Pirouette annoncée

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Un réel talent pour déconner à pleins tubes

Au cours des dernières années, les leaders indépendantistes ont fait du taux de change élevé du dollar, poussé à la hausse par les prix du pétrole, un de leurs principaux arguments en faveur de la séparation. Par exemple, selon Jean-François Lisée, «ce dopage du dollar détruit graduellement des dizaines de milliers d'emplois dans le secteur manufacturier».
Ce raisonnement nous a toujours paru douteux. D'abord, tous les pays industrialisés ont vu le nombre d'emplois du secteur manufacturier diminuer. Ensuite, l'indépendance ne changerait rien à cette situation puisque le PQ propose qu'un Québec indépendant conserve le dollar.
Bien sûr, lorsque le huard est à parité avec le dollar américain, nos entreprises ont plus de mal à vendre leurs produits aux États-Unis. Cependant, comme on le voit ces jours-ci, les taux de change ne sont pas coulés dans le béton.
La chute du dollar canadien - 81 cents US hier - illustre la fragilité d'arguments conjoncturels pour promouvoir un changement structurel aussi important que la séparation. Les problèmes de fond qui motivaient les indépendantistes d'autrefois ayant été réglés à l'intérieur du cadre fédéral, leurs successeurs doivent se rabattre sur l'actualité pour soutenir leur thèse. Or, comme l'actualité évolue rapidement, l'argumentaire doit s'adapter, passant parfois d'une chose à son contraire.
Au début des années 2000, alors que le huard valait moins de 65 cents US, Bernard Landry n'y voyait que des désavantages pour l'économie québécoise. La faiblesse de la devise, disait-il, est comme «l'habitude de la drogue: on y trouve un certain plaisir au début, mais cela conduit à la mort». Logiquement, les indépendantistes auraient dû se réjouir de voir le dollar reprendre du poil de la bête quelques années plus tard. Eh non! À leurs yeux, le Québec est également perdant lorsque la devise canadienne est forte...
Les péquistes ont fait une pirouette tout aussi spectaculaire au sujet des finances publiques. Il y a 20 ans, le Québec devait absolument se séparer à cause de l'endettement élevé du fédéral («un pays au bord de la faillite», disait Lucien Bouchard). Dix ans plus tard, c'est en raison des surplus fédéraux (le «déséquilibre fiscal») que le Québec devait de toute urgence quitter le Canada.
Si les prix de l'or noir demeurent bas, l'économie des provinces productrices en souffrira et le gouvernement canadien perdra plusieurs milliards en revenus. Les provinces pourraient subir le contrecoup de cette évolution, sous la forme de transferts moins élevés. Nul doute que les péquistes, notamment Pierre Karl Péladeau, applaudiront cette baisse des transferts fédéraux. M. Péladeau n'a-t-il pas dit que la péréquation était une politique «funeste» mise en place par Ottawa «pour mieux nous endormir et nous assujettir» ? Par conséquent, moins le Québec recevra de péréquation, moins il sera «assujetti».
Non?

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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