Les témoignages élogieux fusent de toutes les sphères de la société québécoise, en particulier de ses ex-confrères et consoeurs, depuis l’annonce du décès du journaliste Pierre Nadeau.
Parmi ces témoignages, plusieurs font ressortir l’héritage qu’aura légué Pierre Nadeau au monde journalistique. En ce qui me concerne, la qualité de ses reportages internationaux aura été la plus grande contribution de Pierre Nadeau. Parmi ces faits d’armes, soulignons son reportage où il obtient une entrevue avec deux felquistes dans un camp d'entraînement palestinien quelques mois seulement avant la crise d’Octobre au Québec.
De 1973 à 1975, il anime le très populaire magazine Le 60, qui traite de questions internationales et qui l’amène à couvrir, entre autres, la guerre du Vietnam, la guerre du Liban, les jours précédant la chute du président chilien Salvador Allende, la crise à Chypre, la guerre israélo-arabe, les massacres au Burundi et la réalité des Palestiniens en Cisjordanie. Ses deux entrevues avec « Bébé Doc », le président haïtien Jean-Claude Duvalier, ont aussi grandement marqué sa carrière.
En entrevue avec Bernard Derome, il raconte à quel point les images de la famine de 1973 en Éthiopie l'ont ébranlé. «Il y a un plan que je n'oublierai jamais. [...] Il durait peut-être deux minutes. [...] À droite et à gauche, c'était des gens, des femmes et des enfants, qui étaient vraiment en train de mourir de faim. [...] Le regard de ces gens-là était comme une interrogation qui s'adressait directement à la caméra.»
Dans les années 70, l’information internationale, le parent pauvre de l’information, était pratiquement absente du petit écran au Québec. Pierre Nadeau lui a donné vie, voire ses lettres de noblesse… Pour ce tour de force remarquable qui a ouvert les portes de l’international aux Québécois, merci à vous M. Nadeau!
Pourquoi un Commissaire à la langue française?
La nomination de Simon Jolin-Barrette, l’homme de confiance du premier ministre François Legault, à titre de responsable du dossier de la langue française, augure, à mes yeux, d’une intention claire du gouvernement de resserrer les mesures relatives à l’application de la loi 101.
Or, conformément à une de ses promesses électorales, François Legault a l’intention de créer un poste de Commissaire à la langue française, un nouveau « chien de garde » relevant de l’Assemblée nationale lequel serait chargé, entre autres, de recevoir les plaintes du public et de formuler des recommandations au gouvernement sur les mesures à prendre pour préserver le statut du français comme langue commune au Québec.
À cet effet, je suis d’avis que la création d’un tel poste ne vient qu’ajouter inutilement à la lourdeur de l’appareil administratif gouvernemental compte tenu que le ministre responsable du dossier linguistique a toute la légitimité pour voir à l’application de la loi, notamment l’épineux dossier de l’affichage ou la francisation des immigrants, et pour rouvrir la loi 101 pour en élargir la portée.
En conséquence, je demeure convaincu que le tempérament fonceur de Simon Jolin-Barrette peut très bien se passer d’un « chien de garde » pour s’acquitter efficacement de la défense et de la promotion de la langue française au Québec.
Henri Marineau, Québec
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