Chronique d'un fiasco prévisible

Le troisième lien, RIP!

Caire doit démissionner

Tribune libre

Lors de la conférence de presse de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault eu égard au troisième lien Québec-Lévis, nous avons eu droit à un scénario de tragi-comédie de première classe. D’entrée de jeu, c’est d’abord d’un pas assuré, une pile de cartables entre les mains, que la ministre a fait son entrée dans la salle de conférence au milieu d’une panoplie de journalistes suspendus à ses lèvres et dévorant d’avance le fruit de ses révélations.

Coup de théâtre! La ministre annonce d’un ton solennel que le projet initial de troisième lien sera modifié. Il sera réservé uniquement pour le transport en commun. Les députés caquistes de la Rive-Sud sont complètement dévastés, et se sentent trahis par leur propre parti, eux qui avaient fait campagne en grande partie, tel que promis par leur premier ministre en campagne électorale, sur un troisième lien contenant une voie auto-routière.

Depuis cette nouvelle pour le moins percutante annonçant un changement de cap à 90 degrés, la machine à rumeurs s’est mise rapidement en branle au sein des partis d’opposition et du monde des médias, la plus souvent énoncée étant celle d’un enterrement de première classe du troisième lien.

Pendant les deux dernières campagnes électorales, François Legault n’a pas cessé de clamer que le projet initial de troisième lien constituait une engagement phare de son parti.

Aujourd’hui, j’ai la nette impression qu’il est devenu un caillou dans le soulier du premier ministre. Conséquemment, je suis d’avis que le gouvernement, d’ici la prochaine élection, va volontairement laisser traîner le dossier afin de ne pas nuire à ses chances de reprendre le pouvoir...et, une fois élu, le cas échéant, il inscrira RIP sur le projet de troisième lien sous-fluvial Québec-Lévis en début de mandat.


Caire doit démissionner

En février 2011, le député indépendant de La Peltrie, Éric Caire, présentait à l’Assemblée nationale un projet de loi qui aurait eu pour effet de donner aux électeurs un outil pour répudier leur député s'ils jugent qu'il ne fait pas correctement son travail ou ne se montre plus digne de les représenter.

Or, douze ans plus pard, le même Éric Caire, maintenant ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale et toujours député de La Peltrie, s’est engagé dans la dernière campagne électorale à mettre son siège en jeu et à démissionner si le projet de troisième lien Québec-Lévis ne voyait pas le jour dans sa version initiale, à savoir une voie auto-routière sous-fluviale. On sait maintenant que la nouvelle mouture ne sera réservé qu’au transport en commun.

Dans ces circonstances, le député Caire "ne se montre plus digne de représenter ses électeurs" compte tenu qu’il persiste à rester en poste malgré que le projet de loi qu’il a présenté en 2011 permettrait à ses .lecteurs de le répudier.

Pendant ce temps, le chef du parti Conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, n’en démord pas et a lancé une pétition auprès des électeurs de La Peltrie pour exiger la démission du député Caire, 30 000 signatures seraient suffisantes pour destituer Éric Caire, tel que proposé dans son projet de loi de 2011.

En ce qui me concerne, Éric Caire manque à son engagement en persistant dans son intention de demeurer en poste. La façon la plus « honorable » de clore cette saga est d’offrir immédiatement sa démission quitte à se présenter à l’élection partielle dans La Peltrie. De cette façon, M. Caire obtiendrait ce qu’il clame depuis plusieurs jours, à savoir être jugé par ses électeurs.


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    26 avril 2023

    M. Bélair,


    Je suis d'accord avec vous sur un point: François Legault a renié son engagement eu égard à un projet spécifique de troisième lien, à savoir une voie sous-fluviale pour les automobiles.


    Par ailleurs, Éric Caire a mis son siège en jeu si le projet initial de troisième lien était abandonné, ce qui est effectivement le cas. À mon ses, Caire n'a pas le choix de démissionner puisque c'est l'engagement qu'il a pris.


  • Normand Bélair Répondre

    25 avril 2023

    On peut aussi se poser la question à l'inverse: Pourquoi ce ne sont pas Legault etGuilbault qui démissionnent?


    Après tout, c'est bien eux qui ont brisé la promesse, pas Caire, non?