Les ministres muselés

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Pour la transparence, on repassera!

Le «gouvernement le plus transparent que les Québécois auront eu» vient d’interdire à ses ministres de parler aux médias sans avoir obtenu les «lignes du jour».
Dans un effort sans précédent pour museler ses ouailles, le premier ministre vient de leur interdire de s’adresser à la presse parlementaire à l’entrée du caucus libéral.
Avant de parler aux journalistes, ces derniers devront avoir obtenu les «lignes du jour», rédigées par le bureau de Philippe Couillard. Les ministres ont d’ailleurs tous refusé de parler aux journalistes ce matin à l’Assemblée nationale. Du bout des lèvres, le ministre Pierre Arcand a confirmé l’existence de cette «nouvelle procédure».
La dernière semaine a été difficile pour certains ministres libéraux. La déclaration d’Yves Bolduc sur les fouilles à nu «très respectueuses» a fait le tour du monde. Katleen Weil a dû reculer après avoir affirmé qu’elle travaillerait avec un intégriste dans son bureau.
Les journalistes sont «susceptibles», dit Couillard
Philippe Couillard, qui a défendu ce matin cette nouvelle «procédure, soutient qu’elle n’a rien à voir avec les déclarations malheureuses du docteur Bolduc. «Il n’y a aucun lien sinon le fait que le message gouvernemental soit informé sur les faits», a-t-il lancé aux journalistes.
M. Couillard a assuré que la presse parlementaire va continuer à «avoir accès aux ministres» après le caucus. Devant la grogne, il rétorque que les journalistes se plaignent pour rien. «Je vous trouve un peu susceptibles ce matin. Il n’y a jamais eu un premier ministre aussi ouvert que moi», a-t-il affirmé.
Lors de son élection, le premier ministre a promis de diriger «le gouvernement le plus transparent que les Québécois auront eu, avec une divulgation proactive de renseignements de toutes sortes».
Couillard, comme Harper
Les partis d’opposition ont vertement dénoncé cette nouvelle «procédure», qu’ils associent aux bourdes répétées du ministre Yves Bolduc. À leur avis, le gouvernement Couillard, en muselant ses ministres, imite les conservateurs de Stephen Harper.
«Si j’ajoute ça aux projets de loi mammouth qui cachent d’autres lois, ça ressemble au gouvernement Harper. Il y a une harperisation au Québec», a dénoncé la leader parlementaire du Parti québécois Agnès Maltais. «Son engagement était d’être le gouvernement de la transparence. Il fait tout le contraire. Encore une promesse brisée. Très décevant M. Couillard», a-t-elle déploré.
À son avis, les ministres libéraux «sont incapables d’affronter la situation». «Regardez Yves Bolduc, incapable de répondre depuis trois jours. Je pense aussi à la ministre Weil. À la ministre Charbonneau. Son équipe est faible, il ne veut plus la laisser parler aux Québécois. Il la cache», a-t-elle ajouté.
L’opposition caquiste critique elle aussi cette pratique antidémocratique. Le geste du gouvernement Couillard est grave, affirme François Bonnardel, parce que c’est «le devoir» de «tous les parlementaires de s’exprimer librement».
«On applique la méthode Harper au Québec. Même chose avec le projet de loi 28, une loi mammouth. Philippe Couillard parle des deux côtés de la bouche», a-t-il dénoncé.​

Êtes-vous pour ou contre le fait que le premier ministre Philippe Couillard musèle ses ministres?


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