(Ottawa) Le député du Bloc québécois André Bellavance quitte le Bloc québécois et siégera désormais comme indépendant à la Chambre des communes.
M. Bellavance est le troisième député à ainsi annoncer son départ en quelques semaines, en réaction à l'élection de Mario Beaulieu à la tête du parti. Il ne sera pas candidat à nouveau en 2015.
En point de presse à Victoriaville, il a sévèrement critiqué le nouveau chef de la formation, qui ne parvient pas à calmer la crise qui fait rage au sein de la formation, et la «chasse aux sorcières» qui se déroule chez les bloquistes pour juger de la «pureté» du sentiment souverainiste des militants.
Il a indiqué qu'il avait rencontré le nouveau chef il y a quelques semaines et d'autres membres du parti vendredi dernier, mais que ces rencontres ne l'avaient pas convaincu de rester.
«Force est de constater que M. Beaulieu se dit rassembleur, mais pour moi, ce n'est pas le cas. Il y a des députés qui quittent, des présidents d'association, des membres d'associations de circonscriptions, des membres du personnel du Bloc québécois, des ex-députés qui avaient manifesté l'intention de revenir comme candidats et candidates lors de la prochaine élection et qui ont décidé de ne pas le faire suite à son élection», a-t-il lancé.
Jean-François Fortin a été le premier à claquer la porte à la mi-août. Claude Patry a annoncé par la suite qu'il ne se présenterait pas aux prochaines élections, au terme d'une longue réunion avec M. Beaulieu.
André Bellavance était candidat dans la course à la direction du Bloc québécois. Son adversaire, considéré comme un pur et dur de la cause souverainiste, a causé une surprise en remportant la majorité des suffrages.
M. Beaulieu s'est rapidement mis à dos une portion de l'establishment du parti en remettant en question la manière dont le Bloc a défendu la souveraineté au cours des dernières années. Il a affirmé qu'il ferait de la promotion de la cause son principal cheval de bataille.
«Nos positions pendant la course à la chefferie ont été diamétralement opposées [et] je ne vois pas de changement dans sa vision qui ferait en sorte que je serais à l'aise de demeurer au sein du Bloc québécois», a tranché M. Bellavance.
«Je n'ai pas l'intention d'être le chef de l'opposition du chef du Bloc québécois.»
Il ne reste que deux députés du Bloc à la Chambre des communes : Claude Patry et Louis Plamondon.
Ce dernier, un doyen à la Chambre des communes, a annoncé en 2012 dans un journal de sa circonscription qu'il serait à nouveau candidat en 2015.
M. Plamondon a réagi au départ de M. Bellavance en disant qu'il est surpris et déçu, mais qu'il restera pour sa part député bloquiste.
Mario Beaulieu s'est lui aussi dit déçu du départ de son député. «J'étais conscient dès le départ que ce ne serait pas facile. Ce matin la pente devient encore plus abrupte, mais ce serait de sous-estimer la résilience et la détermination du mouvement indépendantiste que de croire que nous n'allons pas nous relever [et, ndlr] remonter la pente. La situation est maintenant claire, ceux qui ont décidé de baisser les bras ne seront plus là pour nous ralentir», a-t-il déclaré par voie de communiqué.
Il a défendu son approche en disant que «ce que je propose pour relancer le Bloc Québécois est en droite ligne avec les principes fondamentaux du Parti. Ce sont simplement les moyens pour faire la promotion de l'indépendance qui ont été renouvelés».
«M. Bellavance était en réflexion quant à son avenir politique depuis le résultat de la course à la direction, a-t-il ajouté. Malheureusement, il ne s'est jamais vraiment rallié malgré toutes nos tentatives de rapprochement.»
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