Doit-on en rire ou en pleurer? C'est la question que
mon épouse et moi nous posions lorsque nous avons vu
Mme Michaëlle Jean encercler de ses grands bras le
Président Sarkozy lorsqu'ils se sont rencontrés en
pays de France cette semaine.
Nous nous demandions si la Reine d'Angleterre se
serait permis ces épanchements amoureux, ou en tout
cas amicaux, devant le monde entier.
Disons que cette action de la petite «Reine noire»,
comme la nomme amicalement Bernard Pivot, avait de quoi
surprendre les personnes possédant quelque peu de
sens de la «Grandeur» et de la «Distinction».
En les regardant agir, on n'aurait jamais pu croire que
ces deux personnes représentaient les plus hautes
«sphères politiques» du Canada et de la France, et
peut-être de l'Angleterre?
Nous avions surtout l'impression de rencontrer une
journaliste recevant un ami pour une entrevue à la
radio, bien à l'abri des yeux de ses auditeurs, ou
encore une rencontre de grands amoureux ne s'étant pas
vus depuis longtemps.
Je dois vous l'avouer, je me croyais dans les rues de
Montréal alors que des jeunes s'embrassent
effrontément et sans pudeur devant les yeux de leurs
concitoyennes et de leurs concitoyens, comme s'ils
étaient seuls au monde, et disons-le franchement, comme
s'ils étaient dans leur salon, ou encore dans un lieu
plus intime.
Mais là, Mme Jean et M. Sarkozy étaient devant le
monde entier, et ils représentaient leurs pays!
Même le sourire de Mme Jean ne pourrait nous
convaincre de la qualité de son geste, pour le moins
inélégant et inapproprié pour le poste qu'elle occupe.
Quant à Nicolas Sarkozy, nous laisserons aux Français
le soin de le juger, ce qu'ils ont fait par ailleurs
sur d'autres sujets, et sur ses comportements, (64%
d'opposants) en d'autres temps et en d'autres lieux.
Jacques Bergeron
Ahuntsic, Montréal