Il n’y a pas de mots plus beaux que ceux appris aux premiers pas de notre enfance, ces mots de nos premiers souvenirs où l’on a appris à dire « je t’aime ». Il n’y a pas de plus belle langue que celle ayant dit notre prénom rempli de tendresse. Ainsi, notre histoire est notre maison, notre quartier où nous avons appris à communiquer, à fredonner le chant de liberté au nom d’une chanson et d’un rêve.
De Montréal à Québec puis vers Chicoutimi ou la Gaspésie, les expressions sont les couleurs de notre coin de pays. Quand je reviens de plus loin, de Vancouver, Ottawa ou d’une autre frontière, je sais que je suis revenu lorsque l’on me dit ces mots si harmonieux. L’enfant en moi ne peut oublier mes premiers jours d’école où j’ai appris à écrire mes larmes, mes joies, mes désirs et tellement plus.
Alors je suis ces mots qui coulent en moi et qui ont appris à raconter la vie dans ces livres ne pouvant être traduits où l’âme de tous ces mots serait perdue.
Parle-moi encore ainsi qu’à mes enfants après moi en ces mots de la France lointaine qui semble se perdre dans d’autres mots. Parle-moi ce français de chez moi qui ressemble tellement à un poème me parlant de mon pays, ma maison, ma raison.
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
19 janvier 2012Comment après avoir lu cette si belle prose, ne peut-on pas vouloir défendre cette langue merveilleuse, ces mots qui caressent notre oreille?
Ne vaut-elle pas la peine d'être non seulement défendue mais améliorée et promue?
Quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, toutes les langues du monde n'arrivent pas à la cheville du français et nous sommes les chanceux qui l'avons reçue reçue en héritage.
Je ne voudrais pas parler autre langue que la nôtre: langue de poésie, langue du savoir, langue du droit, langue des sciences, de la philosophie, du théâtre et de la musique.
Quelle soit familière, châtiée ou recherchée, elle demeure l'outil pour exprimer l'amour que nous nous portons les uns envers les autres. Ne portons jamais de jugement de valeur sur l'une de ces formes. Souvent elle est le signe qu'elle est passée par plusieurs tempêtes qui l'ont un peu secouée mais son essence est toujours là.
J'espère sans jamais me résigner et abandonner comme dans les livres d'Astérix qu'un jour , un grand festin nous réunira tous pour exprimer la joie de partager notre passé, notre présent et notre avenir ensemble.
En attendant, ne nous inquiétons pas outre mesure des événements qui semblent nous barrer la route. Prenons exemple sur certains peuples qui ont attendu des milliers d'années avant de sortir de la grande noirceur. Soyons calmes, forts, résolus et patients.
Nous sommes déjà souverains dans notre coeur et tant que nous parlerons cette langue si belle , nous serons toujours protégés et nous ne pourrons jamais oublier d'où nous venons et où nous allons.
Vive le français et merci pour ce très beau texte.
Henri Marineau Répondre
19 janvier 2012Vous exprimez très bien votre amour pour notre pays, le Québec:
"Parle-moi ce français de chez moi qui ressemble tellement à un poème me parlant de mon pays, ma maison, ma raison."
Votre texte est un "poème" en prose...Je vous invite à poursuivre en utilisant "les mots de mon pays" en nous en parlant comme de votre "maison" et de votre "raison"!
Serge Jean Répondre
19 janvier 2012Bonjour Pierre-Jacques Gauthier
C'est très beau et touchant ce que vous avez écris là. C'est comme une belle volute de diamants qui passe soudainement sur les grands espaces blancs et rigoureux du septentrion.Vos mots sont comme le brin d'herbe dans le bec de l'oiseau venu du continent qui présage le printemps de la nation.
Merci.