Dans un blogue paru sous la plume de Philippe Léger, le fils de Jean-Marc Léger, dans le Journal de Montréal du 13 décembre 2019, on apprend, dans un sondage réalisé par Léger-L’actualité, que 53 % des moins de 35 ans affirment que le Québec doit être « une province comme les autres » à la question « quelle est votre option préférée quant au statut du Québec? »
Triste constat qui démontre à quel point la simple idée de l’indépendance du Québec ne fait absolument pas partie de leurs priorités. On est très loin du temps où Bernard Landry « estimait que la souveraineté du Québec était inéluctable, puisque les plus jeunes appuyaient davantage la souveraineté et les plus vieux, moins. Les changements générationnels feraient en sorte que la barre des 50% serait dépassée tôt ou tard. »
Or, « que ce soit par la différence religieuse, la différence linguistique ou la différence culturelle, les Québécois se sont toujours identifiés par leur différence du reste du Canada. À la question qu’est-ce qu’être Québécois, nous répondions souvent par la négation : c’est ne pas être Canadien. »
« Dans les faits, les jeunes de moins de 35 ans désertent, année après année, le projet indépendantiste. Ils sont devenus complètement indifférents à la question nationale du Québec. Devant un tel désastre, l’indépendantisme québécois doit se remettre en question et s’inquiéter vivement. »
« Changer les choses, améliorer sa collectivité, se libérer des chaînes qui nous fatiguent et remettre en cause nos limites établies ne passent plus par la politique pour bon nombre de jeunes. L’indépendantisme québécois souffre présentement de cette désaffiliation des jeunes envers la politique active.
Mais, il y a des raisons encore plus profondes. Le projet indépendantiste, dans sa forme actuelle, ne répond plus aux préoccupations de la jeune génération, comme il le faisait dans les années 60 pour la génération montante, les baby-boomers.
La lutte aux changements climatiques, l’évasion et la justice fiscale, les relations que nous entretenons avec les peuples autochtones, l’égalité des sexes et des minorités sont des sujets rapidement évacués au profit, trop souvent, d’un nationalisme plutôt défensif.
Un nationalisme qui tient davantage à sauvegarder ses acquis, ses valeurs et son identité plutôt qu’à faire rêver et à se projeter vers l’avant. Un nationalisme qui s’apparente beaucoup plus à celui des années 1930 et 1940 que celui de la Révolution tranquille. Et vous vous demandez pourquoi ce n’est emballant pour une jeunesse qui souhaite plus que jamais se projeter dans le reste du monde. »
En bref, aux yeux de Philippe Léger, « la question suivante mérite d’être posée : est-ce que ce sont les jeunes qui ont tourné la tête à l’indépendance, ou est-ce que c’est l’indépendance qui ne sait plus comment répondre à leurs aspirations ? » À mes yeux, j’opterais plutôt pour le second volet de la question
https://www.journaldemontreal.com/2019/12/13/rever-mieux
Exode des enseignants
L’exode provoqué par nombre d’enseignants qui prennent leur retraite plus tôt que prévu est, à mon avis, d’une part, le résultat des coupures du gouvernement précédent dans le personnel de soutien aux enseignants, et d’autre part, le manque de plan de redressement présenté par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, depuis son arrivée en poste.
Ce n’est pas d’hier que nous entendons les récriminations de nombreux enseignants eu égard à la lourdeur de leur tâche causée notamment par la pénurie de personnel spécialisé tels les travailleurs sociaux, les psychologues ou les orthopédagogues., une situation qui vient alourdir, voire rendre impossible, l’accomplissement de leur tâche eu égard aux élèves en difficulté d’apprentissage. Si on ajoute à cela les nouvelles consignes sanitaires dues à la pandémie qui seront mises de l’avant à la rentrée, il n’est pas surprenant que plusieurs enseignants qui envisageaient une fin de carrière sereine ne soient tentés d’y mettre fin à regret prématurément.
De son côté, Jean-François Roberge semble plutôt réagir à la pièce aux diverses situations auxquelles les enseignants sont confrontés au lieu d’être proactif et leur présenter un plan de redressement à long terme qui viendrait pallier les inconvénients liés à la lourdeur de leur tâche.
Enfin, j’oserais proposer un élément de solution à court terme qui pourrait freiner le désir de certains enseignants de quitter le bercail, à savoir l’appui d’un jeune enseignant, une mesure permanente qui permettrait à l’enseignant en fin de carrière de bénéficier d’une aide précieuse, notamment auprès de certains élèves en difficulté d’apprentissage.
Henri Marineau, Québec
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