre plein».
Au cours des dernières années, le Québec a fait des gains importants au sein de la fédération. Ottawa et les autres provinces ont reconnu le concept de fédéralisme asymétrique. Le fédéral a officiellement accepté le «rôle particulier» du gouvernement du Québec au niveau international. La Chambre des communes a solennellement affirmé que les Québécois formaient une nation. Pourtant, ces avancées semblent laisser les Québécois indifférents. Et leurs politiciens ne songent qu'à en demander davantage.
«Le développement du Québec comme nation distincte passe naturellement par un accroissement de notre autonomie», affirme le programme électoral de l'ADQ. Que le gouvernement du Québec doive être autonome dans ses champs de juridiction exclusive, bien sûr. Mais pour quelle raison, concrètement, cette autonomie doit-elle être constamment accrue? Jusqu'où? Dans quels domaines?
Les exigences du Québec pour une plus grande autonomie politique et financière doivent reposer sur les intérêts réels des citoyens, non sur de simples réflexes nationalistes. Quoi qu'on nous enseigne dans les écoles et les médias, il n'est pas vrai que l'action du gouvernement du Canada est toujours néfaste pour les Québécois ou que la présence de deux paliers de gouvernement dans un même domaine est nécessairement désavantageuse. Au contraire, il y a des secteurs - on pense à l'environnement - où l'action conjointe et parfois concurrente du fédéral et des provinces est bénéfique.
Les principaux problèmes auxquels le Québec d'aujourd'hui est confronté n'ont pas été causés par le fédéral. En santé, en éducation, en matière de démographie, de dette publique, le gouvernement du Québec a déjà en main tous les pouvoirs nécessaires. Si le déséquilibre fiscal a limité pendant quelques années leur capacité d'agir, les politiciens provinciaux ne pourront plus, à la suite du budget Flaherty, continuer de s'en servir comme excuse.
Souhaitons que l'autonomie prônée par M. Dumont en sera une de responsabilité plus que de revendications, d'action plutôt que de lamentations. Le Québec jouit déjà d'une autonomie considérable. Ce qui lui manque aujourd'hui, c'est la volonté de l'assumer pleinement.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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