Ombres chinoises

17. Actualité archives 2007


Après moult péripéties, le premier ministre Harper a finalement rencontré le président chinois samedi soir, pendant 15 courtes minutes, en marge du sommet de l'APEC. Souhaitons que cette brève rencontre laisse présager un réchauffement des relations entre les deux pays, nettement détérioriées depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir à Ottawa.
Les premiers mois de Stephen Harper dans le domaine des relations internationales font penser à la charge d'un taureau fonçant dans une boutique de porcelaine. Et l'on sait que la porcelaine chinoise est particulièrement délicate...
Les relations avec un pays aussi puissant et complexe que la Chine se prêtent très mal à l'approche simpliste qu'a adoptée jusqu'ici le premier ministre canadien. Que M. Harper veuille rappeler aux Chinois leur triste bilan en matière de droits de la personne, fort bien. Toutefois, pour porter fruit, de telles démarches doivent être fondées sur un dialogue soutenu, large et respectueux. C'est l'aspect que le nouveau gouvernement a négligé, semblant croire qu'il lui suffirait d'élever le ton pour que Pékin se plie à ses exigences.
Selon M. Harper, " les Canadiens veulent que nous fassions la promotion de nos relations commerciales à travers le monde, mais ils ne veulent pas que nous laissions tomber nos valeurs essentielles ". Bien sûr. Mais l'approche qu'il a choisie jusqu'ici risque de nuire à nos intérêts commerciaux en Chine sans apporter le moindre bénéfice en matière de droits de la personne. Il ne s'agit pas de brader l'un pour l'autre, mais de développer les deux aspects de notre politique chinoise en parallèle, de mettre l'approfondissement des relations économiques et politiques sino-canadiennes au profit de la promotion de nos valeurs humanistes auprès des Chinois.
Hier, le premier ministre a malheureusement semblé rejeter cette philosophie : " Présentement, le Canada souffre d'un imposant déficit commercial avec la Chine. Il ne semble donc pas qu'en négligeant les droits humains, nous nous sommes ouvert beaucoup de portes. " C'est un argument démagogique. D'une part parce que les gouvernements précédents n'ont pas négligé le problème des droits de la personne en Chine. D'autre part parce que le Canada est loin d'être le seul pays qui importe de la Chine beaucoup plus qu'il n'y exporte; c'est le cas notamment des États-Unis et de l'Union européenne.
Au plan économique, le Canada ne peut tout simplement pas se permettre de manquer le bateau chinois. Si les entreprises canadiennes n'y prennent pas leur place - et pour cela, l'appui du gouvernement compte - d'autres le feront. D'ailleurs, la part de marché du Canada en Chine est déjà en baisse.
Le développement de l'économie chinoise et des relations de la Chine avec le monde extérieur ont beaucoup plus de chances de faire évoluer la dictature du Parti vers la démocratie que les sermons. Surtout si ceux-ci viennent de la bouche d'un chef de gouvernement dont le règne - les Chinois ne l'ignorent certainement pas - pourrait être de fort courte durée.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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