Ne laissons pas tomber l’Ukraine

Les Ukrainiens se battent pour nous et la démocratie

Tribune libre

     La Russie de Vladimir Poutine est non seulement en guerre contre l’Ukraine, qui a fait jusqu’à ce jour plus d’un million de morts ou de blessés, mais aussi contre l’Occident démocratique, où elle pratique le sabotage, fait assassiner des opposants et s’immisce dans ses systèmes électoraux en incitant des électeurs à voter pour des partis qui lui sont favorables. Jusqu’à par exemple faire se rejoindre les extrêmes en Allemagne, où le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) et le parti d’extrême gauche Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) s’opposent de concert à l’envoi d’armes à l’Ukraine [1].


     Même si le président élu Donald Trump laisse choir l’Ukraine une fois au pouvoir le 20 janvier, les amis de l’Ukraine, eux, ne doivent pas baisser pavillon. Ils doivent profiter de l’occasion actuelle pour affaiblir la Russie et la pousser à changer de dirigeants. Fléchir, ce serait trahir les Ukrainiens, qui nous font confiance.


     J’estime néanmoins que l’argent et les armes de l’Occident ne suffiront pas. Il faudrait dépêcher des soldats et des officiers afin de renforcer l’armée ukrainienne, épuisée après presque trois années de guerre. Bien entendu, cela se ferait sur une base volontaire. Les militaires qui consentiraient à combattre seraient rémunérés et soignés par leur pays d’origine. L’objectif resterait inchangé : bouter l’armée russe hors des frontières ukrainiennes internationalement reconnues.


     Cela dit, il serait préférable que certains pays s’abstiennent de dépêcher des soldats en Ukraine, je pense aux ex-républiques et aux ex-satellites de l’ancienne URSS, de même qu’aux pays partageant une frontière avec la Russie. Il serait beaucoup plus ardu pour la Russie de s’en prendre, par exemple, à l’Allemagne, à la France et au Royaume-Uni, qu’aux pays baltes, à la Moldavie, à la Roumanie et à la Finlande. Il ne faudrait rien attendre des pays qui fricotent avec l’ours russe, comme la Turquie et la Hongrie.


     Pour un soldat canadien, un officier italien, une tankiste grecque et une pilote d’avion de combat espagnole, risquer sa vie pour l’Ukraine, ce serait, comme lors de la Deuxième Guerre mondiale, risquer sa vie pour le monde libre et la démocratie. Car tant que la Russie et le tsar Poutine ne seront pas battus, nous vivrons avec une épée de Damoclès sur la tête.


     Cette implication de nos soldats enverrait aussi un message clair à un pays comme la Chine, qui devient de plus en plus menaçante : nous ne laissons pas tomber nos amis et alliés.


     Les Occidentaux doivent réaliser que les Ukrainiens se battent actuellement pour nous et la démocratie. En les aidant à se libérer d’un ennemi commun, nous concourons à rendre le monde meilleur.


Sylvio Le Blanc



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