En marge des Jeux olympiques de Rio, certains souverainistes nous en font voir de toutes les couleurs. Mais quelle mouche a bien pu les piquer?
Tous contre le Canada
D’abord, il y a eu ce tweet du député péquiste Pascal Bérubé qui tenait mordicus à dire à Canadian Tire que, contrairement à ce qui est véhiculé dans la campagne publicitaire spécialement conçue pour les Jeux olympiques, «nous ne jouons pas tous pour le Canada».
Pour sa part, le Bloc québécois a profité de la tenue des Jeux pour diffuser une vidéo intitulée L’indépendance, c’est prendre sa place dans le monde, simulant un athlète québécois recevant une médaille d’or et représentant le pays du Québec.
Comme ni les fédéralistes ni les indépendantistes n’ont le monopole de la stupidité, des commentaires disgracieux et parfois haineux à l’endroit des promoteurs de la souveraineté ont été répertoriés sur le web. Cela n’est pas brillant et mérite assurément d’être découragé. Mais, étant moi-même plus souvent qu’à mon tour affublé de tous les adjectifs du dictionnaire des insultes pour mon passé libéral provincial, cela ne m’émeut pas tant que ça.
Fierté volée ?
Mon collègue Mathieu Bock-Côté a réagi à ces commentaires peu édifiants dans ces pages. Dans sa chronique, parlant des efforts du gouvernement canadien pour soutenir nos athlètes et alimenter une fierté pancanadienne, il écrit ceci: «Le Québec, lui, se fait interdire cette part de fierté. C’est une province. Pire encore: il se la fait voler. Les exploits de ses athlètes sont détournés pour contribuer à la gloire d’un pays qui refuse de reconnaître dans sa Constitution notre existence comme peuple.» Ouf...
Serait-il possible de mettre de côté, ne serait-ce que le temps de deux petites semaines, nos interminables querelles politiques? Pourquoi cet entêtement à croire que les efforts déployés par nos gouvernements pour soutenir les athlètes visent à annihiler toute menace de séparation du Québec. Tout d’abord, il n’y en a pas de menace, ni aujourd’hui ni demain. Un jour peut-être, mais pas maintenant.
De surcroît, il me paraît évident que la grande majorité des Québécois sont fiers des athlètes canadiens, quelle que soit la province dans laquelle ils résident. Bien évidemment, nous sommes particulièrement heureux de voir un Québécois ou une Québécoise triompher. Mais cela ne veut pas dire que, pendant que le reste du pays vibre au rythme des exploits de la jeune Penny Oleksiak, nous avons des hauts le cœur au Québec.
Il est normal qu’un pays investisse dans la fierté collective. C’est bon pour l’orgueil, pour le moral, pour l’économie et même pour le taux de natalité! Sans oublier que notre jeunesse a bien besoin de modèles inspirés et inspirants.
Cessez ce cirque, chers amis souverainistes! Il n’y a pas de plan machiavélique. La grande manipulation n’existe pas et la sombre époque du scandale des commandites est révolue. Être fier d’une médaille canadienne, ce n’est pas comme avoir une maladie honteuse. Ça fait juste du bien.
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