Pas une journée sans qu’on entende le mot « populisme ».
Jusqu’à Philippe Couillard, qui ne rate jamais une occasion de diaboliser ses adversaires, qui a profité de son voyage en Macronie pour affirmer que la CAQ est un parti « populiste ».
UN MOT TABOU
J’aimerais bien qu’on m’explique la définition de ce mot.
Si c’est « Parler au peuple de sujets qui intéressent le peuple dans des mots que le peuple comprend », je ne vois pas où est le problème.
Quoi, il se fout du peuple, monsieur Couillard ? Il ne veut pas le séduire ? Il ne court pas après ses votes ?
Il n’y a que le vote des médecins qui l’intéresse ?
« Méfie-toi de ceux qui disent aimer le peuple, mais qui méprisent tout ce que le peuple aime », disait René Lévesque.
Pauvre Ti-Poil... Aujourd’hui, il passerait pour un affreux populiste.
Imaginez : écouter le peuple, discuter avec lui dans des mots simples, sans le regarder de haut, trouver qu’il existe une intelligence populaire, prendre ce que le peuple dit en considération, lire les journaux qu’il lit...
Pouah ! Ark !
Quel démagogue !
Il ne faut pas suivre le peuple, non, il faut le guider, voyons, l’éduquer, l’amener à penser comme nous, le peuple est un troupeau bête et inculte qu’il faut mener avec une carotte et un bâton, comme on mène des moutons, avec une certaine distance pour ne pas qu’il nous contamine...
Surtout, ne jamais le fréquenter !
L’AMOUR DES TYRANS
« Le populisme prône une méfiance envers les intellectuels », ai-je lu sur un site politique.
Et alors ? On ne devrait pas se méfier des intellectuels ?
Sartre qui vante l’URSS, Godard qui salive devant Mao, Foucault qui tripe sur l’ayatollah Khomeiny, Badiou qui justifie Pol Pot, Debray qui prend les armes aux côtés du Che, Vergès qui défend les terroristes palestiniens — l’histoire est remplie de grands intellectuels qui se sont agenouillés devant les pires tyrans.
Sans parler de l’extrême gauche qui fait le jeu des fondamentalistes islamiques et nous vante les vertus du voile et de la « pudeur féminine ».
Et on devrait boire aveuglément leurs paroles ?
S’il y a quelque chose que la vie m’a enseigné, c’est que n’est pas parce que tu as lu beaucoup de livres que tu as du jugement.
À ce que je sache, les intellectuels ne sont pas des dieux et les doctorats n’achètent pas la sagesse...
« Le populisme entretient aussi la méfiance envers les entités internationales, comme les entreprises et les organisations », dit le même site.
Quoi ? On ne peut se poser des questions sur l’ONU, sur l’Union européenne ou sur les multinationales qui cachent leur fortune dans des paradis fiscaux ?
Ben coudonc...
L’INSULTE PASSE-PARTOUT
En fait, « populiste » est comme « islamophobe », c’est une insulte passe-partout qu’on lance quand on n’a rien à dire.
Moi, je suis sûr qu’il y a beaucoup de gens dans l’entourage de monsieur Couillard qui voudraient qu’il parle un peu plus au peuple, et un peu moins aux élites.
Monsieur Couillard veut le vote du peuple, mais ne veut pas s’abaisser à lui adresser la parole.