Vous n’en étiez peut-être pas conscient, mais le Québec vit sa deuxième Révolution tranquille. C’est du moins ce que prétend un court éditorial publié dans le Globe and Mail, mardi matin.
Cette nouvelle «Révolution tranquille» n’aurait pourtant rien à voir avec celle qu’a vécu le Québec au tournant des années 60. À la veille de la Fête nationale du Québec, le Globe and Mail remarque plutôt ce qu’il interprète comme un recul du nationalisme québécois.
Voici les cinq signes, évoqués par le quotidien anglophone, qui démontrent que la Belle province est en voie de se transformer...
Le cas de Longueuil
Le Globe rappelle d’abord que le chef de l’opposition à Longueuil, Robert Myles, insiste pour traduire, en anglais, toutes ses interventions au conseil, et ce, même si la quasi-totalité des citoyens de la ville située en banlieue de Montréal comprend le français.
C'est toutefois la raison évoquée par la mairesse St-Hilaire, «une ex-députée bloquiste», et son équipe pour empêcher le conseiller de s'exprimer dans les deux langues qui retient l'attention du quotidien : « ils semblent agacés par la perte de temps » qu’une telle pratique occasionne, plutôt que de s'inquiéter d'un possible recul du français à Longueuil.
Nouvelle loi sur les marques de commerce
La semaine dernière, le gouvernement Couillard a annoncé qu’il forcera certains détaillants comme Walmart, Costco Wholesale, Gap et Best Buy à ajouter un descriptif en français à leur marque de commerce en anglais.
Selon le quotidien, l’annonce a toutefois passé inaperçue. « Voilà à quoi ressemble la « paix linguistique » » au Québec, ajoute le quotidien.
Une fête nationale au centre-ville et sans le premier ministre
Certains détails entourant les célébrations entourant la Fête nationale confirmeraient aussi que le Québec se dirige tout droit vers une nouvelle Révolution tranquille.
Le Globe and Mail souligne d'abord que, pour une rare fois, le premier ministre de la province ne participera pas aux grands rassemblements organisés à Québec et à Montréal pour célébrer la Fête nationale, préférant retourner dans sa circonscription.
Le déménagement du Grand spectacle de la Fête nationale à Montréal du parc Maisonneuve, situés dans un quartier majoritairement francophone de l'est de la ville, vers le Quartier des spectacles, au centre-ville, serait également hautement symbolique. Selon le quotidien, à une certaine époque, de nombreuses personnes se seraient opposées à ce déménagement. «Mais depuis les dernières années, le 24 juin n’a plus la même charge politique».
Un animateur moins politisé
Comme vous le savez sans doute, le Grand spectacle de Montréal sera animé, pour une deuxième année consécutive, par Louis-José Houde, un «humoriste aux idées politiques discrètes». Il succède à Guy A. Lepage, un «animateur de talk-show ouvertement souverainiste.»
Ce changement d'animateur (et de style d'animateur) serait d'ailleurs le reflet de «l’air du temps». «38 ans après le changement d’image de la St-Jean-Baptiste par René Lévesque et 25 ans après l’échec de l’accord du Lac Meech, le support à la souveraineté est au plus bas», nous apprend le quotidien.
La fête nationale victime de l’austérité
Puisque des coupes de 20% seront imposées au budget alloué aux célébrations de la Fête nationale, il pourrait s’agir des dernières célébrations à grand déploiement, souligne le Globe and Mail, citant une lettre ouverte, signée par 181 intellectuels et personnalités artistiques et politiques, publiées dans le très souverainiste Devoir.
Pour l’équipe éditoriale du quotidien, il s'agit «d'une bonne chose», puisque, dans la foulée de la Charte des «valeurs», la Fête nationale pourra enfin «célébrer ce qui rend le Québec – tout le Québec – unique.»
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