(OTTAWA) Même s'il fait de son mieux avec les ressources qui lui sont allouées, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) n'est pas en mesure de couvrir tous les angles quand vient le temps de surveiller les individus qui posent une menace terroriste au Canada.
C'est ce qu'a reconnu hier Jeff Yaworski, directeur adjoint des opérations du SCRS, lors de son témoignage devant le comité sénatorial de la sécurité nationale.
«Ce qui me garde éveillé la nuit, ce sont ceux qui ne sont pas encore sur notre radar», a-t-il dit.
90 enquêtes en cours
Le commissaire de la GRC, Bob Paulson, a révélé il y a deux semaines que 90 enquêtes sont actuellement en cours sur 90 individus liés au terrorisme au Canada.
Le corps policier n'a pas confirmé hier que le suspect de Saint-Jean fait partie des 90 évoqués par le commissaire Paulson.
«Cet individu était connu des autorités fédérales, incluant notre équipe intégrée de sécurité nationale à Montréal qui, avec d'autres autorités, [craignait qu'il soit] radicalisé», a cependant affirmé un porte-parole.
M. Yaworski a déclaré pour sa part qu'environ 50 Canadiens sont impliqués dans les activités du groupe armé État islamique (EI), dont une trentaine en Syrie. Ce groupe fait partie d'un contingent d'environ 130 à 145 Canadiens qui se livrent à des activités terroristes à l'étranger.
Ces combattants radicaux causent des maux de tête aux services de renseignement. Environ 80 individus seraient de retour au Canada après s'être livrés à de telles activités.
Incidents de Saint-Jean
Déjà prévue, la comparution de Jeff Yaworski a eu lieu quelques minutes après qu'un député conservateur eut évoqué à la Chambre des communes la possibilité que les incidents de Saint-Jean soient liés au terrorisme. Le directeur adjoint n'a pas voulu les commenter en sortant de la réunion.
Il est le deuxième haut gradé du SCRS à ainsi témoigner en comité parlementaire en peu de temps. Son patron, le directeur Michel Coulombe, a déclaré il y a deux semaines que la menace terroriste qui pèse contre le Canada est très réelle.
Ces rares sorties publiques surviennent après la décision du Canada de participer aux frappes aériennes contre l'EI et à alors que le gouvernement Harper s'apprête déposer un projet de loi qui élargirait les pouvoirs d'enquête de l'organisme.
Ces changements devraient «confirmer notre habilité d'opérer à l'international, s'est réjoui M. Yaworski. Comme le démontrent les discussions sur le terrorisme et l'EI, l'habilité du SCRS de travailler à l'étranger est vitale pour faire face à la menace contre la sécurité nationale du Canada.»
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