Avec vos lois nous allons vous conquérir, avec les nôtres nous allons vous gouverner. (le principal objectif des islamistes en Occident)
L’islamisme radical qui s’est développé avec virulence tout au long des années quatre-vingt-dix, avait évolué depuis le fondamentalisme qui avait surgi dans tout le Moyen Orient trente ans auparavant. Il avait évolué en conséquence de l'échec des projets arabistes et socialistes nationaux dans la zone qui, à leur tour s’articulaient en s’appuyant sur des chefs politiques (celui de Gamal Abdel Nasser en Égypte, par exemple), l'agressivité diplomatique (c'est un autre exemple de cette stratégie géopolitique; voir note 1) et la force militaire. Mais aussi ils comptaient sur le développement économique et la création d'un état bienfaiteur socialisant (comme celui souhaité par la gauche radicale résolument invétérée). L'échec de tels projets a engendré des déséquilibres écologiques, des faillites budgétaires, des désastres sanitaires et une pauvreté non solutionnée en raison des états dépourvus de ressources fiscales et économiques stables ou celles qu'ils avaient en les employant dans les financements des arsenaux destinés au réarmement afin de faire face aux intérêts pro-occidentaux. De cette concaténation d’échecs est prise cette résolution radicale :
« Nous ne pourrons jamais vaincre l’Occident si nous essayons de l’imiter, nous devons créer un projet islamique en retournant à une interprétation rigoureusement littérale du Coran. La vision de cette radicalité de lutte politico-religieuse se résume en ces phrases : le Coran est notre sabre et le martyre de notre souhait. L’islam est foi et culte, religion et État, livre et épée. En tant que religion universelle, l’Islam est une religion conforme à tout peuple et à toute époque de l’histoire humaine »(2). La devise des Frères Musulmans , jusqu’à aujourd’hui : L’Islam est la solution .
D’autre part, les dirigeants pan-arabistes et laïcs (le laïcisme irrationnel de la gauche en Occident est aujourd'hui une nouvelle approche à cette position antichrétienne depuis la disparition de l'Union Soviétique) qui s'inspiraient des « réussites » du socialisme, n'ont pas démocratisé les sociétés qui gouvernaient : les régimes autocratiques n'ont pas fait qu’accentuer les contradictions, radicalisant l'opposition.
En effet, l’affection à ces régimes par la gauche radicale en Occident qui cherche désespérément à substituer le communisme internationaliste que représentait l’URSS dont la plupart des républiques qui formaient cette union (laquelle était constituée en employant la violence, des goulags et de l’extermination en système), se sont retournées aujourd’hui vers l’humanisme et la rationalité que procurent les états non autocratiques ou théocratiques, c’est-à-dire, les régimes communistes ou islamistes.
Étant donné que les régimes laïques de Proche Orient tendaient à s'inspirer et à obtenir un appui des pays du bloc oriental, l'opposition ne s'est pas orientée vers la gauche radicale de racine marxiste, mais bien vers l'islamisme fondamentaliste, qui semblait posséder des solutions traditionnelles, incompatibles avec l'ordre social et la culture majoritaire. Les vieilles élites et les masses défavorisées ont appuyé cette opposition. Mais aussi l'ont fait un grand nombre d’intellectuels et de professionnels libéraux (ceux qui dirigeaient et gestionnaient les réseaux d'adeptes à travers des différents centres économiques légaux ou submergés dans l'économie au noir basée sur le blanchiment de capitaux) qui ne trouvaient pas une sortie hors des régimes très étatisés, lesquels avaient créé leur propre classe moyenne de fonctionnaires et d’élites sociales qui défendaient en réseau fermé leurs privilèges.
De plus, dans quelques pays du monde arabe musulman existait une tradition de mobilité sociale et intellectuelle auto-assumée, qui ne se trouvait pas dans les autres. Tel était le cas de l'Égypte, dont le rôle géostratégique, un passé chiite sous les fatimides, de puissance militaire avec les mamelouks et avancé des réformes modernisatrices à l’occidentale durant dernières décennies de l'Empire ottoman, lui conférait une personnalité politique, religieuse et intellectuelle très marquée dans l'histoire du Proche Orient. Ce fut aussi dans ce pays où, en 1928, a été fondée la Société des Frères Musulmans , la première organisation politique islamiste moderne.
Initialement l’objectif de cette société était l'implantation d'un état islamique en Égypte, ce qui impliquait le rejet de l'influence occidentale dans le pays. Le pan-arabiste et séculaire président Nasser s'est vite converti en adversaire acharné des Frères Musulmans , spécialement après la tentative d’assassinat commise par un « exalté » en 1954. La répression qui s’ensuivit avait envoyé en prison des leaders et des militants, y compris son idéologue, Sayyid Qutb (1906-1966). Après les premières années de mauvais traitements et de tortures, Qutb avait en prison disposé du temps nécessaire pour donner forme à ses propositions politiques et compléter ainsi ses œuvres proéminentes; il fut libéré en 1964. Cependant, la même production littéraire de Qutb avait servi à l'accuser et l'arrêter à nouveau huit mois plus tard, sous l'accusation du complot contre l'État, pour ce dont il fut condamné et pendu en 1966(3).
Qutb s'est converti ainsi en martyr, mais à la fois il a laissé derrière lui une importante œuvre idéologique qui rénovait la perception d'une série de concepts basiques de l'Islam et les dotait d'un contenu politique explicite adapté, tout cela, aux nécessités de l'islamisme au XXème siècle. Par ailleurs, il a forgé un fort rejet de la culture nord-américaine après avoir séjourné aux États-Unis, où il avait jadis résidé et étudié après être envoyé dans une mission à ce pays en 1948 (4). Qutb était fonctionnaire du Ministère de l'Éducation égyptien.
Entre ses adeptes, également emprisonnés durant la répression déclenchée par Nasser contre les Frères Musulmans, il y avait alors un adolescent égyptien dénommé Aiman al-Zawahiri (n. en 1951) qui, avec le temps, reprendrait les apports doctrinaires de l'intellectuel exécuté en les transformant en support idéologique principal d'Al Qaeda.
JLP
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1. Houari Boumédiène (président de l’Algérie de 1965 à 1978) avait déclaré en 1974 devant l’assemblée de l’ONU : « … Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour faire irruption dans l’hémisphère nord. Et certainement pas en amis. Car ils y feront irruption pour le conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant de leurs fils, c’est le ventre de nos femmes qui nous offrira la victoire... ».
2. Cette directive visant à développer l’expansionnisme politique islamiste fut conçue par Hassan Al-Bannâ, fondateur de l’organisation des Frères Musulmans en Egypte (djam’iyyat al-ikhwân al-muslimîn) en 1928.
3. Les conséquences de ces rivalités idéologiques, religieuses et culturelles provoquèrent quelques années plus tard le magnicide du président de l’Égypte Anouar el-Sadate, en 1981. Effectivement, « … en septembre 1981, Sadate lança une offensive majeure contre les intellectuels et les activistes de tout le spectre idéologique, emprisonnant des communistes, des nasséristes, des féministes, des islamistes, des professeurs d'université, des journalistes et des membres de groupes d'étudiants. Il assigna également le patriarche copte orthodoxe Chénouda III à résidence, dans le Monastère Saint-Bishoy et emprisonna aussi un grand nombre de prêtres et évêques de son Église. Presque 1600 personnes furent arrêtées. Parallèlement, le soutien interne de Sadate disparaissait sous la pression à la fois d'une crise économique ainsi qu'en réaction à la violence de la répression des dissidents.
Le 6 octobre, un mois après la vague d'arrestation, Sadate fut assassiné durant une parade militaire au Caire par des membres de l'armée qui appartenaient à l'organisation du Jihad islamique égyptien. Ils s'opposaient à la négociation entamée par Sadate avec Israël ainsi qu'à son usage de la force durant l'opération de septembre. Une fatwa approuvant l'assassinat avait été émise par Omar Abdel-Rahman, un imam par la suite inculpé par les États-Unis pour son rôle dans l'attaque à la bombe du World Trade Center, le 26 février 1993. Des règles de retrait des munitions lors de la parade avaient été mises en place pour cet évènement afin de parer à tout risque de révolte, mais les officiers en charge de leur application étaient en pèlerinage à La Mecque. » (pour une plus ample information, consulter Wikipedia, d’où ces passages ont été extraits).
4. Afin de connaître l’évolution de l’expansionnisme musulman aux EE.UU et dans d’autres pays, voir l’information au site suivant :
Démographie musulmane dans le monde [vidéo]
www.bivouac-id.com/2009/05/21/demographie-musulmane-dans-le-monde-video/
Islam vs Occident
Le triomphe de la stratégie géopolitique de l’Islam
Pourquoi la gauche radicale est pro-islamiste
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
3 décembre 2009Ce supplément d’information servira à mettre au clair certaines ambigüités et contradictions qui sont écrites dans le commentaire ci-haut de Sophie Guillot.
Islamisme en Occident, un objectif géopolitique de soumission qui se concrétise de plus en plus
Il ne s’agit pas seulement d’un simple dualisme mettant Les minarets en compétition avec les clochers (1), c’est aussi de l’argent des sociétés financières et des magnats des pays musulmans associés aux trafiquants de capitaux qui proviennent de l’économie au noir investi en Occident. Ce fait est d’autre part relié à une position pro-islamiste de la « gauche-écologiste-radicale » et libertaire comme celle incarnée par le métamorphosé franco-allemand Daniel Cohn-Bendit(2), co-président des Verts au Parlement européen, qui a demandé que « les plus riches des pays musulmans retirent leur argent des banques suisses ». Demande par la suite réitérée par « Le ministre turc chargé des Affaires européennes, Egemen Bagis, a exhorté les musulmans à retirer leur argent des banques de Suisse, après l'annonce dans ce pays d'un vote favorable à l'interdiction des minarets. »(3)
JLP
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1. Consulter l’article de Daniel Sénéchal pour en connaître la portée :
http://www.vigile.net/Les-minarets-en-compétition-avec
2. La métamorphose de Dany le Rouge est comme celle adoptée par la plupart des mercenaires de la politique qui s’adaptent au milieu, selon leurs propres intérêts en jeu, tel un caméléon en danger d’extinction. Ce personnage à déviation sexuelle perverse qui fut pratiquée auprès de l’enfance déprotégée, est depuis 1994 député européen et coprésident du groupe Verts/ALE au Parlement européen depuis 2004. Pour une information exhaustive de cet anarchiste-libéral-libertaire-écologiste dénommé aujourd’hui Dany le Vert dans cette Union Européenne (UE) qui a perdu le sens de l’histoire en voulant devenir Eurabie , consulter :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Cohn-Bendit
3. Pour plus d’information, consulter : Minarets : un ministre turc appelle les musulmans à retirer leur ...
www.rtlinfo.be/.../minarets-un-ministre-turc-appelle-les-musulmans-a-retirer-leur-argent-des-banques-suisses
Archives de Vigile Répondre
3 décembre 2009Les gens défendant vos opinions cher monsieur ont fait une guerre sans merci il y a moins de 60 ans à tous les Juifs. Aujourd'hui vous vous en prenez à tous les musulmans, sans aucune nuance entre les intégristes , les terroristes, et les simples pratiquants pacifistes ( qui sont pourtant une large majorité ).
De plus vous vous livrez à l'amalgame facile du "musulman" et des gens dits "de gauche". D'autres ont essayés avant vous de faire la guerre anti gauchistes, anti communistes. Cela s'est appelé entre autres le Macartisme aux USA, qui n'avait il faut bien le reconnaître pas grand chose à envier aux Nationals Socialistes, et aux SS sous Hitler, quand à la fidèle représentation de la liberté d'expression et d'existance.
Je n'en reviens pas qu'il y ait encore des gens à l'esprit si étroit pour penser en ces termes, aussi xénophobes, aussi racistes. Faire de l'islamophobie ne résoudra pas tout, pas plus que l'antisémitisme n'a rien résolu en son temps.
Apprenez un peu les leçons de l'histoire et cessez de faire de la désinformation de la sorte, bien des gens de gauche ne sont pas, contrairement à ce que vous semblez croire, avec un couteau sanglant entre les dents, et bien des musulmans ne sont pas des terroristes sanguinaires avec la haine de l'occident. Vous débordez de haine cher monsieur que c'en est sidérant.
La haine de l'occident n'est pas à visage musulman, elle est à visage post colonial. Dans tous les pays dans lesquels nous avons sur exploité les ressources pour nous enrichir par le passé et dans ceux dans lesquels nous continuons à le faire, il existe une haine anti occidentale qui se justifie assez simplement par le fait que tant que 80 % des ressources de cette planète ne seront profitables qu'à à peine 20% de ses habitants des pays riches, quitte à laisser des populations dans la misère par milliards d'individus, on peut comprendre qu'il y ait une certaine haine.
Si nous avions au moins l'humanité de reconnaître à tous les humains sur cette planète les droits fondamentaux les plus élémentaires, indisctinctement de la couleur de peau, de la religion, de la nationalité, de la confession, nous pourrions alors vraiment prétendre être "supérieurs" au reste de l'humanité.
Il nous faudrait de la générosité, de la compassion, de la tolérance. Bref, des mots que vous ne semblez pas connaître.
Mais qui sont les vrais barbares quand on tue des millions de civils pour défendre nos intérêts pétroliers en se fichant comme d'une guigne des droits des civils dans ces pays éloignés de nos terres ? Je crains que pour l'instant, et vu vos propos, vous me le confirmez amplement, que ce soit bien nous les barbares et les sauvages. Et eux les civilisés. Terrible d'en être encore là en 2009.