Legault doit lever une taxe « Trudeau »

Olivia Chow a eu l'idée à Toronto

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Tribune libre

     La mairesse Olivia Chow a eu une idée de génie en début d’année à Toronto : mettre sur le dos du fédéral, qui tardait à rembourser les dépenses encourues pour répondre aux besoins des demandeurs d’asile, une part de l’augmentation vertigineuse de la taxe municipale [1]. Elle a finalement eu gain de cause, les libéraux craignant probablement de perdre aux prochaines élections certaines des nombreuses circonscriptions de la Ville Reine.


     Le gouvernement Legault doit déposer son budget 2024 à l’Assemblée nationale le 12 mars [2]. Si le fédéral n’a pas réglé d’ici là l’« ardoise migratoire » (environ un milliard $), il ne doit pas hésiter à lever une nouvelle taxe, que l’on pourrait dénommée « Trudeau ». Par les temps qui courent, c’est le seul langage que semble saisir le premier ministre canadien et boxeur amateur. Des élections étant prévues l’année prochaine, m’est avis que le chef libéral fera ce que doit pour ne pas mécontenter les Québécois.


     Legault doit en outre sonder les demandeurs d’asile ne parlant pas français. Accepteraient-ils d’être relocalisés dans une province anglophone ou bilingue si on les y transportait ? Si oui, tant qu’Ottawa restera de glace, Québec devrait organiser lui-même un tel transport, selon diverses modalités rendant le projet acceptable. Tout cela, bien entendu, aux frais du fédéral, parce que c’est lui le responsable de ce foutoir.


     C’est qu’au 1er octobre 2023, selon Statistique Canada, 160 650 demandeurs d’asile se trouvaient au Québec (dont combien de faux ?), parmi lesquels environ 48 000 ne parlant pas français, selon le rapport du commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil [3]. Ce qui fragilise encore plus la situation du français au Québec, assiégé qu’il est par 350 millions d’anglophones. Comme l’anglais est davantage parlé que le français dans le monde, il y a tout lieu de croire que beaucoup de demandeurs d’asile ne parlant pas français préféreraient s’établir dans une province où l’anglais est la langue dominante.


Sylvio Le Blanc




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