Note : bien entendu, nous ne nous intéressons qu'à la leçon politique de la fête… laquelle était d'abord et avant tout faite de spectacles et de musique. Je n'y étais pas, et quand bien même y aurais-je assisté, en saurais-je davantage ? Après avoir dépouillé plusieurs dizaines d'articles, je crois que si quelque chose d'important m'échappe, c'est qu'il a échappé à tout le monde…
Mettons d'abord cette journée en perspective.
Deux ans avant : annonce d'un événement politique majeur
Deux mois avant : scepticisme
Peu d'intérêt chez les Québécois
Mainmise sans partage du pays légal, surtout fédéral
Guère de participation internationale annoncée
Du côté français, Raffarin l'édredon
Bisbilles entre les trois gouvernements, pourtant du même bord
Déclarations de Sarkozy sur la fin du "ni ni"
Deux semaines avant : timide réveil
On annonce Fillon
Le fédéral s'investit massivement pour en faire un événement 100% "canadian"
Fête nationale du Québec quelques jours avant
Les journaux français se préparent à sortir chacun un "dossier 400"
Deux jours avant : la tête ailleurs
Dans toutes les provinces : le "Canada Day", 141ème anniversaire
A Paris : début de la présidence de l'UE
Le jour J :
La pluie, la pluie, la pluie !
Et Ingrid Betancourt vient définitivement voler la vedette de l'actualité
Et cependant…
Surprise : la délégation française s'avère être nombreuse et représentative
Excellent discours de Fillon qui vient en quelque sorte prendre le contre-pied de Sarkozy
Personne en dehors de la France : ni USA, ni Angleterre, ni Europe, ni francophonie
Spectacles, artistes, la grande foule… on ne se souviendra que de ça !
Quelques remarques.
Le jeu canadien : Harper et les libéraux québécois
Un ludion incontrôlable : Michaelle Jean, la "reine noire"
Si l'Angleterre elle-même s'est faite on ne peut plus discrète, les symboles britanniques étaient
forts, par la "gouverneure", par le défilé militaire… façon Irlande du Nord.
S'habituer au jeu à trois : l'opposition légale au Québec, ce n'est pas Pauline Marois, c'est
Mario Dumont, qui a d'ailleurs parfaitement joué son rôle
Présence symbolique des indépendantistes, forçant un peu la main à Pauline Marois
Et aussi :
Misère de la connaissance historique : derrière l'incident grotesque de Champlain brandissant
une poutine, pluie de références débiles dès qu'on remonte en deçà de 1960… Lionel
Groulx massacré, des siècles de vie bouillonnante réduits à quelques clichés simplets.
Unanimité touchante le lendemain, tant de la part de Fillon que de Charest, pour minimiser
et relativiser. "Il faut nous décoincer à propos de De Gaulle"… savoureux !
A Québec il y a chaque semaine une relève de la garde, toute britannique. C'est un bout de
1763 qui est maintenu en tout anachronisme. Les habitants de Québec n'y font plus
guère attention. C'est peut-être pour cela que la parade militaire n'a pas suscité plus
d'irritation.
De même, chaque été, la ville de Québec accueille sans discontinuer fêtes et spectacles.
Pour
le 400ème, il y a juste un peu plus, mais ce n'est pas ressenti comme quelque chose
d'exceptionnel. Et contrairement aux Jeux Olympiques de 1976, ou avant à l'expo
"Terre des Hommes" cela n'a pas nécessité d'investissements massifs. Tout est donc
prêt pour un oubli rapide.
Conclusion :
Des effets à attendre, mais sur le court terme seulement.
Quoi que dise et fasse Sarkozy désormais, le discours de Fillon pourra toujours lui être opposé.
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