Me Arbour et son conseil

Géopolitique — Proche-Orient


S'il faut en croire Louise Arbour, la haut- commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Churchill et Roosevelt auraient dû être traduits en cour comme criminels de guerre. L'action militaire des Alliés, durant la Deuxième Guerre mondiale, n'a-t-elle pas fait d'effroyables dommages collatéraux chez les civils européens?
Dans une sortie que l'on pourrait qualifier, au mieux, d'intempestive, Me Arbour affirmait la semaine dernière que le bombardement de villes " sans discrimination " revient à cibler des civils, et que " le bombardement de sites présumément militaires qui provoque invariablement la mort de civils innocents " est tout aussi injustifiable. Leurs auteurs, prévient-elle, pourraient être tenus criminellement responsables. Bref, Ehoud Olmert succéderait à Slobodan Milosevic à la barre du Tribunal pénal international dont Me Arbour fut le premier procureur!
Même si, en bonne onusienne, Me Arbour semble couper la poire en deux en adressant sa mise en garde aux parties en cause sans en nommer une seule, il est bien évident que c'est Israël qui se trouve principalement visé, puisque le droit international s'applique davantage aux chefs d'États souverains qu'aux milices terroristes comme le Hezbollah, qui se situent complètement en dehors du Droit.
Notons toutefois que Me Arbour n'a jamais trouvé le moyen de condamner le terrorisme dont Israël est victime depuis si longtemps. Ne sont-ce pas exclusivement les civils qui sont visés par les kamikazes qui se font exploser dans les pizzerias, les autobus et les centres commerciaux d'Israël?
On n'a jamais, non plus, entendu Mme Arbour condamner les tirs de roquette lancés depuis des années sur le nord d'Israël par le Hezbollah, au mépris du fait que l'occupation israélienne est terminée depuis six ans et qu'il s'agissait chaque fois d'une intrusion illégale au-delà d'une frontière reconnue par l'ONU (et théoriquement surveillée par des troupes de " maintien de la paix " onusiennes qui sont aussi efficaces là-bas qu'au Rwanda- mais ceci est une autre histoire.
On se demande aussi quand Me Arbour nous dira si le fait de réclamer, gestes terroristes à l'appui, l'annihilation complète de l'État hébreu est conforme à sa conception des droits de l'homme.
Chose certaine, Me Arbour se trouve en parfaite symbiose avec l'organisme qu'elle préside.
La première réunion extraordinaire du nouveau conseil des droits de l'homme, le 6 juillet dernier, n'a eu pour but que de condamner les opérations militaires d'Israël à Gaza. Le Conseil s'est dit " profondément préoccupé par les violations des Droits de l'Homme à l'égard du peuple palestinien provoquées par l'occupation israélienne ", ignorant délibérément le fait qu'Israël s'est retiré de Gaza l'an dernier et que la reprise des hostilités a été provoquée par l'incursion de terroristes du Hamas sur le sol même d'Israël. Les pays européens ont voté contre en protestant contre la partialité de la résolution, mais elle a été adoptée par 29 voix contre 11.
Il faut croire que ce ne sont que les péchés d'Israël qui intéressent ce Conseil, qui n'a pas encore réclamé de réunion extraordinaire pour étudier la question du Darfour. (Mais évidemment, là-bas, il n'y a pas de juifs d'impliqués, les massacres étant perpétrés par des Arabes musulmans contre des Noirs)
Le Conseil parrainé par l'ancienne juge de la Cour suprême du Canada est une sorte de réincarnation de la Commission des droits de l'homme de l'ONU, qui était devenue la risée du monde entier, surtout quand elle s'est trouvée, en 2003, présidée par... la Libye. (Avant cela, en 2001, ladite Commission avait présidé à l'ignoble conférence de Durban, qui s'était vite transformée en un cirque dominé par l'antisémitisme le plus virulent).
Le problème, c'est qu'on ne voit guère de différence entre la défunte Commission et le Conseil.
Ce dernier comprend encore ces bastions de la protection des droits de l'homme que sont la Chine, l'Algérie, l'Arabie saoudite bien connue pour son respect des droits de la femme, Cuba où les dissidents et les syndicalistes indépendants pourrissent en taule, le Nigéria, le Pakistan, la Russie... Les États-Unis, qui ne font pas partie de l'aréopage, avaient exigé que les pays-membres soient élus aux deux tiers des voix, ce qui, au moins, aurait un peu limité les possibilités de tractations de basse-cour, mais on a finalement opté pour des élections à majorité simple.
Seule nouveauté, les États-membres se sont engagés, dixit Me Arbour, " à respecter les normes les plus strictes en matière de droits de l'homme ". Ah oui? On a bien hâte de voir ça.


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