Si Noël est la plus populaire des fêtes chrétiennes, on aime dire, avec raison, que Pâques est la plus importante, puisqu’elle marque la résurrection du Christ, sans laquelle le christianisme perd de son absolue singularité. Mais qu’en comprenons-nous dans une société absolument déchristianisée, où chacun bafouille quand vient le temps de réciter un Notre Père ?
Religion
On présente généralement la sortie de la religion chrétienne, depuis 50 ans, en Occident, comme une libération. L’homme occidental, en se délivrant de son Dieu, serait devenu pleinement maître de son destin. Il se passerait désormais de béquilles métaphysiques. Cela a d’abord pu sembler euphorisant.
Au Québec, cette révolte contre le catholicisme a été particulièrement brutale. Il faut dire que l’Église, ici, avait abusé de son pouvoir et cautionné un modèle de société extrêmement étouffant.
Mais comme l’écrivait Chesterton, on constate aujourd’hui que l’homme sans Dieu ne cesse pas de croire, il se met surtout à croire à n’importe quoi. On le voit avec tout ce qui touche de près ou de loin le new age et les autres fadaises qui se veulent spirituelles.
Le catholicisme structurait notre univers mental et servait aussi de ciment social. Il n’est pas inutile pour un peuple d’avoir des rituels partagés et de savoir prier.
J’ajoute qu’en reniant la religion chrétienne, notre monde est devenu partiellement incompréhensible. Je ne parle pas seulement du sens des fêtes qui ponctuent le calendrier, mais de la peinture, de la musique, de la littérature.
Histoire
Notre monde aurait avantage à renouer avec son héritage chrétien. Je ne parle pas ici d’une conversion religieuse. La foi ne se commande pas et est profondément personnelle. La spiritualité touche à la part la plus intime de l’âme humaine.
Je parle plutôt d’une réconciliation culturelle avec une religion que nous ne sommes pas obligés d’aimer, mais qu’on devrait au moins connaître et comprendre.