Nos ennemis les médias et l’esprit de désertion

Nous devons échapper aux manoeuvres d’encerclement des vertueux et des frileux

Chronique de Bernard Desgagné

Je me suis senti bien seul le 20 octobre, dans les pages de Vigile, [lorsque j’ai défendu publiquement la loi sur l’identité québécoise du Parti québécois->9731]. Je crois bien avoir été le premier à défier la vertu officielle. Le bureau de Pierre Curzi m’a écrit deux mots qui en disent long: «Enfin… Merci.» Le pauvre Pierre était, lui aussi, esseulé.
J’ai l’habitude de me dire qu’André Pratte et Alain Dubuc sont mes meilleurs conseillers. Il s’agit de faire chaque fois exactement le contraire de ce qu’ils prêchent. Donc, ce ne sont ni leurs condamnations, ni celles de leurs amis de La Presse, ni les manigances habituelles de Radio-Canada qui m’ont paru éprouvantes, mais plutôt l’esprit de désertion d’une partie des troupes. Il faudrait que la nation sache ce qu’elle veut et ne se laisse pas emporter par la moindre flatulence de Gesca comme s’il s’agissait d’une bourrasque. Mme Marois nous avait pourtant prévenus qu’il allait y avoir un coup de vent.
Les adversaires de la nation québécoise et les souverainistes timorés qui peuplent les médias conventionnés se sont régalés des états d’âme des uns et des malaises des autres étalés sur la place publique grâce aux bons offices des requins du reportage créatif. Jean Charest était mort de rire. Non, vraiment, il va falloir cesser de craindre tout ce que disent et écrivent les rapetisseurs du Québec et les vertueux faiseurs d’opinions qui monopolisent les tribunes. Il va falloir commencer à raisonner avec notre propre bon sens et nous laisser davantage guider par la solidarité.
Donc, que voulons-nous? Avons-nous le sentiment qu’il est illégitime d’imposer la connaissance de notre langue à ceux qui viennent vivre chez nous? Ramollissons-nous de honte sous les invectives des fanatiques du B’nai Brith? Avalons-nous tout rond les couleuvres des constitutionnalistes amateurs? Allons, camarades, un peu de tenue. Avant même de songer à l’indépendance du Québec, il faut être capables d’une véritable indépendance d’esprit. Avant même de considérer les aspects juridiques de nos projets, il faut que nous soyons convaincus de la légitimité de notre désir de partager notre langue avec tous nos concitoyens québécois, comme dans n’importe quel pays normal. La légitimité est un préalable à la légalité. Nous devons échapper aux manoeuvres d’encerclement des vertueux et des frileux, et j’aimerais vous donner un exemple tout frais de ces manoeuvres.
***
Je vais prendre le cas d’un faiseur d’opinions qui fait un travail de sape particulièrement efficace puisqu’il écrit dans Le Devoir, un journal considéré généralement comme favorable à l’option indépendantiste. Selon Michel David, qui voudrait que le mouvement indépendantiste ne sorte pas des ornières tracées par ses ennemis et qui a écrit quatre chroniques d’affilée cette semaine pour condamner la position de Pauline Marois, l’obligation d’apprendre le français pour être citoyen québécois semble être l’horreur intégrale. Peut-être dans un Québec souverain, dit-il, mais au Canada, il faut continuer de ramper, primauté du droit oblige. Dans [sa quatrième attaque contre Mme Marois->9894], il fait la preuve soit d’un manque de jugement flagrant, soit d’une mauvaise foi qui le déshonore puisqu’il propose intégralement à ses lecteurs l’argument de la directrice des communications de la commission des droits de la personne du Québec, Mme Ginette L’Heureux, ainsi que les divagations de la Presse canadienne reprises dans les quotidiens de Gesca,
Mme L’Heureux n’est pas constitutionnaliste à ce que je sache. Elle n’a aucune compétence particulière lui permettant de juger de la conformité de la loi sur l’identité québécoise. En outre, comme l’a bien souligné Pierre Curzi, la commission n’a jamais été saisie de la question et n’a pas fait d’étude rigoureuse de la loi sur l’identité québécoise. Mme L’Heureux a été interrogée par un journaliste et, comme elle l’a déclaré sur les ondes de Radio-Canada, elle s’est sentie «obligée de répondre». «Je la connais, ma charte», s’est-elle justifiée. Elle affirme néanmoins avoir parlé au nom de la commission. N’était-elle pas plutôt en service commandé par les adversaires du Parti québécois?
Il faut savoir que Mme L’Heureux a eu maille à partir en 2004 avec un ancien ministre péquiste, M. Pierre Marois, qui était alors son supérieur, à titre de président de la commission des droits de la personne. Après s’être arrangée pour éviter que la commission tranche sur le fond une question qui lui était posée concernant l’interdiction faite à une élève d’une école privée de porter le foulard islamique, Mme L’Heureux s’était fait adresser des reproches par Pierre Marois. Mme L’Heureux s’était alors dite victime de harcèlement psychologique et avait porté plainte. La plainte a en fin de compte fait l’objet d’un règlement à l’amiable.
En fait, l’article de La Presse canadienne et le point de vue de Mme L’Heureux ne sont que des paroles en l’air. L’article 10, qu’invoque Mme L’Heureux, dit simplement que la langue ne peut pas servir de motif pour refuser l’exercice d’un droit. Autrement dit, ce n’est pas parce que l’inuktitut est ma langue maternelle ou celle que je parle la plupart du temps que vous pouvez m’empêcher de me faire élire député ou de voter à des élections. Voilà qui est parfaitement raisonnable.
Mais, Mme L’Heureux, «celle qui connait ça» et que M. David nous propose comme modèle de rigueur intellectuelle, s’est employée à détourner le sens de l’article 10 et lui a donné une interprétation déraisonnable qu’aucun juge n’accepterait. Mme L’Heureux affirme en somme que je peux me faire élire député même si je parle seulement l’inuktitut et que je ne connais ni le français, ni l’anglais. Autrement dit, il reviendrait à la société québécoise tout entière de comprendre la langue du député, lorsqu’il s’adresserait à elle et peut-être aussi, si on veut être logique, de lui fournir tous les outils nécessaires pour faire son travail de député à l’Assemblée nationale en inuktitut. Évidemment, avec tout le respect que je dois aux premières nations, une pareille idée est impraticable.
Il est proprement renversant qu’un analyste politique qui semble tenir à sa réputation comme M. David ait accrédité aussi rapidement les déclarations de Mme L’Heureux comme si elles avaient été non pas des paroles en l’air, mais une parole d’évangile. M. David a vraisemblablement voulu renforcer une thèse qu’il ne cesse de répéter, à savoir que le Parti québécois est dangereusement noyauté par des purs et durs, contre lesquels les péquistes modérés doivent constamment se battre. Cette fois, M. David a été très peu adroit dans sa chasse aux sorciers intégristes et est sorti de sa cachette sans camouflage. Mettons que je l’attendais en embuscade.
M. David ferait mieux de trouver de meilleures sources que Mme L’Heureux et La Presse en matière constitutionnelle et juridique. À vrai dire, il aurait sans doute intérêt à lire son propre journal, où viennent de paraitre quelques articles qui remettent les pendules à l’heure après une semaine de déchainement vertueux rappelant l’époque où la Charte de la langue française était une «loi de fou», selon Trudeau. Il lui faudrait commencer par lire [Eugénie Brouillet, Henri Brun, Jacques-Yvan Morin, Patrick Taillon et Daniel Turp->9863] dans les pages du Devoir.
Ce que nous disent ces constitutionnalistes peut se résumer ainsi: les droits énoncés dans la Charte canadienne des droits et libertés, qui prime la charte québécoise, ne sont pas des absolus. Conformément à l’article premier de la charte canadienne, l’exercice de n’importe quel droit peut être restreint pourvu que la restriction soit «le fait d’une règle de droit raisonnable et justifiable dans une société libre et démocratique». Il y a de nombreux exemples à cet égard et au Canada, et à l’étranger. Ainsi, certaines dispositions de la Charte de la langue française qui semblaient contraires à la Charte canadienne des droits et libertés ont été jugées acceptables par la Cour suprême parce que le Québec a le droit de protéger la langue française, qui permet aux Québécois de vivre en société.
Il y a même, pas si loin de nous, un bon exemple de restriction du droit de se porter candidat dans une société occidentale que l’on cite souvent comme l’un des phares de la démocratie. En effet, dans [L’Aut’ Journal, Pierre Dubuc->9842] nous rappelle qu’un citoyen américain ne peut pas être élu président des États-Unis s’il n’est pas né dans ce pays. J’attends impatiemment que le B’nai Brith aux États-Unis dénonce cette pratique inhumaine et que M. David nous ponde une série de chroniques suppliant George Bush de se rendre à la raison. Bien sûr, je risque d’attendre longtemps, car les médias conventionnés du Québec ont soigneusement évité de parler du cas de l’inéligibilité d’Arnold Schwarzenegger, qui est né en Autriche et qui est actuellement le plus illustre Américain n’ayant pas le droit d’être candidat à la présidence.
Donc, si la protection de langue française au Québec l’exige, il serait tout à fait acceptable de restreindre l’exercice du droit de se porter candidat prévu dans la Charte canadienne des droits et libertés. Il serait normal, comme c’est le cas dans bien des pays du monde, d’exiger la connaissance du français de la part de tous les citoyens québécois, et en particulier de ceux qui sont censés représenter la nation québécoise à l’Assemblée nationale. C’est le contraire qui est anormal et suicidaire.
D’autres mesures pour imposer davantage la langue française seraient sans doute également justifiables aujourd’hui. Il s’agirait en somme de démontrer que les mesures de protection linguistique contenues dans la Charte de la langue française ne suffisent pas. Des travaux de recherche éclairants, en particulier ceux de Charles Castonguay, ainsi que de nombreuses observations empiriques indiquent que la force d'attraction du français au Québec est toujours inférieure à celle de l'anglais. Loin d'avoir atteint un état d'équilibre ou de paix linguistique, le Québec est toujours en train de s'angliciser. La Charte de la langue française ne suffit pas. La progression de l’anglais menace de diviser de plus en plus la société québécoise, peu importe ce qu’aimeraient nous faire croire Jean Charest et ses acolytes, qu’il est du reste tout à fait paradoxal d’entendre accuser le Parti québécois de diviser le Québec, alors qu’ils n’acceptent pas l’idée qu’on doive obliger tous les citoyens québécois à connaitre le français. Quelle meilleure façon de diviser une société que de s’arranger pour qu’une partie de cette société ne parle pas la langue commune?
Malheureusement, les points de vue éclairés sur le concept de citoyenneté proposé par le Parti québécois ont été systématiquement enterrés sous une avalanche de désinformation hystérique au cours de la semaine qui vient de s’écouler. Nous venons d’assister à un bel exemple de malhonnêteté de la part des médias conventionnés dans un débat touchant la libération de la nation québécoise. Les médias ont créé un climat très malsain et ont répandu faussetés et demi-vérités. Le Québec ne progressera certainement pas sur la voie de son affranchissement avec de pareils disciples de l’obscurantisme. Et si j’ai des reproches à faire à Michel David, ça ne m’empêchera jamais de souligner qu’ailleurs, c’est cent fois pire. L’œuvre de Gesca et de Radio-Canada équivaut, elle, à une véritable guerre de tranchées contre la nation québécoise, qu’on cherche constamment à affaiblir pour qu’elle ne résiste plus à l’entreprise de construction du Canada à ses dépens.
Les exemples de reportages tendancieux de Radio-Canada et de La Presse sont légions. Ainsi, dans le cas du projet de loi sur l’identité, ces médias propagandistes qui se drapent dans l’objectivité mais qui font de la désinformation systématique ont préféré donner toute la place aux propos incendiaires du B’nai Brith et à une déclaration entièrement non fondée et même délirante de la part de la directrice des communications qu’est Mme L’Heureux plutôt qu’à un article solidement étayé et signé par cinq constitutionnalistes. Au sujet de l’avis de ces éminents experts, la Presse canadienne, dont l’article a paru dans les quotidiens de Gesca et dans le site Cyberpresse, s’est permis d’affirmer avec une certaine arrogance que les auteurs avaient omis de parler de l’article 10 de la charte québécoise des droits de la personne et que cet article invalidait leurs arguments. Mme L’Heureux serait donc la grande experte. Les constitutionnalistes peuvent aller se rhabiller.
Gesca et Radio-Canada sont des adversaires impitoyables de la nation québécoise, qu’ils s’emploient à garder enchainée. Et pour couronner le tout, le mouvement indépendantiste a de faux amis, comme M. David, qui sont trop frileux pour accepter ce qu’il faut pour faire du Québec un pays. Compte tenu de ce qui vient de se passer cette semaine dans le dossier de la loi sur l’identité québécoise, on peut se demander si la nation québécoise a des chances de s’affranchir alors qu’elle doit lutter contre la formidable machine médiatique qui s’est donné pour mission de torpiller tous ses efforts. Comme me l’écrivait un de mes amis récemment, «le peuple québécois a pris le contrôle de son économie au cours de la Révolution tranquille; il lui reste encore à s'imposer dans ses médias». Ce serait peut-être, pour le Parti québécois, la prochaine mission à se donner: le démantèlement du cartel médiatique qui retourne les ressources de la nation québécoise contre celle-ci.
En attendant, tâchons de résister davantage à la tentation de se montrer vertueux selon les critères définis par nos ennemis les médias. Évitons de déserter nos camarades quand le vent souffle un peu fort.
***
Pour terminer, voici un exemple plutôt anodin, mais tout de même significatif, du mépris qu’affiche fréquemment Radio-Canada à l’égard de la langue française et, par conséquent, de la nation québécoise.
Les collabos radiocanadiens grassement rémunérés avec l'argent de la nation québécoise pour l'asservir aiment exhiber leur ignorance de la langue française. Dernièrement, ils ont décidé que l'imam Jaziri allait être «déporté».
Si j'étais juif ou acadien, j'aurais peine à contenir ma colère d'entendre ainsi les atrocités subies par mon peuple assimilées à l’expulsion de M. Jaziri. Une déportation n’est pas une expulsion. Les mots ont un sens en français. Le sort de M. Jaziri n'a absolument rien à voir avec celui des Acadiens qui, sans avoir commis aucun crime et pour des raisons purement politiques, furent dépouillés de leurs terres et de leurs biens, séparés de leur femme et de leurs enfants, battus et exilés avec les rats au fond de la cale dans des contrées qui leur étaient tout à fait étrangères. Le sort de M. Jaziri n'a rien à voir non plus avec celui des Juifs entassés dans des wagons sans air, ni eau, puis expédiés dans des camps de concentration pour y être exécutés sommairement, torturés ou tués à petit feu.
Mais, pour les collabos radiocanadiens, ce ne sont que des nuances sans importance. Au diable le sens des mots! Au diable le professionnalisme! Au diable la langue française! C'est si pratique de prendre presque tels quels les mots de la langue des vrais patrons de Radio-Canada. C'est si compliqué de devoir parler français quand les vraies affaires canadiennes se passent en anglais, que dis-je, quand les seules affaires qui comptent vraiment dans le monde se passent toutes en anglais. Il n'y a que de pauvres attardés pour tenir encore à la langue française. Quand le Québec aura achevé de se bilinguiser en totalité, grâce aux bons soins des petits valets libéraux provinciaux, on pourra en finir avec cette manie de vouloir parler une langue moribonde.
Les choses seront tellement plus simples dans le paradis multiculturel canadien de demain. On pourra continuer de baragouiner par-ci par-là quelques mots de français truffé d'anglicismes, pour faire semblant de respecter la nation québécoise, comme on passe son temps à exprimer de beaux sentiments en anglais à propos des autres indigènes du pays, tout en les regardant crever dans leurs habitations insalubres, empoisonnés par l'eau qu'ils boivent, au fond de leurs réserves. Et puisqu’on n'en sera plus à une approximation linguistique près, le dictionnaire du néo-français canadien dira qu'en fin de compte, le mot «respect» est synonyme de «mépris».


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14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2011

    Bravo!! Vous rejoignez bien les propos de Patrick Bourgeois,dans son *Ouvrage* *Nos ennemis les médias!!

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2007

    Résultats du sondage auprès des journalistes de la FPJQ
    Plus de 250 membres de la FPJQ ont répondu au sondage envoyé par courriel à la fin de septembre. La curiosité vous portera peut-être à prendre connaissance de ce que pensent vos collègues :
    - 92% des répondants considèrent que la qualité de l’information est aujourd’hui menacée
    - Ils recherchent avant tout (89%) une information approfondie et équilibrée Mais ils trouvent une information sensationnaliste (88%) qui glisse vers le divertissement (86%)
    - La vive concurrence entre les médias y est pour quelque chose: 87% croient qu’elle porte à gonfler les nouvelles et à prendre des libertés avec l’éthique.
    - Les principaux obstacles à la qualité de l’information se trouvent avant tout au sein des médias. Les pressions des annonceurs, des tribunaux et des gouvernements sont vues comme moins importantes.
    - La concentration de la presse : assez positive, estime-t-on, sous l’angle des salaires et conditions d’emploi, plus négative sous l’angle de la diversité régionale.
    - Les répondants croient massivement (82%) qu’il faut une forme d’encadrement de la profession journalistique.
    Les résultats complets en format PowerPoint
    http://www.fpjq.org/sondage2/sondage.htm
    PS : personellement ce sont les journalistes qui sont protégés par des conventions collectives béton et qui continuent à se satisfaire d'être de simples courroies de transmissions du pouvoir que je trouve particulièrement minables.
    Ce que l'on a fait subir à Michaud et Parizeau demeure une ignomie sans nom. Quand L'aut' Journal et Le Québécois seront gratuitement distribués, mensuellement, avec l'édition du samedi de La Presse et du Journal de Montréal on pourra songer à parler de liberté de la presse au Québec. En attendant nous assistons à du dirigisme social pur et simple digne de proto-fascisme élémentaire...
    Merci Mindfuck Inc. !
    Meanwhile...
    "We are watching a poorly staged rendition of Wag the Dog , interpreted for the morbidly stupid and performed by the criminally insane." - Jules Carlysle
    Highest Bidder
    http://video.google.com/videoplay?docid=5259361927866219311

  • Archives de Vigile Répondre

    30 octobre 2007

    Michel David a déjà dit, dans une chronique où il dénonçait André Pratte, qu'il est souverainiste. Mais il ressemble à plusieurs politiciens péquistes (entre autres Bernard Landry) quant à ce réflexe d'être pur et vertueux, et donc de refuser la révolution, ce qu'est pourtant l'indépendance.
    Dans ce texte de M. Desgagné, encore une fois on ne remet pas en cause la légitimité des chartes, on discute et on espère que les interprétations juridiques éventuelles nous seront favorables. Moi je dis que nous n'avons pas à discuter de ça, il faut éviter le terrain miné du droit canadian, il faut plutôt, en amont, s'attaquer à cette Constitution qui nous nie.
    J'ai envoyé la lettre suivante au journal Le Devoir vendredi dernier, en réaction à Michel David. Il ne semble pas qu'elle sera publiée.
    Pourquoi ?
    Dans sa chronique du 25 octobre dernier, « Le lancer du pavé », Michel David place en évidence la fatalité à laquelle se heurte le projet de Mme Marois. Il dit « Il est vrai qu’aucun gouvernement québécois depuis 1982 n’a reconnu la légitimité de la Constitution imposée par Pierre Elliott Trudeau, mais tous l’ont respectée. On se refuse à croire qu’il en serait autrement avec un gouvernement dirigé par Mme Marois.»
    Qu’on me dise enfin pourquoi il n’est pas question de remettre ça en cause ? Selon quelle logique doit-on absolument respecter un contrat que nous n’avons pas signé ? Vraiment, il ne suffit pas de dire qu’il faut respecter cette loi fondamentale illégitime, il faut dire pourquoi. Que risque-t-on ? L’indifférence, l’étranglement fiscal et économique, les mesures de guerre ? Est-il vraiment correct, d’un point de vue citoyen, de se laisser faire et d’endurer ? Pendant combien de temps encore ?
    Dans sa chronique du 26 octobre, Christian Rioux dit : « …il faut toutefois se garder de prendre les chartes des droits pour les nouvelles tables de la loi. Comme si l’anathème constitutionnel avait remplacé l’index qui frappait autrefois les livres un peu trop audacieux. »
    La réalité, c’est que la force politique est encore bien vivante au niveau fédéral, et qu’elle n’hésitera jamais, elle, à enfreindre les lois lorsqu’il y va de l’avenir de la fédération. L’envahissement des compétences constitutionnelles provinciales est un exemple frappant de cette force politique agissante, mais il y en a beaucoup d’autre.
    Pourquoi, M. David, est-ce différent au Québec ? Pourquoi, au Québec, est-il plus important de respecter l’ordre établi que de défendre ses points de vue et ses intérêts ? La réalité, c’est la peur, la peur de se mesurer politiquement au fédéral et au ROC. Or il n’y a pas d’autre moyen de se faire respecter.
    Pierre Bouchard,
    Escoumins

  • Archives de Vigile Répondre

    30 octobre 2007

    « Le traitement journalistique fait mine de constater ce qu'il contribue largement à mettre en scène. » - A.Rindel
    La nation québécoise va se comporter exactement comme Gesca et Québécor vont leur dire de le faire. La fatigue culturelle d’Hubert Aquin s’est transformée en épuisement pur et simple.
    On se sent comme un intervenant qui assiste impuissant au retour vers son abuseur, d’un individu trop faible, aliéné ou stupide pour s’empêcher de faire ce qui le mène à l’auto destruction.
    Combien de fois une victime peut-elle retourner vers son abuseur avant de perdre le respect de ceux qui essaient de l’aider ?
    "Les mensonges et la crédulité s'accouplent et engendrent l'opinion." - Paul Valéry
    Les deux axes de l'attaque sur la psyché de la nation sont : la désinformation/propagande et le décervelage via le showbizz. Échec et mat ! Il n'y a plus que 2 à 5% de la population qui sont conscient de la quantité de K-Y intellectuel qui est utilisé pour la basse oeuvre... Merci Mindfuck Inc. !
    "A cynical, mercenary, demagogic press will produce in time a people as base as itself" - Joseph Pulitzer
    Le statut du citoyen régresse à son ancien état d'esclave de la royauté. Ce n'est plus le sang bleu qui impose, c'est au tour des empires médiatiques de régner.
    En des temps moins politiquement corrects, le pouvoir affichait ouvertement son souverain mépris...
    "Le peuple est une masse imbécile faite pour être menée par ceux qui se donnent la peine de le tromper. " - Frédéric II de Prusse
    Mindfuck Inc. affiche de plus en plus cette attitude hautaine et suffisante. On se cache de moins en moins, tellement l'emprise médiatique sur l'opinion publique se consolide et semble irréversible.
    "Un peuple ignorant est plus facile à gouverner" – Duplessis

    Que 97.5% des médias écrits québécois (Gesca et Québécor) manipulent l'opinion publique, par leur incessant dirigisme ridiculise toute prétention à l'objectivité des institutions autrefois connues comme le 4ième pouvoir.
    Ce qui demeure indéfendable de la part de Gesca, ce n'est pas que La Presse et ses satellites soient des organes fédéralistes néo-con-libéraliste ; c'est leur prétention à l'impartialité. Dito pour CBC franco. Que le Journal de Montréal se refuse à avoir une page éditorial est aussi explicite.

    Depuis, la psyché collective carbure, par procuration, via les chantres de la transformation du citoyen en consommateur. Le tout largement subventionné par vous et moi ! On a de la classe tout de même, on fournit le KY !
    "Les puissants se servent des institutions même qui établissent la liberté de principe pour faire régner l'inégalité de fait dans le cadre de la loi." - Jean Jaurès
    Nous sommes libres, de toute la longueur de notre chaîne...
    Les journalistes, artistes et artisans de l'industrie culturelle sont désormais pris en otage et réduis au silence, sinon à l'insignifiance et au dirigisme de l'information comme de la création.
    Tous les hommes ont leur prix nous assure-t-on...
    Quel est celui de l'âme d'un peuple ?
    Nous sommes des Québécois à peur entière !
    "Il n'y a pas d'élégance à être un bon perdant quand l'enjeu perdu est la liberté." - John Hay Whitne

  • Jean Pierre Bouchard Répondre

    29 octobre 2007

    Rien à redire sur ce texte qui met les pendules à l'heure et qui démontre que Michel David se perd dans les champs présentement avec ses derniers articles. Affronter des adversaires en politique demande de l'habilité et un sens de la tactique, on ne fait pas de politique avec des gants blancs monsieur David. Ce sont les « radicaux » qui réfléchissent monsieur alors il faut cesser cette stigmatisation.
    Un gouvernement du Parti Québécois devrait investir dans TéléQuébec pour le transformer en un véritable réseau informatif et généraliste capable de concurrencer SRC et TVA.
    Un réseau dont le mandat capital serait d'empêcher la canadianisation des esprits par Radio Canada qui commence de plus en plus à assommer notre identité nationale avec des dénominations de "francophones" ou "de province de Québec". Parce que la manière de se faire définir c'est aussi politique.
    Ps. B.Desgagné. Des souverainistes s'expriment dans les carnets de radiocanada.ca tentant de réfuter les arguments troubles des M.C.Auger, J.Dussault, Patrice Roy. L'esprit de désertion n'est pas total.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2007

    Ce serait bien de comptabliser les textes et leurs auteurs selon les thèmes ou événements de la scène politique qué-can. Les anglophones et les francophones classés selon qu'ils comptent plus de points dans leurs filets ou dans ceux de leurs adversaires.
    À mon avis, mais je peux me tromper, Pratte finirait en tête du classement pour le journaliste éditorialistes Québécois qui comptent le plus de points dans les filets du Québec... Mais il est évident qu'il est loin d'être le seul bien au contraire puisque dans les journaux québécois c'est la majorité. De là à dire quels sont les meilleurs pointeurs dans nos filets avec un peu de rigueur il y faudrait de la méthode. Mais le résultat en vaudrait la peine.
    Le classement opurrait être quotidien hebdomadaire et pour la saison et finalement à vie.
    Du côté anglophone je crois qu'on perd notre temps: ils sont à peu près normaux et travaillent la plupart du temps dans les intérêts des leurs. De notre côté c'est évidemment le degré d'enthousiasme dans l'hostilité au progrès du Québec français qu'il nous importe de mesurer et cela en vue de déterminer avec un peu de précision leur degré de d'adversité .
    Il serait finalement intéressant de dégager les mobiles invoqués pour justifier cette aberration qui consite à marquer dans ses propres filets de façon vraisemblablement délibéré.
    Je ne suis pas entrain de blaguer, l'équipe des Canadas de Montréal ne garderait pas des joueurs aussi fous dans leur équipe.
    En fin de compte si le hockey est notre sport national avec pour principal équipe les Canadas de Montréal, le journalisme politique lui est exclusivement celui d'Ottawa dont les journalistes passent leur temps à compter dans des filets pratiquement déserts au Québec.
    François Therrien

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2007

    Oui, enfin merci!! Après le mouvement "tout sauf le PQ", ça suffit les accusations diffamatoires. Alors pour clouer le clou au cercueil des vampires canadians, voici quelques extraits sur la citoyenneté canadienne et la citoyenneté israélienne...
    ([www.cic.gc.ca->www.cic.gc.ca])
    Devenir citoyen canadien : Qui peut présenter une demande
    Pour être admissible à la citoyenneté canadienne, vous devez réunir les conditions dans toutes les sphères qui suivent :
    |Âge|
    |Statut de résident permanent|
    |Temps vécu au Canada|
    |Aptitudes linguistiques|
    |Antécédents criminels (motifs d’interdiction)|
    |Connaissance du Canada|
    Aptitudes linguistiques
    Le français et l’anglais sont les langues officielles du Canada. Vous devez parler suffisamment bien l’une ou l’autre de ces langues pour communiquer avec autrui. Autrement dit, vous devez connaître suffisamment le français ou l’anglais pour comprendre les gens et vous faire comprendre d’eux.
    Droits et responsabilités du citoyen
    L’octroi de la citoyenneté canadienne vous donne de nouveaux droits et responsabilités.
    [entre autres]
    |demander un passeport,|
    |se porter candidat à une élection,|
    |voter aux élections.|
    _________________________
    Politique de la citoyenneté d'Israël ([www.tlfq.ulaval.ca->www.tlfq.ulaval.ca], sur vigile)
    1.3 La politique de la citoyenneté
    Par la suite, en 1952, la Loi sur la citoyenneté fut adoptée et fixa les conditions d'octroi de la citoyenneté israélienne. La loi oblige tout candidat à la citoyenneté israélienne d’avoir une certaine connaissance de l’hébreu, mais ne nécessite aucune connaissance de la langue arabe.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2007

    Bonjour,
    J'ai bien lu votre critique de ma chronique concernant le projet Marois. Je sais que D. Turp travaille sur un projet de constitution depuis longtemps. Vous avez pleinement le droit d'être pour. Pour ma part, même si je suis "pour", j'estime qu'il y aurait peut-être eu quelques précisions à apporter, notamment en ce qui a trait aux citoyens du Canada, comme par exemple les francophones nés hors Québec et qui risquent fort - assimilation aidant - de ne pas avoir une connaissance appropriée du français s'ils viennent s'établir au Québec. J'ai comme l'impression qu'on y a pas pensé. Et les autochtones? Les a-t-on oublié eux aussi? Une clause spécifique ne s'imposerait-elle pas pour eux? Loin de moi l'idée de démolir le projet, et je crois que vous l'avez bien compris. Je l'ai dit et le répète : ce projet mérite d'être bonifié pour espérer vraiment pouvoir prendre son essor. Et ne vous inquiétez pas, je l'ai lu, et c'est pourquoi je dénonce la désinformation qui perdure depuis quelques jours à son sujet. Sur ce dernier point, nous sommes totalement d'accord.
    Au plaisir de rediscuter avec vous.
    Michel Gendron

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2007

    Bravo! Encore une fois, Bernard Desgagné démontre une justesse d'analyse et une profonde connaissance des problèmes que nous confrontons tous les jours. De plus, il le fait rapidement et avec brio! Il pourrait donner des leçons de "clarté" à tous les scribouilleurs que nous subissons jour après jour ainsi qu'aux sophistes à la Stéphane Dion.
    À quand un livre?
    Robin Philpot

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2007

    L'information et le pouvoir ne font qu'un. Il serait grand temps que nos élites souverainistes confrontent la médiacratie fédéraliste pour ce qu'elle est: Un adversaire politique et un manipulateur de débat pour vendre leur idéologie fédéraliste qui est contraire au intérêt du Québec. Le fait de leur accordé une crédibilité qu'il ne mérite pas ne fait que renforcer leur pouvoir de manipulation, ce qui nuis à notre cause. À quand un Observatoire critique des médias.
    jcpomerleau

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    29 octobre 2007

    Quelqu'un écrit:"Lorque nous sommes sur la même longueur d’ondes que Lysianne Gagnon, André Pratte , Alain Dubuc et le « congrès Juif » du Canada, on est doit être certain que les projets du Parti Québécois sont excellents, n’en déplaise à ces savantes « sic » personnes de la communauté journalistique.Merci à M. Desgagné d’avoir donné l’heure juste à ces grands esprits ! "
    Si seulement ils lisaient VIGILE!
    NOS ENNEMIS LES MÉDIAS... pourrait-il sortir sur des pages autres que souterraines?

  • Jacques Bergeron Répondre

    29 octobre 2007

    Quel article! Malheureusement, les journalistes du Devoir, comme ceux des autres journaux, écrivent n'importe quoi à partir de leurs savantes analyses faites sous le coup de la «rectitude politique».Même Mme Bombardier s'y est laissée prendre, ce qui est fort surprenant chez elle! Quant à Michel David,il serait préférable de le voir parmi les ennemis de l'indépendance, plutôt que parmi celles et ceux que nous considérons comme nos ami-e-s.
    Il faut se souvenir que ce «grand» «sic» journaliste continue à écrire que Jacques Parizeau aurait dit que l'argent et les votes ethniques avaient causé la défaite du «OUI» au référendum de 1995, alors qu'il sait très bien que M. Parizeau a dit que l'argent et «des» votes ethniques, ce qui change complètement le sens à donner à sa déclaration, avaient permis au «non» de l'emporter. Avec ce genre d'amis, le Québec peut se priver d'ennemis. Lorque nous sommes sur la même longueur d'ondes que Lysianne Gagnon, André Pratte , Alain Dubuc et le «congrès Juif» du Canada, on est doit être certain que les projets du Parti Québécois sont excellents, n'en déplaise à ces savantes «sic» personnes de la communauté journalistique.Merci à M. Desgagné d'avoir donné l'heure juste à ces grands esprits!

  • Lionel Lemay Répondre

    29 octobre 2007

    P.S. - Depuis le temps que je cherche l'origine du nom GESCA, je crois l'avoir trouvé! Voici: Groupe d'Éditeurs au Service du Canada Anglais.

  • Lionel Lemay Répondre

    28 octobre 2007

    Je suis entièrement d'accord avec votre exposé.
    Les fantoches au service de l'empire Desmarais qui écrivent dans les journaux de la société Gesca sont programmés pour démolir tout ce qui dérange le processus machiavélique enclenché par P.E.Trudeau en 1982. La nouvelle Charte et nouvelle Constitution du Canada permettent à Ottawa d'envahir nos champs de compétences par son droit de dépenser et ainsi, graduellement, centraliser tous les pouvoirs à Ottawa. En faisant du Canada un pays bilingue et multiculturaliste, il peut ainsi infiltrer le Québec d'immigrants anglophones pour continuer l'oeuvre de Lord Durham visant à assimiler et minoriser les Québécois francophones.
    Quant au journal Le Devoir, l'arrivée de l'éminence grise du PLQ, John Parisella, au conseil d'administration et de Michel David, anciennement au service de Gesca, semble avoir contaminé ce quotidien en faisant disparaître son objectivité.
    Les publications Péladeau semblent être au neutre sur la question politique.
    Je crois toujours que le PQ doit enclencher le processus d'indépendance le plus tôt possible, aux prochaines élections, en promettant à la nation québécoise que si on portait le PQ au pouvoir avec une majorité de sièges et de votes, l'Assemblée Nationale donnerait suite à leur choix et leur volonté en déclarant l'indépendance du Québec. Ça devrait être le thème principal de la prochaine campagne électorale.
    Tout le processus d'un référendum contrôlé par Ottawa serait évité. De plus, si on ne réussit pas cette fois-ci, on recommence au prochain suffrage.
    Il faudrait quand même s'assurer que seuls les vrais citoyens du Québec aient le droit de voter, pour ne pas se faire voler comme en 1995.