Est-ce parce qu’il a passé trop de temps dans l’espace ou parce qu’il passe trop de temps avec Justin Trudeau? Peu importe, un constat s’impose: Marc Garneau est totalement déconnecté.
Dangereusement déconnecté, même.
Car c’est une chose d’être à côté de ses pompes dans un ministère sans grande incidence sur la vie des gens. Quand la ministre du Patrimoine est dans les patates, on rit un peu, on hausse les épaules ou on pousse un léger soupir. Mais quand c’est le ministre responsable de la sécurité dans nos transports, dans nos aéroports, c’est une toute autre histoire.
Le percutant reportage diffusé à J.E. mardi soir est tout sauf sensationnaliste. C’est préoccupant. Choquant. Alarmant. Scandalisant. Il y avait là de quoi sonner le plus haut niveau d’alerte au gouvernement fédéral.
Alors, qu’est-ce que nous a dit l’astronaute Garneau?
Tout va bien, madame la Marquise, n’ayez crainte.
On croirait entendre le père de la famille Slomeau dans Rock et Belles Oreilles. « Pas de problème les enfants, popa s’occupe de toute ».
Êtes-vous rassurés, vous? Pas moi. Vraiment pas.
Et ce n’est pas seulement le chroniqueur politique en moi qui parle. C’est aussi le gars qui a été directeur des communications de l’aéroport de Québec pendant 5 ans. C’est un milieu que je connais fort bien.
Déjà, certaines lacunes en matière de sécurité me laissaient pantois. Le faible contrôle des marchandises, par exemple. Car, si les passagers font l’objet de vérifications exhaustives, il en est tout autre pour les colis, les services de traiteur ou de gestion des équipements sanitaires.
Ou encore la faible présence de policiers à l’aéroport de Dorval. Pire, il n’y en a aucun sur place à l’aéroport de Québec. C’est donc armés de tire-pois et de beaucoup de courage que les agents de sécurité sur place feraient face à une attaque terroriste.
Mais là, de savoir que des employés démontrant de sérieux signes de radicalisation demeurent employés sur le site aéroportuaire, ça dépasse l’entendement. De penser que l’on a laissé des gens potentiellement mal intentionnés travailler aux abords de gros porteurs. De comprendre à quel point ces individus ont eu l’occasion d’acquérir une connaissance fine du fonctionnement d’un aéroport. Ça donne carrément froid dans le dos.
Et le jovialiste ministre des Transports, lui, semble prendre cela à la légère.
Je veux bien croire que, pour le gouvernement Trudeau, nous vivons dans un monde de calinours. Que, pour eux, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Sauf que, dans ce cas-ci, on parle carrément de laxisme.
J’aurais voulu entendre que l’on trouve la situation extrêmement préoccupante et que des enquêtes approfondies seraient effectuées. J’aurais voulu qu’on me dise que le président d’Aéroports de Montréal avait été convoqué de toute urgence par le ministre. Que ce dernier avait exigé que les employés en questions soient renvoyés manu militari et que le dossier soit transféré à la GRC.
Mais il n’en fut rien.
À la place, nous avons eu droit à un exercice pathétique de damage control par un ministre aussi mou que terne.
J’en reviens juste pas.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé